Surname
Bruhier
Given Name
Antoine
Variant Name
Anton
Antonio
Antonius
Brinchiera
Brochier
Broier
Broyer
Bruchier
Bruglier
Bruhier
Bruhiere
Brulier
Bruyer
Buriero
Role
Composer
Employee of a court chapel (musician)
Master of Music
Musician
Active period
1501 - 1521
Workplace
Ferrara
Langres
Noyon
Roma
Institution
Capella pontificalis
Cappella ducale di Ferrara
Cathédrale de Langres
Chapelle royale de France ?
Biography
F-ADHM, 2 G 10. Plumitif cathédrale de Langres. Inventaire en ligne
F° 32 (1504) : Condamnation d'Antoine Bruhier, psallette, à payer dans le mois à Didier de Récourt, les 100 s. qu'il lui doit (29 avril).
F° 46 v° : Avance de 100 s. sur son lucrat, consentie au psallette Antoine Bruhier (16 août
Texte Camilla
• Possibles origines picardes. Dans un document découvert par Richard Sherr, le même Antoine Bruhier se définit fils naturel d’un prêtre et clerc du diocèse de Noyon, fait qui pourrait témoigner ses origines noyonnaises (NG2 : Archivio Segreto Vaticano, Reg. suppl. 1425, ff. 24v–25r).
• Problèmes d’identification. Une liste datée du 15 juillet 1474, et contenant les paiements des chantres de la chambre ducale des Sforza de Milan, mentionne un certain ‘Antonio di Bruges’, mais nous n’avons pas d’autres documentations pour confirmer qu’il s’agisse d’Antoine Bruhier (Motta 1977, p. 322, 339 ; Merkley & Merkley 1999, p. 102, 116). C’est toutefois évident que Bruhier était déjà connu en Italie au début du XVIe siècle. En effet, en 1501 son nom apparait dans la célèbre anthologie Odhecaton qui publie la chanson à quatre voix La Turatu.
• Langres : cathédrale Saint-Mammès, 1504. Pour quelques mois, il fut maître de musique à la cathédrale de Langres du 29 avril au 16 août 1504 au moins, mais en novembre 1504, il fut déjà remplacé par Jean Bouard* (Populus 1939 ; Lesure 1966, p. 203).
• Chapelle royale de France 1504-1505 (?). C’est possible que successivement Bruhier ait eu des relations avec l’entourage musical de la cour du roi de France, en considérant qu’il soit mentionné dans Mater floreat floriescat de Pierre Moulu, un motet que Lowinsky attribue aux circonstances de l’entrée triomphale à Paris de la reine Claude de France, épouse de François Ier (10 mai 1517) (Lowinsky 1957, p. 88 et 96).
• Ferrare : Sigismondo et Ippolito I d’Este, 1505-1506 et 1508 ; Urbin : Guidobaldo I della Rovere, 1507. Selon la reconstruction de Lockwood, basée sur les documents d’archives, de 1505 à 1506, il travaillait à Ferrare pour Sigismondo d’Este, le fils du duc Ercole I d’Este. D’une lettre écrite par Antoine Bruhier entre 1507 et 1508, on sait qu’en 1507, il était au service de Guidobaldo I della Rovere, duc d’Urbin, et à partir du 1er août 1508, il rentrait à Ferrare pour faire révérence à Ippolito I d’Este et peut-être à son frère Sigismondo (Lockwood 1985, p. 111; Lockwood 2001, p. 152-154).
Le 17 mars 1505, le duc Alfonso d'Este lui fait cadeau de 10 livres et 17 solds pour payer les dettes que Bruhier avait contractés chez les juifs (ASMo, Camera ducale, Registro dei mandati, 1505-1506, c. 35)
France, 1508 (?). Dans la lettre mentionnée ci-dessus, on apprend aussi que Bruhier avait programmé de rentrer en France, mais nous n’avons pas de documents qui confirment sa présence en France.
Rome, chapelle papale, 1513-1521. De 4 juillet 1513 jusqu’au 11 mars 1521, au moins, il est au service de Léon X (Pastor 1909, p. 56 note 6 ; Frey 1955, p. 61-62 ; 413-414). Un document du 3 octobre 1513, le mentionne clerc du diocèse de Noyon, et lui assigne le canonicat et les prébendes de l’église de Noyon. En 1514, il reçoit un salaire très haut de 8 ducat d’or par mois, dispensé par la Camera apostolica, chiffre qui reflète aussi l’estime dont il jouissait chez le pape (Haberl 1888, p. 68). En 1515, il écrit le motet Vivite felices (4v) pour la rencontre entre le pape Léon X et le roi de France François Ier. Chez le pape, Bruhier bénéficiait évidemment d’une situation privilégiée ; les références sur sa présence au service du Pape l’indiquent comme familiaris et commensalis parmi les officiers les plus proches du pape, musicus secretus et cantor secretus faisant partie de la chapelle privée du Pape (en 1513, 1514, 1515, 1521 : Frey 1955 ; en 1517 : Haberl Bst. 1888, p. 67). Le 1er novembre 1517, encore parmi les cantori secreti, il reçoit un canonicat à Genève, qui à cette période était sous le diocèse de Lyon, et c’est à partir de 1519 que Bruhier entre et fait partie de la chapelle papale (Sherr 1983, p. 13).
Réputation. Bruhier est cité parmi les chantres les plus célèbres de son temps dans les ouvrages de François Rabelais (Pantagruel), de Teofilo Folengo (Le Maccheronee), de Jean Molinet et de Pierre Moulu. Il est aussi bien mentionné dans Chimer, ciner fonder got, un canon drôle à quatre voix en langue macaronique conservé dans le manuscrit Bologna Q19.
Œuvres : un canon sans texte, quatre messes, quatre motets et huit chansons (NGD2, art. « Bruhier » ; l’édition de ses œuvres à paraître par Wexler). Parmi les œuvres perdues, on trouve : une pièce à deux voix composée sur le Clama ne cesses de l’Agnus dei II de la messe de Josquin des Prez L’homme armé super voces musicales ; un motet pour la Vierge, peut-être l’Ave celorum regina conservé dans le manuscrit Bologna Q20 ; la mise en musique des sept heures de la Passion. Toutes ces pièces sont mentionnées dans la lettre de Bruhier.
Bibliografie
Populus 1939. Bernard Populus, L'ancienne maîtrise de Langres. Notes et documents sur la musique à la cathédrale, des origines à la Révolution et pendant la première partie du XIXe S., Langres, Lepitre-Jobard, 1939.
Lowinsky 1957. Eduard E. Lowinsky, « The Medici Codex. A Document of Music, Art and Politics in the Renaissance», Annales musicologique, 1957, p. 61-178.
Wexler. Richard Wexler, Antoine Bruhier, Collected Works, Williamstown MA, The Broude Trust, à paraître.
Lesure 1966. François Lesure, « La maîtrise de Langres au XVIe siècle », Revue de Musicologie, LII, 1966, p. 202–3
Lockwood 1985. Lewis Lockwood, « Adrian Willaert and Cardinal Ippolito I d'Este: New Light on Willaert's Early Career in Italy 1515–21”, Eearly Music History, V, 1985, p. 85–112
Lockwood 1979. Lewis Lockwood, “Jean Mouton and Jean Michel : French Music and Musicians in Italy, 1505-1520”, Journal of the American Musicological Society, 32 (1979), p. 191-246.
Lockwood 2001. Lewis Lockwood, “Bruhier, Lupus , and Music Copying at Ferrara : New Documents”, in Essays on Music and Culture in Honor of Herbert Kellman, ed. Barbara Haggh, Paris-Tours, Minerve- CESR-Programme Ricercar, 2001, 155-160.
Motta 1977
Emilio Motta, Musici alla corte degli Sforza. Ricerche e documenti milanesi, Genève, Minkoff Reprint, 1977 (Milano, 1887)
Sherr 1983. Richard Sherr, ‘Notes on Some Papal Documents in Paris’, Studi musicali, XII (1983) p. 5–16
Pastor 1909. Ludwig Pastor, Histoire des papes, depuis la fin du moyen age : Ouvrage éerit d'après un grand nombre de documents inédits, extraits des archives secrètes du Vatican et autres, Paris, Librairie Plon, 1909, VIII.
F° 32 (1504) : Condamnation d'Antoine Bruhier, psallette, à payer dans le mois à Didier de Récourt, les 100 s. qu'il lui doit (29 avril).
F° 46 v° : Avance de 100 s. sur son lucrat, consentie au psallette Antoine Bruhier (16 août
Texte Camilla
• Possibles origines picardes. Dans un document découvert par Richard Sherr, le même Antoine Bruhier se définit fils naturel d’un prêtre et clerc du diocèse de Noyon, fait qui pourrait témoigner ses origines noyonnaises (NG2 : Archivio Segreto Vaticano, Reg. suppl. 1425, ff. 24v–25r).
• Problèmes d’identification. Une liste datée du 15 juillet 1474, et contenant les paiements des chantres de la chambre ducale des Sforza de Milan, mentionne un certain ‘Antonio di Bruges’, mais nous n’avons pas d’autres documentations pour confirmer qu’il s’agisse d’Antoine Bruhier (Motta 1977, p. 322, 339 ; Merkley & Merkley 1999, p. 102, 116). C’est toutefois évident que Bruhier était déjà connu en Italie au début du XVIe siècle. En effet, en 1501 son nom apparait dans la célèbre anthologie Odhecaton qui publie la chanson à quatre voix La Turatu.
• Langres : cathédrale Saint-Mammès, 1504. Pour quelques mois, il fut maître de musique à la cathédrale de Langres du 29 avril au 16 août 1504 au moins, mais en novembre 1504, il fut déjà remplacé par Jean Bouard* (Populus 1939 ; Lesure 1966, p. 203).
• Chapelle royale de France 1504-1505 (?). C’est possible que successivement Bruhier ait eu des relations avec l’entourage musical de la cour du roi de France, en considérant qu’il soit mentionné dans Mater floreat floriescat de Pierre Moulu, un motet que Lowinsky attribue aux circonstances de l’entrée triomphale à Paris de la reine Claude de France, épouse de François Ier (10 mai 1517) (Lowinsky 1957, p. 88 et 96).
• Ferrare : Sigismondo et Ippolito I d’Este, 1505-1506 et 1508 ; Urbin : Guidobaldo I della Rovere, 1507. Selon la reconstruction de Lockwood, basée sur les documents d’archives, de 1505 à 1506, il travaillait à Ferrare pour Sigismondo d’Este, le fils du duc Ercole I d’Este. D’une lettre écrite par Antoine Bruhier entre 1507 et 1508, on sait qu’en 1507, il était au service de Guidobaldo I della Rovere, duc d’Urbin, et à partir du 1er août 1508, il rentrait à Ferrare pour faire révérence à Ippolito I d’Este et peut-être à son frère Sigismondo (Lockwood 1985, p. 111; Lockwood 2001, p. 152-154).
Le 17 mars 1505, le duc Alfonso d'Este lui fait cadeau de 10 livres et 17 solds pour payer les dettes que Bruhier avait contractés chez les juifs (ASMo, Camera ducale, Registro dei mandati, 1505-1506, c. 35)
France, 1508 (?). Dans la lettre mentionnée ci-dessus, on apprend aussi que Bruhier avait programmé de rentrer en France, mais nous n’avons pas de documents qui confirment sa présence en France.
Rome, chapelle papale, 1513-1521. De 4 juillet 1513 jusqu’au 11 mars 1521, au moins, il est au service de Léon X (Pastor 1909, p. 56 note 6 ; Frey 1955, p. 61-62 ; 413-414). Un document du 3 octobre 1513, le mentionne clerc du diocèse de Noyon, et lui assigne le canonicat et les prébendes de l’église de Noyon. En 1514, il reçoit un salaire très haut de 8 ducat d’or par mois, dispensé par la Camera apostolica, chiffre qui reflète aussi l’estime dont il jouissait chez le pape (Haberl 1888, p. 68). En 1515, il écrit le motet Vivite felices (4v) pour la rencontre entre le pape Léon X et le roi de France François Ier. Chez le pape, Bruhier bénéficiait évidemment d’une situation privilégiée ; les références sur sa présence au service du Pape l’indiquent comme familiaris et commensalis parmi les officiers les plus proches du pape, musicus secretus et cantor secretus faisant partie de la chapelle privée du Pape (en 1513, 1514, 1515, 1521 : Frey 1955 ; en 1517 : Haberl Bst. 1888, p. 67). Le 1er novembre 1517, encore parmi les cantori secreti, il reçoit un canonicat à Genève, qui à cette période était sous le diocèse de Lyon, et c’est à partir de 1519 que Bruhier entre et fait partie de la chapelle papale (Sherr 1983, p. 13).
Réputation. Bruhier est cité parmi les chantres les plus célèbres de son temps dans les ouvrages de François Rabelais (Pantagruel), de Teofilo Folengo (Le Maccheronee), de Jean Molinet et de Pierre Moulu. Il est aussi bien mentionné dans Chimer, ciner fonder got, un canon drôle à quatre voix en langue macaronique conservé dans le manuscrit Bologna Q19.
Œuvres : un canon sans texte, quatre messes, quatre motets et huit chansons (NGD2, art. « Bruhier » ; l’édition de ses œuvres à paraître par Wexler). Parmi les œuvres perdues, on trouve : une pièce à deux voix composée sur le Clama ne cesses de l’Agnus dei II de la messe de Josquin des Prez L’homme armé super voces musicales ; un motet pour la Vierge, peut-être l’Ave celorum regina conservé dans le manuscrit Bologna Q20 ; la mise en musique des sept heures de la Passion. Toutes ces pièces sont mentionnées dans la lettre de Bruhier.
Bibliografie
Populus 1939. Bernard Populus, L'ancienne maîtrise de Langres. Notes et documents sur la musique à la cathédrale, des origines à la Révolution et pendant la première partie du XIXe S., Langres, Lepitre-Jobard, 1939.
Lowinsky 1957. Eduard E. Lowinsky, « The Medici Codex. A Document of Music, Art and Politics in the Renaissance», Annales musicologique, 1957, p. 61-178.
Wexler. Richard Wexler, Antoine Bruhier, Collected Works, Williamstown MA, The Broude Trust, à paraître.
Lesure 1966. François Lesure, « La maîtrise de Langres au XVIe siècle », Revue de Musicologie, LII, 1966, p. 202–3
Lockwood 1985. Lewis Lockwood, « Adrian Willaert and Cardinal Ippolito I d'Este: New Light on Willaert's Early Career in Italy 1515–21”, Eearly Music History, V, 1985, p. 85–112
Lockwood 1979. Lewis Lockwood, “Jean Mouton and Jean Michel : French Music and Musicians in Italy, 1505-1520”, Journal of the American Musicological Society, 32 (1979), p. 191-246.
Lockwood 2001. Lewis Lockwood, “Bruhier, Lupus , and Music Copying at Ferrara : New Documents”, in Essays on Music and Culture in Honor of Herbert Kellman, ed. Barbara Haggh, Paris-Tours, Minerve- CESR-Programme Ricercar, 2001, 155-160.
Motta 1977
Emilio Motta, Musici alla corte degli Sforza. Ricerche e documenti milanesi, Genève, Minkoff Reprint, 1977 (Milano, 1887)
Sherr 1983. Richard Sherr, ‘Notes on Some Papal Documents in Paris’, Studi musicali, XII (1983) p. 5–16
Pastor 1909. Ludwig Pastor, Histoire des papes, depuis la fin du moyen age : Ouvrage éerit d'après un grand nombre de documents inédits, extraits des archives secrètes du Vatican et autres, Paris, Librairie Plon, 1909, VIII.