Surname
Level
Given Name
Jacques
Variant Name
Jacotin
Level
Le Vel
Lebel
Le beel
Le veel
Active period
1516 - 1555
Workplace
Amiens
Biography
Wegman BSCE
Level, Jacottin
fl. 1516-9. RomeP
HabR 255, 257.
LE BEL Jacques (Jacotin) [av. 1525 - av. 1547 ; ap. 1555] Chantre de la Chapelle de musique de François Ier (haute-contre). Le problème du ou des « Jacotin » est encore loin d’être résolu, car plusieurs musiciens de la première moitié du XVIe siècle ont porté ce diminutif, d’où d’inextricables problèmes d’interprétation . Tout ce que nous pouvons avancer est que le « Jacotinus Level » employé comme « cantor secretus » de Léon X, c’est-à-dire chantre de la chapelle privée du pontife, de juin 1516 à septembre 1517 et de février 1519 à octobre 1520 , semble être le haute-contre de la Chapelle de musique de François Ier appelé en 1533 « Jacques Le Beel ». Sans doute « Jacobus Level », maître de chapelle de Saint-Louis-des-Français du 1er octobre 1519 au 13 mars 1521, est-il aussi la même personne . Ce qui empêche sans doute d’affirmer qu’il s’agit dans les trois cas d’un seul et même personnage vient du fait que les noms recueillis ne sont jamais exactement identiques : dans le même alinéa du compte de la Chapelle de musique pour 1533, on lit successivement « Jacques Le Beel » et « Jacques Lebel ». La forme « Level » donnée par les documents pontificaux n’est guère étonnante, la distinction entre « v » et « b » n’étant pas toujours nette dans les manuscrits de l’époque. Par ailleurs, il n’est pas impossible, comme l’a suggéré, avec des réserves, L. Lockwood, que Le Bel soit le surnom d’un chantre d’origine française cité par l’ambassadeur de Ferrare à Rome, Enea Pio, un certain « Jacotino Frontino » ; ce dernier était au service du cardinal Louis d’Aragon et se rendit en France en février 1516, curieusement, « pour devenir maître de la chapelle royale » . Antoine de Longueval occupant déjà ce poste, il se peut que Jacotino soit alors parti à Rome, et que ce soit encore lui le « cantor secretus » de Léon X. Des archives royales permettent de dire que le chanteur qui apparaît sur le compte de 1533 était certainement au service de François Ier avant 1525 : le 20 mai, Jacques Le Bel, clerc du diocèse d’Amiens, fut pourvu par la régente, Louise de Savoie, d’un canonicat à Notre-Dame-du-Puy-en-Anjou, dans le diocèse de Poitiers . Nous retrouvons un « Jacotin » dans l’épître de Jean Du Four adressée à Hector Boucher, parmi d’autres musiciens de la chapelle de François Ier, comme Sermisy, Pierre Vermont, Jacques Turpin et le Liégeoys. Le poème ayant été composé et copié entre 1523 et 1530 , cela s’accorde avec les deux mentions de « Jacques Le Bel » relevées dans les documents royaux, en 1525 et 1533. Enfin, un document daté du 17 février 1555 par lequel « Guillaume Millet, secretaire de la Chambre du roy et tresorier et paieur des gaiges des chantres, chanoines et autres officiers de sa Chappelle de musicque, certiffie a qui il appartiendra que me Jacotin Le Bel est chantre et chanoine ordinaire en lad. Chappelle, couché et emploié en l’estat faict par led. sr et par moy paié de ses gages comme les autres chantres, chanoines et aultres officiers d’icelle Chappelle » . Ces témoignages rendent très probable l’hypothèse faisant du chantre de la chapelle de François Ier le « Jacotin » dont trente-deux pièces ont été éditées par Attaingnant. Les œuvres de ce musicien ne sont d’ailleurs pas de nature à la contredire, puisque selon G. Nugent, deux motets au moins ont été clairement composés à l’intention de la cour. L’un d’eux, Interveniat pro rege nostro, imprimé par Petrucci dans les Motetti de la corona, fait certainement référence à la mort de Louis XII. Jacotin est également l’auteur d’une trentaine de chansons .
. Voir G. NUGENT, « Jacotin », dans Grove, énumérant les différents compositeurs appelés Jacotin.
. H. W. FREY, « Regesten... », op. cit., 1955, vol. VIII, p. 422.
. H. W. FREY, « Die Kapellmeister an der französischen nazionalkirche San Luigi dei Francesi in Rom im 16. Jahrhundert », Archiv für Musikwissenschaft, 1965, vol. XXII, p. 274.
. L. LOCKWOOD, dans « Jean Mouton... », op. cit., p. 223 : « ... partì per Franza fa Maestro di Capella del Christianissimo ». J. T. Brobeck a fait remarquer qu’on trouve dans l’ouvrage de J.-R. Bloch, L’Anoblissement en France au temps de François Ier, Paris, 1934, p. 174, un « Jacques Frontin, normand », anobli par François Ier en 1533 ou 1534. (The Motet..., op. cit., p. 590, note 34.)
. G. ROBERTET, op. cit., n° 464. Le roi jouissait dans cette collégiale de la collation plénière des bénéfices. Plus tard, en 1594, Henri IV les réserva aux chantres de sa Chapelle, rendant officielle une pratique sans doute ancienne. (Voir l’abbé OROUX, op. cit., vol. II, p. 259-260).
. Le poème se trouve dans le ms. 17276 de la BNF, f. 95, DOC. 6. Cette épître fut composée avant octobre 1530. (Voir J. T. BROBECK, op. cit., p. 588, note 29.)
. BNF ms. F 7835, n° 8 (original sur parchemin). Cela suppose cependant, si l’on considère qu’il s’agit toujours du même personnage, qu’il ait momentanément quitté la cour de France, car il ne figure pas sur le compte des obsèques de François Ier.
. G. NUGENT, « Jacotin », dans Grove.
Level, Jacottin
fl. 1516-9. RomeP
HabR 255, 257.
LE BEL Jacques (Jacotin) [av. 1525 - av. 1547 ; ap. 1555] Chantre de la Chapelle de musique de François Ier (haute-contre). Le problème du ou des « Jacotin » est encore loin d’être résolu, car plusieurs musiciens de la première moitié du XVIe siècle ont porté ce diminutif, d’où d’inextricables problèmes d’interprétation . Tout ce que nous pouvons avancer est que le « Jacotinus Level » employé comme « cantor secretus » de Léon X, c’est-à-dire chantre de la chapelle privée du pontife, de juin 1516 à septembre 1517 et de février 1519 à octobre 1520 , semble être le haute-contre de la Chapelle de musique de François Ier appelé en 1533 « Jacques Le Beel ». Sans doute « Jacobus Level », maître de chapelle de Saint-Louis-des-Français du 1er octobre 1519 au 13 mars 1521, est-il aussi la même personne . Ce qui empêche sans doute d’affirmer qu’il s’agit dans les trois cas d’un seul et même personnage vient du fait que les noms recueillis ne sont jamais exactement identiques : dans le même alinéa du compte de la Chapelle de musique pour 1533, on lit successivement « Jacques Le Beel » et « Jacques Lebel ». La forme « Level » donnée par les documents pontificaux n’est guère étonnante, la distinction entre « v » et « b » n’étant pas toujours nette dans les manuscrits de l’époque. Par ailleurs, il n’est pas impossible, comme l’a suggéré, avec des réserves, L. Lockwood, que Le Bel soit le surnom d’un chantre d’origine française cité par l’ambassadeur de Ferrare à Rome, Enea Pio, un certain « Jacotino Frontino » ; ce dernier était au service du cardinal Louis d’Aragon et se rendit en France en février 1516, curieusement, « pour devenir maître de la chapelle royale » . Antoine de Longueval occupant déjà ce poste, il se peut que Jacotino soit alors parti à Rome, et que ce soit encore lui le « cantor secretus » de Léon X. Des archives royales permettent de dire que le chanteur qui apparaît sur le compte de 1533 était certainement au service de François Ier avant 1525 : le 20 mai, Jacques Le Bel, clerc du diocèse d’Amiens, fut pourvu par la régente, Louise de Savoie, d’un canonicat à Notre-Dame-du-Puy-en-Anjou, dans le diocèse de Poitiers . Nous retrouvons un « Jacotin » dans l’épître de Jean Du Four adressée à Hector Boucher, parmi d’autres musiciens de la chapelle de François Ier, comme Sermisy, Pierre Vermont, Jacques Turpin et le Liégeoys. Le poème ayant été composé et copié entre 1523 et 1530 , cela s’accorde avec les deux mentions de « Jacques Le Bel » relevées dans les documents royaux, en 1525 et 1533. Enfin, un document daté du 17 février 1555 par lequel « Guillaume Millet, secretaire de la Chambre du roy et tresorier et paieur des gaiges des chantres, chanoines et autres officiers de sa Chappelle de musicque, certiffie a qui il appartiendra que me Jacotin Le Bel est chantre et chanoine ordinaire en lad. Chappelle, couché et emploié en l’estat faict par led. sr et par moy paié de ses gages comme les autres chantres, chanoines et aultres officiers d’icelle Chappelle » . Ces témoignages rendent très probable l’hypothèse faisant du chantre de la chapelle de François Ier le « Jacotin » dont trente-deux pièces ont été éditées par Attaingnant. Les œuvres de ce musicien ne sont d’ailleurs pas de nature à la contredire, puisque selon G. Nugent, deux motets au moins ont été clairement composés à l’intention de la cour. L’un d’eux, Interveniat pro rege nostro, imprimé par Petrucci dans les Motetti de la corona, fait certainement référence à la mort de Louis XII. Jacotin est également l’auteur d’une trentaine de chansons .
. Voir G. NUGENT, « Jacotin », dans Grove, énumérant les différents compositeurs appelés Jacotin.
. H. W. FREY, « Regesten... », op. cit., 1955, vol. VIII, p. 422.
. H. W. FREY, « Die Kapellmeister an der französischen nazionalkirche San Luigi dei Francesi in Rom im 16. Jahrhundert », Archiv für Musikwissenschaft, 1965, vol. XXII, p. 274.
. L. LOCKWOOD, dans « Jean Mouton... », op. cit., p. 223 : « ... partì per Franza fa Maestro di Capella del Christianissimo ». J. T. Brobeck a fait remarquer qu’on trouve dans l’ouvrage de J.-R. Bloch, L’Anoblissement en France au temps de François Ier, Paris, 1934, p. 174, un « Jacques Frontin, normand », anobli par François Ier en 1533 ou 1534. (The Motet..., op. cit., p. 590, note 34.)
. G. ROBERTET, op. cit., n° 464. Le roi jouissait dans cette collégiale de la collation plénière des bénéfices. Plus tard, en 1594, Henri IV les réserva aux chantres de sa Chapelle, rendant officielle une pratique sans doute ancienne. (Voir l’abbé OROUX, op. cit., vol. II, p. 259-260).
. Le poème se trouve dans le ms. 17276 de la BNF, f. 95, DOC. 6. Cette épître fut composée avant octobre 1530. (Voir J. T. BROBECK, op. cit., p. 588, note 29.)
. BNF ms. F 7835, n° 8 (original sur parchemin). Cela suppose cependant, si l’on considère qu’il s’agit toujours du même personnage, qu’il ait momentanément quitté la cour de France, car il ne figure pas sur le compte des obsèques de François Ier.
. G. NUGENT, « Jacotin », dans Grove.
Bibliography
Haberl 1887