Surname
Le Gendre
Given Name
Jean
Role
Composer
Music theorist (no known writings preserved)
Musician
Active period
1533 - 1557
Biography
Cour de France (?) avant 1543. Aucun document des archives de la cour de France sous le règne de François Ier ne mentionne son nom mais il est cité par Claude Chappuys dans le Discours de la court de 1543 : “Ou bien du fort sçavant Pierre Dauxerre / Chantre du Roy digne de lierre / On le couronne, afin de l’honorer / Pour les doux chants, qu’il sçait mesurer / Soit de motets composez par Le Gendre / Dont la douceur un appetit engendre / D’estudier au noble art de musique / Ou son esprit perfaictement s’applique” (Cazaux 2002, p. 361-362). Aucun élément dans ces vers ne permet d’affirmer qu’il fit effectivement partie de la chapelle royale de musique ni même qu’il servit la cour, mais il y était manifestement tenu en haute estime. Il figure d’ailleurs comme dernier nommé dans la seconde liste des (33) musiciens célèbres insérée dans le prologue du Quart livre de Rabelais, paru en 1552 (RabelaisQL 1552, f. B8 : “Neuf Olympiades, & un an intercalare après […] ie ouy Adrian Villart, Gombert, [etc.], Morpain, Gendre, & aultres ioyeulx musiciens en un iardin secret soubz belle feuillade au tour d'un rampart de flaccons, iambons, pastez, & diverses Cailles coyphées mignonnement chantans.”).
• Œuvre, 1533-1557. De 1533 à 1547, cinq chansons attribuées à “Le Gendre” parurent isolément dans des collections d’Attaingnant, qui publia également en 1545 un traité de Le Gendre aujourd’hui perdu, qui était intitulé Brieve introduction en la musique tant au plain chant que chose faites (Heartz 1969, p. 337 ; les mentions de ce traité cité par Fétis et d'autres semblent toute remonter au catalogue de Georges Draudius [Bibliotheca classica, Francfort, 1611 et 1625] et non à un exemplaire particulier ; certaines sources donnent 1545 comme date de publication, d'autres 1554). Dix autres chansons furent imprimées par Du Chemin de 1549 à 1557 (également attribuées à “Le Gendre”), et dix-neuf mises en musique de psaumes et de cantiques par Fezandat entre 1552 et 1556 (pour les titres et sources de toutes ces chansons, voir la base de données CCR). Par ailleurs, le théoricien Glaréan publia dans son Dodekachordon de 1547, comme exemple du mode hypolydien (livre III, chap. 15, “De l’hypolydien et de ses exemples”) le seul motet connu de Legendre, un “psaume Laudate Dominum d’un compositeur originaire de Antuacensis [voir ci-après]” dont il commente l’ambiguité modale (“Psalmus deinde Laudate Dominum cuiusdam Antuacensis est, in quo cum Cantus Hypolydium, Tenor Lydium referre uideantur: Finis tamen in omnibus confusus facit, ut mediatio non sit certa, maxime in Basi, ipsa Phrasis tamen est duorum Modorum cum mi in b claui.” ; édition du texte latin disponible sur le site du TML). Si l’auteur de l’œuvre n’est pas nommé dans le texte, la page des parties de tenor et bassus de la partition attribue bien ce motet à Legendre (“Legend” suivi de la note Ré ; voir image ci-contre). Cette attribution est confirmée par l’index des œuvres indique qui indique “Laudate Dominum omnes gentes Leuendre IIII vocum”, tandis que l’index des auteurs cités inséré après la préface du livre recense : “Frã Lagendre [sic] Antuacensis”. L’abbréviation Fra avec un tilde sur le a [ã] a été résolue par “frater” (notamment dans l’édition disponible sur le TML), mais on pourrait considérer qu’elle renvoie plus probablement à “François”, d’autant que le prénom Jean de Legendre n’est en effet pas très bien attesté.
• Origine. Le rarissime adjectif “Antuacensis” par lequel Glaréan désigne Le Gendre renvoie probablement (moyennant une rectification en “Antuatensis”) à l’“Antuatum regio” ou “terra”, l’un des noms de l’ancienne province savoyarde du Chablais, qui désignait le pourtour oriental et méridional du lac léman, avec Évian et Thonon pour villes principales (voir Orbis Latinus, dont l’entrée “Antuatum ager” renvoie à “Caballiacensis ager […] : Chablais, eh. Prov. v. Savoyen” [ancienne province de Savoie]). Si la forme “Antuatensis” semble même être un hapax (peut-être un néologisme de Glaréan ?), il semble probable que, sous la plume d’un humaniste helvète, auteur d’une Helvetiae descriptio (Bâle, 1515), il fasse bien référence à la tribu gauloise des “Antuates” ou “Nantuates” citée par Jules César. On pourrait même imaginer qu’il s’agit simplement d’une forme précieuse de Nantuacensis, et que Legendre, qualifié de “frère” par Glaréan, était en fait moine de l’importante abbaye bénédictine Saint-Pierre de Nantua.
• Œuvre, 1533-1557. De 1533 à 1547, cinq chansons attribuées à “Le Gendre” parurent isolément dans des collections d’Attaingnant, qui publia également en 1545 un traité de Le Gendre aujourd’hui perdu, qui était intitulé Brieve introduction en la musique tant au plain chant que chose faites (Heartz 1969, p. 337 ; les mentions de ce traité cité par Fétis et d'autres semblent toute remonter au catalogue de Georges Draudius [Bibliotheca classica, Francfort, 1611 et 1625] et non à un exemplaire particulier ; certaines sources donnent 1545 comme date de publication, d'autres 1554). Dix autres chansons furent imprimées par Du Chemin de 1549 à 1557 (également attribuées à “Le Gendre”), et dix-neuf mises en musique de psaumes et de cantiques par Fezandat entre 1552 et 1556 (pour les titres et sources de toutes ces chansons, voir la base de données CCR). Par ailleurs, le théoricien Glaréan publia dans son Dodekachordon de 1547, comme exemple du mode hypolydien (livre III, chap. 15, “De l’hypolydien et de ses exemples”) le seul motet connu de Legendre, un “psaume Laudate Dominum d’un compositeur originaire de Antuacensis [voir ci-après]” dont il commente l’ambiguité modale (“Psalmus deinde Laudate Dominum cuiusdam Antuacensis est, in quo cum Cantus Hypolydium, Tenor Lydium referre uideantur: Finis tamen in omnibus confusus facit, ut mediatio non sit certa, maxime in Basi, ipsa Phrasis tamen est duorum Modorum cum mi in b claui.” ; édition du texte latin disponible sur le site du TML). Si l’auteur de l’œuvre n’est pas nommé dans le texte, la page des parties de tenor et bassus de la partition attribue bien ce motet à Legendre (“Legend” suivi de la note Ré ; voir image ci-contre). Cette attribution est confirmée par l’index des œuvres indique qui indique “Laudate Dominum omnes gentes Leuendre IIII vocum”, tandis que l’index des auteurs cités inséré après la préface du livre recense : “Frã Lagendre [sic] Antuacensis”. L’abbréviation Fra avec un tilde sur le a [ã] a été résolue par “frater” (notamment dans l’édition disponible sur le TML), mais on pourrait considérer qu’elle renvoie plus probablement à “François”, d’autant que le prénom Jean de Legendre n’est en effet pas très bien attesté.
• Origine. Le rarissime adjectif “Antuacensis” par lequel Glaréan désigne Le Gendre renvoie probablement (moyennant une rectification en “Antuatensis”) à l’“Antuatum regio” ou “terra”, l’un des noms de l’ancienne province savoyarde du Chablais, qui désignait le pourtour oriental et méridional du lac léman, avec Évian et Thonon pour villes principales (voir Orbis Latinus, dont l’entrée “Antuatum ager” renvoie à “Caballiacensis ager […] : Chablais, eh. Prov. v. Savoyen” [ancienne province de Savoie]). Si la forme “Antuatensis” semble même être un hapax (peut-être un néologisme de Glaréan ?), il semble probable que, sous la plume d’un humaniste helvète, auteur d’une Helvetiae descriptio (Bâle, 1515), il fasse bien référence à la tribu gauloise des “Antuates” ou “Nantuates” citée par Jules César. On pourrait même imaginer qu’il s’agit simplement d’une forme précieuse de Nantuacensis, et que Legendre, qualifié de “frère” par Glaréan, était en fait moine de l’importante abbaye bénédictine Saint-Pierre de Nantua.
Bibliography
Cazaux 2002
CCR
Heartz 1969
TML