Surname
Lorey (de)
Given Name
Andrieu
Variant Name
André
Role
Choirboy
Master of choirboys
Musician
Singer
Active period
1494 - 1519
Biography
Fils de Jean de Lorey, décrit comme « jonne enffant » en 1494 (Chronique de Metz, p. 602-603) : « Le diemanche, onziesme jour de novembre [1494], à heure de matine, en la grande eglise de Mets, furent prins et desrobez deux enffans de cueur, et furent subitement emportés, tellement que on ne sçavoit par qui ne comment. Et incontinent que les trese en furent advertis, ilz firent clore les portes et deffendre par les barres que on ne laissait personne aller dehors sans licence de justice. Et tantost apres, à neuf heures, on fist ung huchement sur la pierre devant la grant eglise que nul ne les soustint, et que si aulcuns sçavoient où ilz estoient, qu’ilz le vinssent dire et anoncier à justice, sus peine d’estre acquis de corps et de biens. Et incontinent, à heure de midi, fut, pour ledit fait, apprehendé ung prestre qui se tenoit à Sainct Vincent, qui avoit esté magister des moines, et mené en l’hostel du doyen de la cité par deux sergens des trese. Et tantost, les officiers de l’evesque de Mets, assavoir, maistre Henry de Mortfontaine, vicaire, seigr Mathis de Thehecourt, official, et seigneur Hannès Thisse, scelleur, requeront à nosseigneurs les trese que ledit prestre leur fust delivré. Et, le londemain, à heure de dix devant midi, ledit prestre fut delivré audit official devant la court l’evesque par seigneur Jehan le Gournais, trese, à ce coinis par ses compaignons trese. Ledit diemanche, apres le huchement fait, lesdits enffans furent trouvés en l’hostel d’ung appellé Didiet, le Lorain, en St Vincentrue: pour laquelle chose, ledit Dediet et sa femme s’en fuyrent aux Cairmes : aussy fist ung appellé Thirion, le corrier, de Saulnerie, qui estoit pere à l’ung desdits enffans ; et ung appellé Jehan Cunin, demeurant devant St Vincent, et le pere de l’aultre enffant, appellé Jehan de Lorey, de Franconrue, et sa femme furent mis en l’hostel du doyen des prisonniers. Le quinziesme jour de novembre, fut aussi prins ung clerc, serviteur de l’abbé de St Vincent et amené en l’hostel du doyen, pour- [603] tant qu’il estoit suspicionné de sçavoir aulcune chose de la prinse desdits enffans. Et durait la chose ainsy jusques au vingt sixiesme jour de novembre, auquel jour furent delivrés les dessusdits des prisons du doyen, assavoir, le devantdit maistre Estienne et ledit Jehan de Lorey et sa femme, pere et mere au jonne enffant Andrieu, lequel depuis ait esté moult longuement maistre des enffans de cueur d’ycelle grande eglise. Et furent lesdits enffans remis ez mains du maistre organiste de la grant eglise, leur maistre. Et ung peu de temps apres, les aultres, cy devant nommez, qui estoient fuys aux Cairmes, furent delivrez et tous pugnis de somme d’argent et bannissement. »
Metz, cathédrale, 1517-1519. Comme maître des enfants en 1517, Andrieu de Lorey était impliqué dans un autre affaire tragique; selon le Chronique de Metz (p. 714): « En ce meisme temps, avint une esclandre en Mets d’ung josne clerc que on trouvait pendu et estranglé. La maniere comment ; il avoit son oncle chainoine de la grant eglise de Mets, nommé messire Gille. Celluy, demi an devant, s’estoit parti de Mets pour s’en aller à Rome avec le princier d’icelle eglise et avoit laissé son nepveux en gairde à maistre Andrieu, maistre des enffans de cueur, pour le gouverner, aprendre et entretenir jusques à son retour. Ce gairson, eaigé environ de quatorze ans, jouoit voulluntiers, comme on disoit ; et tellement qu’il fut dit que pour ce qu’il avoit joué, la servante dudit maistre Andrieu le menaiçait de le faire baitre. Et ne sçait on au vray comment il en fut ; mais au bout de deux jours que l’on pensoit qu’il s’en fut fuy, il fut trouvé pendu et estranglé en ung tison qui estoit tiré à demi hors en ung groz monciaul de bois en leur grainge, et fut trouvé le lundi, lundemain que le feu fut boutté à Burlixe. Et incontinent justice en fut advertie ; et pource que l’on estimoit que luy meisme se fut pendu et deffait, il fut prins et trayné dessoubz la roue, entre deux ponts, là où se mettent les malfaicteurs, et là eu ce lieu fut enterré. » Et en 1519 (p. 745) : « En celle année l’on fut adverti que, à tort et sans cause, l’on avoit enterré ung josne gairs soubz les roues entre deux ponts aux champs, là et au lieu auquel se mectent les malfaicteurs. Et la cause pourquoy fut pour ce qu’il avoit esté trouve pendu et estranglé, deux ans devant, environ le jour sainct Luc, dix huictiesme jour d’octobre, en ung monciaul de bois en l’hostel de maistre Andrieu, maistre des enffans de cueur de la grant eglise de Mets : parquoy fut traisné aux champs et enterré, comme dit est devant, en terre prophane. Mais en ceste presente année, mil vc et xix, fut congnu et confessé en l’hostel du doien de la ville par celle maleureuse, inhumaine et cruelle femme de laquelle j’ay icy devant parlé [une certaine Sebille], qui se pendit en celle meisme année en l’hostel dudit doyen, qu’elle meisme l’avoit tué et puis l’avoit pendu audit logne en la grainge maistre Andrieu. Parquoy les amis dudit josne clerc, eaigié de environ quatorze ans, sont venus de la ville de Gorze, et, la chose bien cognue, ont requis à justice que le corps de ce josne filz, leur parent, fust deterré, et qu’il leur fust livré pour le porter au lieu de Gorze et là l’ensepvellir : laquelle chose fut faicte, et fut cest enffant deterré et honoraublement par ses parens et amis porté à Gorze, et là en terre saincte ensepvelli et inhumé, et le service fait comme au cas appartient. Mais une chose digne de memoire veulx reciter et presque tenue pour miracle ; ce fut que l’on trouvait le corps de cest enffant aussy entier comme au jour qu’il y fut mis, sauf et reservé dessus le col là où la corde l’avoit heu affolé. El furent plusieurs gens, tant de la cité comme de dehors, à le veoir, qui donnaient tesmoingnaige de ceste chose. »
Les Chroniques de la ville de Metz, 900-1552, ed. J. F. Huguenin (Metz : Lamort, 1838)
Metz, cathédrale, 1517-1519. Comme maître des enfants en 1517, Andrieu de Lorey était impliqué dans un autre affaire tragique; selon le Chronique de Metz (p. 714): « En ce meisme temps, avint une esclandre en Mets d’ung josne clerc que on trouvait pendu et estranglé. La maniere comment ; il avoit son oncle chainoine de la grant eglise de Mets, nommé messire Gille. Celluy, demi an devant, s’estoit parti de Mets pour s’en aller à Rome avec le princier d’icelle eglise et avoit laissé son nepveux en gairde à maistre Andrieu, maistre des enffans de cueur, pour le gouverner, aprendre et entretenir jusques à son retour. Ce gairson, eaigé environ de quatorze ans, jouoit voulluntiers, comme on disoit ; et tellement qu’il fut dit que pour ce qu’il avoit joué, la servante dudit maistre Andrieu le menaiçait de le faire baitre. Et ne sçait on au vray comment il en fut ; mais au bout de deux jours que l’on pensoit qu’il s’en fut fuy, il fut trouvé pendu et estranglé en ung tison qui estoit tiré à demi hors en ung groz monciaul de bois en leur grainge, et fut trouvé le lundi, lundemain que le feu fut boutté à Burlixe. Et incontinent justice en fut advertie ; et pource que l’on estimoit que luy meisme se fut pendu et deffait, il fut prins et trayné dessoubz la roue, entre deux ponts, là où se mettent les malfaicteurs, et là eu ce lieu fut enterré. » Et en 1519 (p. 745) : « En celle année l’on fut adverti que, à tort et sans cause, l’on avoit enterré ung josne gairs soubz les roues entre deux ponts aux champs, là et au lieu auquel se mectent les malfaicteurs. Et la cause pourquoy fut pour ce qu’il avoit esté trouve pendu et estranglé, deux ans devant, environ le jour sainct Luc, dix huictiesme jour d’octobre, en ung monciaul de bois en l’hostel de maistre Andrieu, maistre des enffans de cueur de la grant eglise de Mets : parquoy fut traisné aux champs et enterré, comme dit est devant, en terre prophane. Mais en ceste presente année, mil vc et xix, fut congnu et confessé en l’hostel du doien de la ville par celle maleureuse, inhumaine et cruelle femme de laquelle j’ay icy devant parlé [une certaine Sebille], qui se pendit en celle meisme année en l’hostel dudit doyen, qu’elle meisme l’avoit tué et puis l’avoit pendu audit logne en la grainge maistre Andrieu. Parquoy les amis dudit josne clerc, eaigié de environ quatorze ans, sont venus de la ville de Gorze, et, la chose bien cognue, ont requis à justice que le corps de ce josne filz, leur parent, fust deterré, et qu’il leur fust livré pour le porter au lieu de Gorze et là l’ensepvellir : laquelle chose fut faicte, et fut cest enffant deterré et honoraublement par ses parens et amis porté à Gorze, et là en terre saincte ensepvelli et inhumé, et le service fait comme au cas appartient. Mais une chose digne de memoire veulx reciter et presque tenue pour miracle ; ce fut que l’on trouvait le corps de cest enffant aussy entier comme au jour qu’il y fut mis, sauf et reservé dessus le col là où la corde l’avoit heu affolé. El furent plusieurs gens, tant de la cité comme de dehors, à le veoir, qui donnaient tesmoingnaige de ceste chose. »
Les Chroniques de la ville de Metz, 900-1552, ed. J. F. Huguenin (Metz : Lamort, 1838)