Surname
Marle (de)
Given Name
Nicolas
Date of birth
after 1500-1599
Date of death
before 1599
Role
Composer
Master of choirboys
Musician
Active period
1544 - 1568
Workplace
Noyon
Institution
Cathédrale de Noyon
Biography
Livre PICARDIE Noyon
Nicolas de Marle, qui occupait cette fonction en 1568 et dont une quinzaine de compositions ont survécu. Aucun autre élément de sa biographie n’est connu, mais le fait qu’il n’ait été repéré au service d’aucune autre institution, et la proximité du gros bourg de Marle, au nord de Laon, rendent probable l’hypothèse qu’il naquit dans la région et y passa une bonne partie, et peut-être l’intégralité de sa carrière. Le nom de Marle était celui d’une grande dynastie de serviteurs de l’État royal du XIVe à la fin du XVIe siècle, mais il semble très improbable que le musicien de Noyon ait eu un lien avec cette famille. En revanche, les quelques mentions d’une famille de Marle à Noyon même (Mathieu et Pierre, respectivement maire de Noyon de 1487 à 1491 et abbé de Saint-Éloi de 1471 à 1507) indiquent qu’une branche de la dynastie s’était installée dans la ville. En l’absence de toute trace documentaire du compositeur, il y a tout lieu de penser qu’il est issu de cette famille noyonnaise.
Les œuvres de Marle furent publiées en deux périodes distinctes. Entre 1544 et 1554, douze chansons attribuées à « Marle » ou « de Marle » parurent dans des anthologies des éditeurs parisiens Pierre Attaingnant et Nicolas Du Chemin. La première, parue en 1544, met en musique une des épigrammes de Marot sur la beauté de Diane de Poitiers, maîtresse du futur roi Henri II, alors duc d’Orléans. Mais c’est en 1550 que Marle semble avoir accédé à une certaine notoriété, puisqu’Attaingnant inséra six de ses chansons dans son trente-cinquième livre de chansons, tandis que Nicolas Du Chemin en publiait deux autres, dans ses premier et huitième livres de chansons. Après cette décennie de publications profanes parurent trois messes, deux en 1557 et 1559 chez Le Roy et Ballard, et la dernière près de dix ans plus tard, en 1568 chez Du Chemin. La musique de Nicolas de Marle révèle un compositeur accompli, parfois inspiré. Au départ de sa production figurent trois chansons qui relèvent du genre narratif grivois brillamment illustré par Clément Janequin. Une bergiere ung jour, publiée en 1545, connut un certain succès, probablement grâce à la verve de son texte et à son illustration musicale imaginative de la « cornemuse », particulièrement réussie, et du « tambourin joly ». Entre autres réminiscences janequiniennes, l’exubérance finale, aux mots « frappe dessus ! », rappelle les imitations sur « Serre Martin ! » que Janequin avait imaginées à la fin de sa version de Martin menoit son pourceau au marché (parue en 1535).
La première messe publiée par Marle s’inscrit dans une série de quatre messes parodies publiées à Paris entre 1556 et 1558, qui s’inspirent toutes, dans un climat de vive concurrence éditoriale entre les firmes Du Chemin et Le Roy & Ballard, de la célèbre chanson Je suis deshéritée. Le modèle de sa deuxième messe, ad imitationem moduli Panis quem ego dabo, est inconnu. Sa troisième messe, sur la chanson O gente brunette, est la plus séduisante et la plus singulière (fig. 2 et CD plages 4-8). Elle fait partie d’un nombre limité de messes polyphoniques prenant pour modèles des chansons profanes, une pratique qui, à la date de sa parution en 1568, n’était vraiment plus en odeur de sainteté puisque les théologiens contre-réformateurs du Concile de Trente venaient, en 1562, de réaffirmer l’interdiction de mêler tout élément profane à la polyphonie liturgique. En outre, la chanson de Mithou, parue en 1548, que Marle choisit comme modèle, n’est pas seulement profane, mais franchement leste car la « gente brunette » du titre est décrite « Toute nue en la couchette,/ Blanche et nette,/ Tant doulcette,/ Pour jouer au jeu d’amours » (CD plage 3). On n’ose imaginer ce que le sévère doyen Le Vasseur aurait pu penser d’une telle œuvre ! Au-delà de cette pratique qui, si elle n’était pas la norme, n’avait rien d’exceptionnel (Lassus composa une vingtaine de messes sur des chansons, dont une petite moitié licencieuses), Marle imagine pour cette messe un discours homorythmique simple et clair, concis et équilibré, qui exploite pleinement les belles qualités mélodiques de son modèle, en lui ajoutant même quelques couleurs harmoniques originales.
Nicolas de Marle, qui occupait cette fonction en 1568 et dont une quinzaine de compositions ont survécu. Aucun autre élément de sa biographie n’est connu, mais le fait qu’il n’ait été repéré au service d’aucune autre institution, et la proximité du gros bourg de Marle, au nord de Laon, rendent probable l’hypothèse qu’il naquit dans la région et y passa une bonne partie, et peut-être l’intégralité de sa carrière. Le nom de Marle était celui d’une grande dynastie de serviteurs de l’État royal du XIVe à la fin du XVIe siècle, mais il semble très improbable que le musicien de Noyon ait eu un lien avec cette famille. En revanche, les quelques mentions d’une famille de Marle à Noyon même (Mathieu et Pierre, respectivement maire de Noyon de 1487 à 1491 et abbé de Saint-Éloi de 1471 à 1507) indiquent qu’une branche de la dynastie s’était installée dans la ville. En l’absence de toute trace documentaire du compositeur, il y a tout lieu de penser qu’il est issu de cette famille noyonnaise.
Les œuvres de Marle furent publiées en deux périodes distinctes. Entre 1544 et 1554, douze chansons attribuées à « Marle » ou « de Marle » parurent dans des anthologies des éditeurs parisiens Pierre Attaingnant et Nicolas Du Chemin. La première, parue en 1544, met en musique une des épigrammes de Marot sur la beauté de Diane de Poitiers, maîtresse du futur roi Henri II, alors duc d’Orléans. Mais c’est en 1550 que Marle semble avoir accédé à une certaine notoriété, puisqu’Attaingnant inséra six de ses chansons dans son trente-cinquième livre de chansons, tandis que Nicolas Du Chemin en publiait deux autres, dans ses premier et huitième livres de chansons. Après cette décennie de publications profanes parurent trois messes, deux en 1557 et 1559 chez Le Roy et Ballard, et la dernière près de dix ans plus tard, en 1568 chez Du Chemin. La musique de Nicolas de Marle révèle un compositeur accompli, parfois inspiré. Au départ de sa production figurent trois chansons qui relèvent du genre narratif grivois brillamment illustré par Clément Janequin. Une bergiere ung jour, publiée en 1545, connut un certain succès, probablement grâce à la verve de son texte et à son illustration musicale imaginative de la « cornemuse », particulièrement réussie, et du « tambourin joly ». Entre autres réminiscences janequiniennes, l’exubérance finale, aux mots « frappe dessus ! », rappelle les imitations sur « Serre Martin ! » que Janequin avait imaginées à la fin de sa version de Martin menoit son pourceau au marché (parue en 1535).
La première messe publiée par Marle s’inscrit dans une série de quatre messes parodies publiées à Paris entre 1556 et 1558, qui s’inspirent toutes, dans un climat de vive concurrence éditoriale entre les firmes Du Chemin et Le Roy & Ballard, de la célèbre chanson Je suis deshéritée. Le modèle de sa deuxième messe, ad imitationem moduli Panis quem ego dabo, est inconnu. Sa troisième messe, sur la chanson O gente brunette, est la plus séduisante et la plus singulière (fig. 2 et CD plages 4-8). Elle fait partie d’un nombre limité de messes polyphoniques prenant pour modèles des chansons profanes, une pratique qui, à la date de sa parution en 1568, n’était vraiment plus en odeur de sainteté puisque les théologiens contre-réformateurs du Concile de Trente venaient, en 1562, de réaffirmer l’interdiction de mêler tout élément profane à la polyphonie liturgique. En outre, la chanson de Mithou, parue en 1548, que Marle choisit comme modèle, n’est pas seulement profane, mais franchement leste car la « gente brunette » du titre est décrite « Toute nue en la couchette,/ Blanche et nette,/ Tant doulcette,/ Pour jouer au jeu d’amours » (CD plage 3). On n’ose imaginer ce que le sévère doyen Le Vasseur aurait pu penser d’une telle œuvre ! Au-delà de cette pratique qui, si elle n’était pas la norme, n’avait rien d’exceptionnel (Lassus composa une vingtaine de messes sur des chansons, dont une petite moitié licencieuses), Marle imagine pour cette messe un discours homorythmique simple et clair, concis et équilibré, qui exploite pleinement les belles qualités mélodiques de son modèle, en lui ajoutant même quelques couleurs harmoniques originales.