Ailly (d’), Pierre (1351-14 Aug. 1420)

Nos références sont d’abord (De La Selle 1996 p. 293-294) mais aussi (Gane & Billot 1999 p. 272 n° 6) et (Morand 1790 p. 271-273). Pierre d’Ailly est né à Compiègne en 1351 et mort le 9 août 1420 (Morand écrit le 9 octobre 1425). Il est enterré dans la cathédrale de Cambray. Sa famille est originaire d’Ailly en Picardie. Ses parents, Colard d’Ailly et Pétronille appartiennent à la bourgeoisie de Compiègne. Il vient à Paris pour ses études entre 1363 et 1365.
• Université de Paris, 1368-1395. Il est maître ès arts en 1368, bachelier en théologie en 1374, puis licencié et docteur en théologie en 1381. En octobre 1372, il est élu procureur de la nation de France. Le 20 mai 1381, il représente l’Université à la cour pour proposer le concile général comme solution au schisme. Il est nommé en 1384, Grand-Maître du Collège de Navarre avec pour disciples Jean Gerson, Nicolas de Clémengis, Gilles Deschamps qui sera Grand-Maître de Navarre après lui en 1389. En 1385, il joue le premier rôle dans l’affaire du chancelier Jean Blanchard, en réussissant à la faire écarter. Dans l’affaire de l’immaculée conception, il mène l’attaque de l’Université contre les dominicains, et fait condamner Juan de Monzon, le 27 janvier 1389. Le 7 octobre 1389, Clément VII le nomme chancelier de l’Université de Paris. Il démissionne le 13 avril 1395, en faveur de Jean Gerson. Il laisse de nombreux ouvrages théologiques et historiques.
• Cour de France (Charles VI), 1389-1395. Aumônier du roi. Après la victoire de l’Université contre les dominicains dans l’affaire Juan Monzon, il prêche devant Charles VI. Le roi renvoie son confesseur dominicain, Guillaume de Vallan, et le remplace par Michel de Creney. La charge d’aumônier est alors conférée à Pierre d’Ailly qui la garde jusqu’en juin 1395.
En 1406 après la mort de Boniface IX, Charles VI convoque une grande Assemblée, dans laquelle Pierre d'Ailly recommande pour éteindre le Schisme, de convoquer un Concile général. Cet avis est suivi et le Concile se tient à Pise en 1409.
• Cathédrale de Paris, 1389-1395. Pierre d’Ailly est chanoine de Paris.
• Sainte-Chapelle de Paris, 1394-1395. Il est trésorier de la Sainte-Chapelle et succède à Hugues Boileau. Il est remplacé par Clément Petit (Morand 1790, p. 271-273, Stein 1912 p. 131). Son obit est mentionné les 29 juin, 18 juillet, 8 août : « Fundatum. una cum quadruplici processione per dominum P. de ailliaco huius sacre capelle olim Thesaurarium, deinde Cameracenum episcopum ac demun sancte romane ecclesie cardinalem. In fine cuius processionis In Inferiori capella dici pro co ordinavit, psalmum. De profundis. cum collectis. deus qui Inter apostolicos. et. fidelium. et ibidem voluit. Cuilibet canonico presenti, octo denarios distribui capellano quatuor et clerico totidem » (F-Pm, ms. 3339, f. 30, 32v, F-BnF ms. lat. 17741, f. 31).
• Autres bénéfices : Il est chanoine de Soissons en 1375, de Noyon en 1381, il l’est aussi de Meux, d’Amiens jusqu’à 1389. Il cumule ensuite avec l’autorisation spéciale du pape en 1392 des canonicats à Cambrai, Compiègne Rouen et Paris (voir ci-avant).
• Evêché du Puy, 1395-1396. Benoît XIII le nomme évêque du Puy le 2 avril 1395.
• Evêché de Noyon, 1396-1397. Benoît XIII le transfère à Noyon comme évêque le 15 novembre 1396.
• Evêché de Cambrai, 1396-1411. Le 19 mars 1397, il est nommé évêque à Cambrai, malgré l’opposition du duc de Bourgogne, qui finit par accepter son investiture.
• Cardinalat (Jean XXIII), 1411-1420. L’anti-pape Jean XXII le fait cardinal prêtre du titre de Saint-Christogone et le nomme légat pontifical en Allemagne le 18 mars 1413. Pierre d’Ailly participe au Concile de Constance qui dépose Jean XXIII en 1415.