Surname
Bienvenu
Given Name
Florent
Variant Name
Fleurant
Le Bienvenu
Helbic
Date of birth
1568-3-3
Place of birth
Rouen
Date of death
1623-7-20
Place of death
Paris
Role
Composer (no known polyphonic works preserved)
Musician
Organist
Active period
1568 - 1623
Workplace
Laon
Paris
Rouen
Institution
Cathédrale de Laon
Sainte-Chapelle de Paris
Biography
Florent Bienvenu est chapelain, organiste et compositeur, né le 3 mars 1568 à Rouen et mort le 20 juillet 1623 à Paris. Il est enterré dans la Sainte-Chapelle (Stein 1912 p. 199, 211). Il a probablement été influencé par Titelouze de 5 ans son aîné. Nous nous référons aussi à la notice « Florent Bienvenu » du New Grove (NG2) par Bruce Gustafson.
• Cathédrale de Laon. Ordonné prêtre, Florent Bienvenu déménage à Laon et est chanoine de la Cathédrale (NG2).
• Sainte-Chapelle de Paris, 1597-1623. Florent Bienvenu est reçu organiste de la Sainte-Chapelle en septembre 1597. Il devient chapelain perpétuel de Saint Louis en la Sainte-Chapelle en 1616. Il meurt à Paris le 20 juillet 1623.
Le 17 juin 1598, il se voit refuser par les chanoines, une chambre pour sa mère. Le 4 novembre 1603, ordre lui est donné de « chasser sa chambrière et faire sortir sa mère pour aller demeurer hors dans huict jours ». Les 23 mai 1607 et 16 août 1608, les chanoines lui permettent « d'aller à Notre Dame de Liesse » et « d'aller demain à Sorbonne avecq Monsieur de Poix » (Brenet 1910 p. 147, 151, 153, 156 d’après F-AN, LL 600 f. 162v et LL 601 f. 2v, 39v, 75v).
Florent Bienvenu est en procès en 1609 contre Louis de La Haye, neveu de Léonard Boursault, pour la possession d’une chapelle à Paris (V. Factum du procez d'entre M. Louys de La Haye ... contre M. Florent Bienvenu, s. l. n. d., in 4 de 4 p. Brenet 1910 p. 157 d’après F-BnF 4° Fm 17046), et en 1613, contre Eustache Picot, Maître de chapelle du roi, pour la possession de la chapelle Saint Louis, qu’il aura en 1616 (Brenet 1910 p. 162, 163, 164 d’après F-AN, LL 601 f. 144-144v, et LL 30 p. 314).
Il est cité le 16 octobre 1610, quand « A esté ordonné estre signé un acte à Mre Florent Bienvenu chapelain et organiste de la Ste Chapelle du jour de sa réception et comment il se comporte honnestement en sa charge » et le 26 octobre 1611, pour un payement de 10 1. t. « pour et au lieu de ses distributions qu'il a perdues pendant son absence qu'il a esté aux champs » (Brenet 1910 p. 159, 161 d’après F-AN, LL 601, f. 115, f. 124).
Sa réputation est telle, qu’il est appelé à expertiser les orgues de l’abbaye de Saint Denis en 1604, de Poitiers en 1612 et celles de Notre-Dame de Paris avec Champion et Le Secq après leur réfection parvalerant de Hement (Brenet 1910 p. 165 d’après F-AN, LL 169, p. 374. Communication de M. A. Pirro). Il a probablement supervisé la réfection dans les années 1616-1620 des orgues de la Sainte-Chapelle. Jean Denis, son élève, levante comme « le plus excellent homme de son temps pour toucher les orgues, et aussi pour la composition de la musiquevocale » (Denis 1650 p. 19).
Il meurt le 20 juillet 1623 et est enterré dans la Sainte-Chapelle. Le texte de son épitaphe mentionne les deux fondations d'offices qu'il avait faites en cette église, et dont la première comportait l'exécution en musique de toute la messe et du Stabat Mater. Un document de l'année 1597, produit par Ecorcheville le dit fils de défunt « Jehan Bienvenu,vivant receveur de la maison Sainct Antoine et des Bons Enfans, et de Margueritte Lefebvre » ; des cette année il est qualifié « chappellain ordinaire et organiste de la Saincte Chapelle ». Il est cité par Herluison comme parrain à Saint-Sulpice le 10 décembre 1600, et se déclare « prêtre, chapelain ordinaire et organiste de la Sainte-Chapelle »). Les mêmes titres lui sont donnés le 20 novembre 1609 par les notaires qui reçoivent le testament de laveuve d'un suisse de la garde du Roi, « demeurant dans l'enclos du Palais, en la maison devenerable et discrette personne, Mre Florent Bienvenu », dont elle étaitvraisemblablement la servante (Brenet 1910 p. 165 d’après Bibl. Maz., ms. 3339, f. 10-10v, citant Ecorcheville 1907 p. 17 et Herluison 1873 p. 8)
Aucune des compositions de Bienvenu n’est connue aujourd’hui.
• Cité par Jean Denis, Traité de l'Accord de l'Espinette, Auec la comparaison de son Clauier à la Musique vocale. Augmenté en cette Edition des quatre Chapitres suiuants. I. Traité des Sons et combien il y en a. II. Traité des Tons de l'Eglise et de leurs estenduës. III. Traité des Fugues et comme il les faut traiter. IV. La maniere de bien jouër de l'Espinette et des Orgues (Paris: Robert Ballard, 1650; reprint ed., New York: Da Capo Press, 1969). VOIR TML :
[-18-] Aduis à Messieurs les Maistres de Musique et Messieurs les Organistes.
APres auoir traité de l'accord de l'Espinette et des Orgues, et démonstré comme il est parfait en ses accords, tous égaux en leur espece; il faut entendre que les Organistes ne doiuent point détonner, ny les tons de l'Eglise, ny les modes de la Musique, que sur les cordes ou touches naturelles, et que les Maistres de Musique ne doiuent et ne peuuent les y contraindre, mais ils doiuent sçauoir détonner sur toutes les cordes pour monstrer qn'ils le sçauent faire, pource que de faire détonner du premier en E mi, la, il faut qu'il aduouë que la cadence finale ne vaut rien, la faisant sur vn semy-ton mineur, ny la tierce majeure de ladite cadance ne vaut rien aussi, estant plus grande que la tierce majeure: la tierce majeure est composée de deux tons entiers et égaux, et la tierce superfluë est composée d'vn ton majeur et d'vn ton superflu, et par consequent est trop forte et ne vaut rien, ny le battement de la cadence aussi. L'Organiste ne doit point du tout détonner ny toucher de ce ton là, ny aussi du deuxiesme en F vt, fa, pource que la tierce mineure, qui ne vaut rien estant trop foible, et composée d'vn ton majeur, et d'vn semiton mineur; et se faut seruir d'vn ton superflu touchant ré, F vt, fa, mi en G ré, sol, vt, fa la feinte de G ré, sol, vt, qui est le semiton mineur, qui ne vaut rien; sol en B fa, qui est le ton superflu, et la C sol, vt, fa. Or considerez que voila pour faire vne belle Musique enragée. Et puisque toutes les consonances harmoniques sont dissonantes et discordantes, il n'est pas raison que les Organistes les [-19-] touche, comme tierce majeure, tierce mineure, sexte maieure, sexte mineure, et le semiton mineur de mi, fa, sont tous discords qui blessent l'ouye. Les Organistes ne doiuent point du tout toucher de ces tons là, et les Maistres de Musique doiuent auoir la discretion et prendre garde de s'accommoder auec l'Organiste aux cordes et accords justes et harmonieux; et que pour vn simple faux-bourdon oster toutes les conceptions de l'esprit de l'Organiste, la liberté des mains, l'execution des beaux passages, les coups de main, les coulemens et accents qui donnent la grace au touchement, et mesme gaster l'accord de l'Orgue qui est si parfaict, cela n'est pas raisonnable. Et Messieurs les Chanoines des Chapitres où il y a Musique doiuent prendre garde pour leur contentement, que l'Organiste puisse toucher auec liberté, afin que le Seruice de Dieu soit fait par harmonieuse melodie en la saincte Eglise.
Cette leçon n'est point de moy, je l'ay apprise de mon maistre qui estoit le plus excellent homme de son temps pour toucher les Orgues, et aussi pour la composition de la Musique Vocale. Il estoit Organiste de la Saincte Chappelle de Paris, et se nommoit Florent le Bien-venu: Estant auec luy à son Orgue, je suy fis cette demande: Monsieur, pourquoy touchez vous l'Antienne de Magnificat d'vn ton, et le Magnificat d'vn autre? Il me dit, que pour le Plain-chant il le faisoit pour la commodité des Chantres; et pour le Magnificat, le Maistre de ceans m'a voulu assujettir à le toucher à sa commodité, ce que je ne voulus faire, et luy ay dit, Vous voulez chanter à vostre aise, et moy je veux toucher à la mienne; il viendra, ce me dit-il, des hommes, qui d'Italie, qui d'Allemaigne, qui d'Espagne, que sçay-je d'où, qui me viendront escouter, et entendront que je ne feray rien qui [-20-] vaille, quand je toucherois aussi bien que pourroit faire vn Ange, pource que l'Orgue est discordée de ces tons là. C'est pourquoy les Organistes ne le doiuent point faire, puis qu'il ne l'a pas voulu faire luy qui estoit si expert.
• Cathédrale de Laon. Ordonné prêtre, Florent Bienvenu déménage à Laon et est chanoine de la Cathédrale (NG2).
• Sainte-Chapelle de Paris, 1597-1623. Florent Bienvenu est reçu organiste de la Sainte-Chapelle en septembre 1597. Il devient chapelain perpétuel de Saint Louis en la Sainte-Chapelle en 1616. Il meurt à Paris le 20 juillet 1623.
Le 17 juin 1598, il se voit refuser par les chanoines, une chambre pour sa mère. Le 4 novembre 1603, ordre lui est donné de « chasser sa chambrière et faire sortir sa mère pour aller demeurer hors dans huict jours ». Les 23 mai 1607 et 16 août 1608, les chanoines lui permettent « d'aller à Notre Dame de Liesse » et « d'aller demain à Sorbonne avecq Monsieur de Poix » (Brenet 1910 p. 147, 151, 153, 156 d’après F-AN, LL 600 f. 162v et LL 601 f. 2v, 39v, 75v).
Florent Bienvenu est en procès en 1609 contre Louis de La Haye, neveu de Léonard Boursault, pour la possession d’une chapelle à Paris (V. Factum du procez d'entre M. Louys de La Haye ... contre M. Florent Bienvenu, s. l. n. d., in 4 de 4 p. Brenet 1910 p. 157 d’après F-BnF 4° Fm 17046), et en 1613, contre Eustache Picot, Maître de chapelle du roi, pour la possession de la chapelle Saint Louis, qu’il aura en 1616 (Brenet 1910 p. 162, 163, 164 d’après F-AN, LL 601 f. 144-144v, et LL 30 p. 314).
Il est cité le 16 octobre 1610, quand « A esté ordonné estre signé un acte à Mre Florent Bienvenu chapelain et organiste de la Ste Chapelle du jour de sa réception et comment il se comporte honnestement en sa charge » et le 26 octobre 1611, pour un payement de 10 1. t. « pour et au lieu de ses distributions qu'il a perdues pendant son absence qu'il a esté aux champs » (Brenet 1910 p. 159, 161 d’après F-AN, LL 601, f. 115, f. 124).
Sa réputation est telle, qu’il est appelé à expertiser les orgues de l’abbaye de Saint Denis en 1604, de Poitiers en 1612 et celles de Notre-Dame de Paris avec Champion et Le Secq après leur réfection parvalerant de Hement (Brenet 1910 p. 165 d’après F-AN, LL 169, p. 374. Communication de M. A. Pirro). Il a probablement supervisé la réfection dans les années 1616-1620 des orgues de la Sainte-Chapelle. Jean Denis, son élève, levante comme « le plus excellent homme de son temps pour toucher les orgues, et aussi pour la composition de la musiquevocale » (Denis 1650 p. 19).
Il meurt le 20 juillet 1623 et est enterré dans la Sainte-Chapelle. Le texte de son épitaphe mentionne les deux fondations d'offices qu'il avait faites en cette église, et dont la première comportait l'exécution en musique de toute la messe et du Stabat Mater. Un document de l'année 1597, produit par Ecorcheville le dit fils de défunt « Jehan Bienvenu,vivant receveur de la maison Sainct Antoine et des Bons Enfans, et de Margueritte Lefebvre » ; des cette année il est qualifié « chappellain ordinaire et organiste de la Saincte Chapelle ». Il est cité par Herluison comme parrain à Saint-Sulpice le 10 décembre 1600, et se déclare « prêtre, chapelain ordinaire et organiste de la Sainte-Chapelle »). Les mêmes titres lui sont donnés le 20 novembre 1609 par les notaires qui reçoivent le testament de laveuve d'un suisse de la garde du Roi, « demeurant dans l'enclos du Palais, en la maison devenerable et discrette personne, Mre Florent Bienvenu », dont elle étaitvraisemblablement la servante (Brenet 1910 p. 165 d’après Bibl. Maz., ms. 3339, f. 10-10v, citant Ecorcheville 1907 p. 17 et Herluison 1873 p. 8)
Aucune des compositions de Bienvenu n’est connue aujourd’hui.
• Cité par Jean Denis, Traité de l'Accord de l'Espinette, Auec la comparaison de son Clauier à la Musique vocale. Augmenté en cette Edition des quatre Chapitres suiuants. I. Traité des Sons et combien il y en a. II. Traité des Tons de l'Eglise et de leurs estenduës. III. Traité des Fugues et comme il les faut traiter. IV. La maniere de bien jouër de l'Espinette et des Orgues (Paris: Robert Ballard, 1650; reprint ed., New York: Da Capo Press, 1969). VOIR TML :
[-18-] Aduis à Messieurs les Maistres de Musique et Messieurs les Organistes.
APres auoir traité de l'accord de l'Espinette et des Orgues, et démonstré comme il est parfait en ses accords, tous égaux en leur espece; il faut entendre que les Organistes ne doiuent point détonner, ny les tons de l'Eglise, ny les modes de la Musique, que sur les cordes ou touches naturelles, et que les Maistres de Musique ne doiuent et ne peuuent les y contraindre, mais ils doiuent sçauoir détonner sur toutes les cordes pour monstrer qn'ils le sçauent faire, pource que de faire détonner du premier en E mi, la, il faut qu'il aduouë que la cadence finale ne vaut rien, la faisant sur vn semy-ton mineur, ny la tierce majeure de ladite cadance ne vaut rien aussi, estant plus grande que la tierce majeure: la tierce majeure est composée de deux tons entiers et égaux, et la tierce superfluë est composée d'vn ton majeur et d'vn ton superflu, et par consequent est trop forte et ne vaut rien, ny le battement de la cadence aussi. L'Organiste ne doit point du tout détonner ny toucher de ce ton là, ny aussi du deuxiesme en F vt, fa, pource que la tierce mineure, qui ne vaut rien estant trop foible, et composée d'vn ton majeur, et d'vn semiton mineur; et se faut seruir d'vn ton superflu touchant ré, F vt, fa, mi en G ré, sol, vt, fa la feinte de G ré, sol, vt, qui est le semiton mineur, qui ne vaut rien; sol en B fa, qui est le ton superflu, et la C sol, vt, fa. Or considerez que voila pour faire vne belle Musique enragée. Et puisque toutes les consonances harmoniques sont dissonantes et discordantes, il n'est pas raison que les Organistes les [-19-] touche, comme tierce majeure, tierce mineure, sexte maieure, sexte mineure, et le semiton mineur de mi, fa, sont tous discords qui blessent l'ouye. Les Organistes ne doiuent point du tout toucher de ces tons là, et les Maistres de Musique doiuent auoir la discretion et prendre garde de s'accommoder auec l'Organiste aux cordes et accords justes et harmonieux; et que pour vn simple faux-bourdon oster toutes les conceptions de l'esprit de l'Organiste, la liberté des mains, l'execution des beaux passages, les coups de main, les coulemens et accents qui donnent la grace au touchement, et mesme gaster l'accord de l'Orgue qui est si parfaict, cela n'est pas raisonnable. Et Messieurs les Chanoines des Chapitres où il y a Musique doiuent prendre garde pour leur contentement, que l'Organiste puisse toucher auec liberté, afin que le Seruice de Dieu soit fait par harmonieuse melodie en la saincte Eglise.
Cette leçon n'est point de moy, je l'ay apprise de mon maistre qui estoit le plus excellent homme de son temps pour toucher les Orgues, et aussi pour la composition de la Musique Vocale. Il estoit Organiste de la Saincte Chappelle de Paris, et se nommoit Florent le Bien-venu: Estant auec luy à son Orgue, je suy fis cette demande: Monsieur, pourquoy touchez vous l'Antienne de Magnificat d'vn ton, et le Magnificat d'vn autre? Il me dit, que pour le Plain-chant il le faisoit pour la commodité des Chantres; et pour le Magnificat, le Maistre de ceans m'a voulu assujettir à le toucher à sa commodité, ce que je ne voulus faire, et luy ay dit, Vous voulez chanter à vostre aise, et moy je veux toucher à la mienne; il viendra, ce me dit-il, des hommes, qui d'Italie, qui d'Allemaigne, qui d'Espagne, que sçay-je d'où, qui me viendront escouter, et entendront que je ne feray rien qui [-20-] vaille, quand je toucherois aussi bien que pourroit faire vn Ange, pource que l'Orgue est discordée de ces tons là. C'est pourquoy les Organistes ne le doiuent point faire, puis qu'il ne l'a pas voulu faire luy qui estoit si expert.
Bibliography
Brenet 1910
Ecorcheville 1907
Herluison 1873
NG2