Feustrier, Waghe (…-circa 1479). Music copyist; Musician; Singer

Cathédrale de Tournai, 1457-1462. Feustrier reçoit trois dons enregistrés par le registre de Charles, comte de Charolais, pour l’année 1457 (F-AD59, B 3661) : un “messire Waghe”, chapelain de Notre-Dame de Tournai reçoit d’abord 40s en mars lors du passage du comte à Tournai; puis, en mai, “messire Waghe Feutrier, prêtre” reçoit 60s pour être venu à la fête de Bruges et la même somme en décembre pour être venu auprès du comte à Lille (Fiala 2002 / PCR). Il est toujours à Tournai en 1462 puisque, le 3 novembre, une entrée des registres de délibérations municipales note que “Jean de la Tremoulle fait rapport de ce que Waghes Feustrier, prêtre, s’obstine à frauder l’assis des boissons, et réclame qu’on le mette en prison malgré les réclamations du chapitre” (De La Grange 1893, p. 263).

Chapelle royale de France, 1464-1479. “Waghe Feustrier, prestre, chapelain” figure dans les listes de la chapelle de Louis XI des années 1464-1465 à 1471-72, et une expectative pontificale du 16.9.1472 l’identifie comme prêtre du diocèse d’Arras (Perkins 1984, p.555 et 557). Les registres des années suivantes sont perdus, mais les comptes de la ville de Tours pour 1479-1480 indiquent qu’il mourut peu avant, le paiement du loyer de sa maison rue de la Scellerie étant acquitté par ses héritiers (Magro 1999, p. 208-209).

Lien avec le manuscrit de Lucca, Arch. di stato, ms. 238. Le nom “Waghes” et “Waghe” a été inscrit à trois reprises au bas de certains folios du livre de chœur de Lucca pour signaler des tournes de pages (Strohm 1985, p.120 ; l’introduction de Strohm au facsimilé précise, p. 31 : “verte folium et invenies residuum Waghes” [f. 7], “verte folium Waghes” [f.15] et “verte cito Waghe” [49v]). La date et l’origine exacte de ce manuscrit restant hypothétique, et le prénom Waghe étant rare, il est possible que Feustrier ait participé à sa réalisation, ou en tout cas ait été amené à l’utiliser, probablement avant son départ pour Tours. Son éventuelle activité de copiste pourrait expliquer les trois dons de 1457.