Gougelet, Nicolas (…-1647). Musician; Singer

Sainte-Chapelle de Paris, 1604-1615 et 1624-1647. Le 28 avril 1604, Gougelet, clerc, est autorisé à célébrer sa première messe au grand autel de la Sainte-Chapelle. Le 23 mars 1605, les chanoines autorisent Nicolas Gougelet à remplacer Boursault au service du roi, et ce, « sans tirer à conséquence ». Le 26 août 1609, il est mentionné comme curé de la Basse Sainte-Chapelle ; c’est le premier possesseur de ce titre.. Le 10 janvier 1611. « A esté ordonné au recepveur de rembourser Maistre Nicolas Gougelet maistre de grammaire des enfantz de cœur pour l'ordre de la somme de 26 livres 6 sols tournois pour le surplus qui est deub de la despence faicte au soupper qui a esté faict à Messieurs et à tous les compaignons en la maistrise le jour de la feste des Innocentz, à la charge qu'à l'advenir ne se fera plus telle despence pour ledit souper » ; A parti de 1611, il est donc mentionné comme maître de grammaire des enfants de chœur. Les 28 septembre 1611 et 7 avril 1613, Nicolas Gougelet est payé respectivement 6 livres 8 sols tournois et 10 livres tournois « pour mener jouer et prendre l'air les enfants de cœur » (Brenet 1910 p. 151, 152, 159, 161, 162 d’après F-AN, LL 601, f. 4v, f. 11-11v, f. 99, f. 116v, f. 124-124v, f. 140v).
A partir de 1613, le service au roi de Nicolas Gougelet, comme basse-contre commence à poser problèmes à la Sainte-Chapelle. Le 3 juillet 1613, Nicolas Gougelet subit une remontrance sur le fait « qu’il ne peut pas servir à la chapelle du Roy, et faire à la Ste Chapelle le résidement et les charges qu'il est tenu faire». Le 21 août 1613, il est remplacé comme maître de grammaire par Jacques Du Moustier : Signification à Nicolas Gougelet « de ne plus se présenter pour porter l'habit a l'eglise et ne plus s'immiscer de la nourriture des enfantz de cœur ny de la maistrise de grammaire, au lieu duquel ilz [les Chanoines] ont commis Mre· Jacques du Moustier pour avoir le soing et la conduitte des enfantz ». Le 11 septembre 1613, les chanoines sursoient à leur ordonnance jusques à la venue de M. le Trésorier ». Le 9 avril 1614, les chanoines accordent à Gougelet dispense de résidence à condition d'en obtenir lettres du Roi, et « sans tirer à conséquence ». Le 7 juin 1614, Jehan Cabaret, prêtre du diocèse de Rouen, est reçu clerc basse-contre en place de Nicolas Gougelet. Le 23 août 1614, Gougelet « qui s'en est allé sans prendre congé » sera rayé du livre des distributions. Le 14 février 1615, Gougelet est sommé d'opter entre le service du Roi et celui de la Saincte Chapelle et le 25 février 1615, « itératif commandement » à Gougelet, d'opter dans la huitaine (Brenet 1910 p. 162, 163 d’après F-AN, LL 601, f.142-142v, f. 143-143v, f. 144-144v, f. 149v, 151, 153, f. 158-158v).
Nicolas Gougelet est impliqué dans trois procès. Le premier, au sujet des fonctions curiales dans le Palais, s'éleve en 1611 entre lui et le curé de St Barthelemy, procès continué par les chanoines et qui est encore pendant en 1629. Le 17 juin 1615, les chanoines donnent ordre de payer 4 quarts d'écus à M. Bouteraye, avocat au grand conseil, « pour plaider pour MM. la cause contre Mre Nicolas Gougelet ». Nous ne connaissons pas l’issue de ce procès. Gougelet soutenait en meme temps contre Denis Lefebure, chapelain et chefvecier de la Sainte-Chapelle pour la possession d'un bénéfice de chapelain perpétuel, un troisième procès, qui est mentionné dans un factum relatif à une affaire posterieure. Selon Dongois, dont les renseignements ne sont pas tous très surs, Gougelet n’aurait pris possession de ce bénéfice qu’en 1624, et l’aurait conservé jusqu’en 1647 (Brenet 1910 p. 164 d’après F-BnF, ms. fr. 15730, f. 801, 805, 809, trois factum imprimés relatifs à ce procès, F-AN, LL 601, f. 160v, citant Morand Usus, t. 1, pièce 205 : Arrest du.Conseil privé du Roy, etc., 1673 et F-AN, LL 630, p. 321).
• Chapelle royale de France (Henri IV, Louis XIII), 1605-1638. On voit que très tôt, il chante au service du roi Henri IV, la première mention en est faite en 1605 (voir ci-avant). En 1613, il entre au service du roi comme chantre basse-contre. Sommé de choisir entre le service du roi et celui de la Sainte-Chapelle en 1614, il quitte définitivement la Sainte-Chapelle en 1615, année à laquelle les chanoines engagent un procès contre lui. Il servait encore à la chapelle royale en 1638 (Brenet 1910 p. 164 d’après F-BnF, ms. Clair 808, p. 96 et F-AN, Z1a, 486). D’après (Le Moël 1966 p. 15), Nicolas Gougelet sert les deux semestres à la Chapelle royale.