Surname
Sermisy (de)
Given Name
Claudin
Variant Name
Claude
Cermisy
Date of birth
circa 1490
Date of death
1562-10-13
Place of death
Paris
Role
Chapelmaster
Composer
Employee of a court chapel (musician)
Master of choirboys
Musician
Singer
Active period
1508 - 1562
Workplace
Paris
Institution
Chapelle royale de France
Sainte-Chapelle de Paris
Biography
Claude de Sermisy est né autour de 1490 et mort à Paris le 13 octobre 1562. Il est enterré dans la Sainte-Chapelle de Paris. Nous nous inspirons fortement de Christelle Cazaux (Cazaux 2002, p. 375-376) et de la notice du New Grove rédigée par Isabelle Cazeaux et John T. Brobeck (NG2).
• Sainte-Chapelle de Paris, 1508 et 1533-1562.
1508 : La première mention de Claude de Sermisy est dans un registre de la Sainte-Chapelle au 19 juillet 1508, comme clerc de la Sainte-Chapelle pour une répartition de chambre (Brenet 1910 p. 48, 49 d’après F-AN, LL 623, f. 44). Il la quitte avant octobre 1509, sans doute pour rejoindre la Chapelle d’Anne de Bretagne (voir ci-après).
1533-1562 : Claude de Sermisy revient à la Sainte-Chapelle comme chanoine. Il est reçu le 20 septembre 1533 d’après Dongois et est remplacé à sa mort en 1562 par Gabriel Verdereau (Stein 1912 p. 136). Il est cité comme chanoine dans le procès-verbal de récolement des reliques de la Sainte-Chapelle, qui fut dressé le 22 mars 1534 (n. st.) (Brenet 1910 p. 88, 89 d’après Morand 1790, Pièces justificatives p. 104, Félibien 1725 t. III, p. 156 et Vidier 1910, 45 p. 189).
Il est encore mentionné au minutier central à la date du 27 août 1561, en compagnie de François de Butor et des chanoines Jacques Belleau, Jouachim du Griffon, Jehan Durantel et Toussainctz Barin pour l’exécution du testament de feu Joachim Michon en faveur de la Sainte-Chapelle (Handy 2008, p. 248 d’après F-AN, MC, VIII, 247) :
« Nobles et discrettes personnes, maistres Françoys Debutord trésorier, Claude de Sermisy, Jacques Belleau, Jouachim du Griffon, Jehan Durantel et Toussainctz Barin, tous chanoines de la Saincte Chappelle du Palays roral à Paris, deument assemblez au lieu dict le parc, jour, lieu et heure accoustumez, pour traicter des négoces et affaires de ladicte Saincte-Chappelle. Ce, faisans et représentans la plus grade et saine partye des chaoines d’icelle Saincte Chapelle à Paris, résidens en ceste ville de Paris. Confessent, oudict nom, avoir eu et receu et leur avoir esté baillé, paié et distribué par honorable homme maistre Léon de Cerbye, examinateur pour le Roy nostre Sire en son Chastelet de Paris, le jour de l’adjudication par décret faicte au parc civil dudict Chastellet, d’une maison size rue Troussevache, qui fut et apartint à feu honorable homme Joachim Michon en son vivant Conseiller du Roy en icelluy Chastellet, la somme de trois cens soixante-quatre livres, unze solz, six deniers tournoyz, savoir est LXIIII l., XI s., VIII d. t., pour tous les arrérages qui estoient deubz ausdictz Sieurs de la Saincte Chappelle, à cause des vingt-cinq livres tournoys de rente desclarées et contenues audict banc ».
Claude de Sermisy n’est plus mentionné dans Brenet qu’après son décès : « Le 13e jour d'octobre 1562 environ 8 heures du soir trespassa Mons. Claude de Sermisy, Chanoine de ceste Saincte Chapelle. Cujus anime Deus sit propicius ». Et à la date du 14 octobre 1562, les chanoines « ont ordonné que feu Monsieur Mre Claude de Sermisy nagueres leur confrere qui mourut le jour d'hier ainsi qu'il a esté raporté et après que le testament dud. deffunct a esté leu, pour le regard de la sepulture, sera ensepulturé et ouverture sera faicte de la terre en la basse Chappelle en l'endroict qui sera advisé par les exécuteurs et parents dud. deffunct ». Il est si célèbre que « Roussignol, chappellain perpétuel » fait la fondation d’une « messe des cinq plaies », qui devait être chantée « en musique », avec les leçons composées par Claudin de Sermisy : « ...Quequidem missa decantabitur musice et dicetur missa novem lectionum composita a Domino Claudin, cum Gloria in excelsis Deo et Credo et etiam prosa Stabat mater dolorosa decantabitur musice... In fine vero misse decantabitur psalmus De profundts musice altavoce cum preclbus et orationibus assuetis ». Le 13 juillet 1583, Souchet, exécuteur testamentaire de « défunt Roussignol », remet aux chanoines les 50 ecus de sa fondation (Brenet 1910 p. 106, 135 d’après F-AN, LL 626, f. 149, F-BnF, ms. lat. 17741, f. 51v et Bibl. Maz. ms. 3339, f. 29 et 30).
• Chapelle royale de la cour de France (Anne de Bretagne, François 1er, Henri II, François II), 1509-1560.
1509-1514 : Il appartient à la chapelle privée de la reine Anne de Bretagne probablement avant octobre 1509, mais certainement en 1510, comme l’indiquent deux suppliques au pape Jules II du 4 février et 8 juin 1510 (Sherr 1988 p. 78 d’après RS 1339 f. 65v-66 et RS 1348, f. 129) qui le qualifient aussi de clerc du diocèse de Noyon.
1514-1515 : Il est probable qu’à la mort de la reine en janvier 1514, il passe au service de Louis XII comme chantre de la chapelle royale. Il figure dans les comptes des obsèques du roi en janvier 1515 (Cazaux 2002 p. 310 d’après F-AN, KK 89). Il est l’un des 23 musiciens de la Chapelle cités pour les obsèques du roi, dont au moins huit étaient auparavant dans la chapelle de la reine.
1515-1547 : Claude de Sermisy reste à la Chapelle royale de François 1er et accompagne sans doute ce dernier en Italie à l’été 1515. Il est probablement présent quand la chapelle royale chante une messe avec la chapelle pontificale pendant la rencontre entre François 1er et le pape Léon X à Bologne du 11 au 15 décembre 1515. Pour témoigner de sa reconnaissance, le pape récompense certains membres de la chapelle royale, une charge de notaire apostolique pour le maître de la chapelle royale Antoine de Longueval et le compositeur de la cour Jean Mouton. De même Claude de Sermisy, chanoine de Noyon et quatre autres chantres (Jean Richafort, Guillaume Cousin, Noël Galoys et Johannes Durand dit le Fourbisseur) reçoivent de Léon X une dispense pour pour tenir des bénéfices incompatibles le 30 janvier 1516 (Cazaux 2002 p. 375 citant H. W. FREY, « Leo X », dans MGG d’après RV 1206, f. 466v-468v). Claude de Sermisy figure dans les comptes de la chapelle royale du 1er octobre 1517 au 31 septembre 1518 pour des gages annuels de 240 l. t. (Cazaux 2002 p. 310 d’après F-AN, KK 289).
Il prend peut être part aux festivités du Camp du Drap en d'Or du 7 juin au 10 juillet 1520, où pendant trois semaines, François Ier et Henry VIII d'Angleterre rivalisèrent de fastes et d'apparats. Claude de Sermisy devient sous-maître de la chapelle royale sans doute dès 1525 au départ d’Antoine de Longueval et certainement avant 1530. En effet dans une épître citée intégralement dans (Cazaux 2002 p. 260, 261) que le poète Jean Du Four dédia à Hector Boucher, Claudin est cité en premier et avec le titre de « maistre et recteur ». Claude de Sermisy est certainement présent à Boulogne pour la seconde rencontre entre François 1er et Henri VIII du 21 au 29 octobre 1532, où la chapelle royale chante notamment le motet de Sermisy Da pacem Domine.
Claude de Sermisy figure comme sous-maître de musique dans les comptes de la chapelle royale de 1533 et dans le compte des obsèques de François 1er en 1547 (Cazaux 2002 p. 311, 312 d’après F-BnF, ms. fr. 10389 et 10392). Il est en 1533 sous la responsabilité administrative du cardinal François de Tournon, diplomate et humaniste. Il dirige environ 40 chantres adultes et six enfants de choeur et est responsables des livres de musique et de liturgie de la chapelle. Comme sous-maître, Claude de Sermisy gagne 400 l. t. de gages annuels en 1533. Selon Du Peyrat, qui se fonde sur des comptes des Menus-Plaisirs aujourd’hui perdus il gagne 600 l. t. de 1543 à 1545 et 700 l. t. en 1547, tandis que le cardinal François de Tournon, lui, gagne 1200 l. t. (Du Peyrat 1645 p. 482). Ses revenu sont augmentés des nombreuses prébendes qu’il possède.
1547-1560 : Claude de Sermisy occupe la charge de sous-maître au moins jusqu’en 1555 (NG2), la partageant avec Jean-Loys Hérault de Servissas, de 1543 à 1545, avec Guillaume Belin et Hilaire Rousseau de 1547 à 1553 et avec Guillaume Belain et Nicolas Testard en 1559, aux obseques de Henri II. Il se qualifie en 1555 de chantre, chanoine, sous-maître de la chapelle, quand il est le parrain de Marie, la fille de Jehan 1er Dugué. (Handy 2008 p. 492, d’après F-AN, KK 125, f. 1381v et F-BnF, nouv. acqui. Fr. 12097, fiche n° 24179). Enfin, Claude de Sermisy est mentionné dans les comptes du Trésor de François II le 4 juin 1560 pour le payement des gages à Ferry Finet pour le dernier semestre 1559 fait à C. de Sermisy comme son procureur (BooksJ 2000 p. 528 d’après F-AN, KK 129, f. 291v-292).
• [Sainte-Chapelle de Bourges], 1556. Le nom de Claudin de Sermisy est mentionné une fois le 11 février 1556 : sur les lettres que a escrites a messieurs maistre Claudin de Sermisy pour ung maistre pour les enffans de cueur de l’eglise ont ordonné avant que lui faire responce qu’il sera enquis de la capacité et mœurs de cellui qui est en cesteville de Pignemy pres Amyens (Pilleboue PCR d’après F-AD18, 8 G 1523, f. 133v). Il est probable que Claudin de Sermisy recommande quelqu’un pour le poste de maître des enfants de la Sainte-Chapelle de Bourges.
• Autres bénéfices. Il obtient en 1510 le bénéfice du prieuré de Saint-Jean de Bouguennec dans le diocèse de Nantes. Sur la permission du pape,voir plus avant, il possède trois bénéfices inconciliables. En 1516 il possède un canonicat à Noyon, un autre à Notre-Dame-de-la-Ronde à Rouen qu’il résigne avant le 10 décembre 1524, contre une chapelle de la paroisse de Cambron, dans le diocèse d’Amiens (Robertet 1888 n° 117). En 1533, il devient chanoine de la Sainte-Chapelle où il restera jusqu’à sa mort, voir ci-avant. Cette charge lui offre une résidence à Paris suffisamment grande pour accueillir les chanoines de Saint-Quentin, quand leur ville est envahie par les troupes espagnoles. En 1554 il obtient une prébende dans l’église Sainte-Catherine de Troyes.
• Sa réputation, son œuvre
Reconnu dès son vivant comme l’un des plus grands musiciens de son temps, Claudin est l’auteur d’environ 175 chansons composées sur desvers de poètes de la cour, Marot, Saint-Gelais, François Ier, Marguerite de Navarre ou Claude Chappuys. Son œuvre religieuse comprend une centaine de pièces, dont plus de 70 motets. On y trouve quelques pièces purement liturgiques, destinées à embellir les offices de la cour, comme l’hymne O salutaris hostia, institué par Louis XII dans la messe royale, et dont Jean Mouton avait également, quelques années plus tôt, donné uneversion polyphonique (Brobeck 1991 p. 148, 149), ou Regi Seculorum, chanté lors des grâces dites à table. Mais Claudin a également composé des motets de circonstance au caractère politique plus affirmé, comme le Quousque non reverteris pax orba Gallis, qui se rapporte sans doute à la captivité de François Ier en Espagne, en 1525 (Dunning 1970 p. 323 et Heartz 1969 p. 63). Les musicologues considèrent volontiers Claudin de Sermisy comme le chef de file de la messe dite « parisienne » en raison de l’influence des techniques de composition de la chanson de l’époque sur ce genre religieux (Allaire 1967 p. 38). Quelques-unes des messes du musiciens connurent un succès assez durable : la Missa novem lectionum était chantée à la Sainte-Chapelle dans un office spécial fondé par Claude Rossignol (voir ci-avant). Les œuvres religieuses du musicien furent à plusieurs reprises parodiées, réutilisées par lui-même ou par d’autres compositeurs, transcrites et arrangées pour instruments, ce qui montre qu’elles étaient relativement célèbres (NG2). On pourra trouver la liste exhaustive des œuvres de Claude de Sermisy dans le New Grove.
• Sainte-Chapelle de Paris, 1508 et 1533-1562.
1508 : La première mention de Claude de Sermisy est dans un registre de la Sainte-Chapelle au 19 juillet 1508, comme clerc de la Sainte-Chapelle pour une répartition de chambre (Brenet 1910 p. 48, 49 d’après F-AN, LL 623, f. 44). Il la quitte avant octobre 1509, sans doute pour rejoindre la Chapelle d’Anne de Bretagne (voir ci-après).
1533-1562 : Claude de Sermisy revient à la Sainte-Chapelle comme chanoine. Il est reçu le 20 septembre 1533 d’après Dongois et est remplacé à sa mort en 1562 par Gabriel Verdereau (Stein 1912 p. 136). Il est cité comme chanoine dans le procès-verbal de récolement des reliques de la Sainte-Chapelle, qui fut dressé le 22 mars 1534 (n. st.) (Brenet 1910 p. 88, 89 d’après Morand 1790, Pièces justificatives p. 104, Félibien 1725 t. III, p. 156 et Vidier 1910, 45 p. 189).
Il est encore mentionné au minutier central à la date du 27 août 1561, en compagnie de François de Butor et des chanoines Jacques Belleau, Jouachim du Griffon, Jehan Durantel et Toussainctz Barin pour l’exécution du testament de feu Joachim Michon en faveur de la Sainte-Chapelle (Handy 2008, p. 248 d’après F-AN, MC, VIII, 247) :
« Nobles et discrettes personnes, maistres Françoys Debutord trésorier, Claude de Sermisy, Jacques Belleau, Jouachim du Griffon, Jehan Durantel et Toussainctz Barin, tous chanoines de la Saincte Chappelle du Palays roral à Paris, deument assemblez au lieu dict le parc, jour, lieu et heure accoustumez, pour traicter des négoces et affaires de ladicte Saincte-Chappelle. Ce, faisans et représentans la plus grade et saine partye des chaoines d’icelle Saincte Chapelle à Paris, résidens en ceste ville de Paris. Confessent, oudict nom, avoir eu et receu et leur avoir esté baillé, paié et distribué par honorable homme maistre Léon de Cerbye, examinateur pour le Roy nostre Sire en son Chastelet de Paris, le jour de l’adjudication par décret faicte au parc civil dudict Chastellet, d’une maison size rue Troussevache, qui fut et apartint à feu honorable homme Joachim Michon en son vivant Conseiller du Roy en icelluy Chastellet, la somme de trois cens soixante-quatre livres, unze solz, six deniers tournoyz, savoir est LXIIII l., XI s., VIII d. t., pour tous les arrérages qui estoient deubz ausdictz Sieurs de la Saincte Chappelle, à cause des vingt-cinq livres tournoys de rente desclarées et contenues audict banc ».
Claude de Sermisy n’est plus mentionné dans Brenet qu’après son décès : « Le 13e jour d'octobre 1562 environ 8 heures du soir trespassa Mons. Claude de Sermisy, Chanoine de ceste Saincte Chapelle. Cujus anime Deus sit propicius ». Et à la date du 14 octobre 1562, les chanoines « ont ordonné que feu Monsieur Mre Claude de Sermisy nagueres leur confrere qui mourut le jour d'hier ainsi qu'il a esté raporté et après que le testament dud. deffunct a esté leu, pour le regard de la sepulture, sera ensepulturé et ouverture sera faicte de la terre en la basse Chappelle en l'endroict qui sera advisé par les exécuteurs et parents dud. deffunct ». Il est si célèbre que « Roussignol, chappellain perpétuel » fait la fondation d’une « messe des cinq plaies », qui devait être chantée « en musique », avec les leçons composées par Claudin de Sermisy : « ...Quequidem missa decantabitur musice et dicetur missa novem lectionum composita a Domino Claudin, cum Gloria in excelsis Deo et Credo et etiam prosa Stabat mater dolorosa decantabitur musice... In fine vero misse decantabitur psalmus De profundts musice altavoce cum preclbus et orationibus assuetis ». Le 13 juillet 1583, Souchet, exécuteur testamentaire de « défunt Roussignol », remet aux chanoines les 50 ecus de sa fondation (Brenet 1910 p. 106, 135 d’après F-AN, LL 626, f. 149, F-BnF, ms. lat. 17741, f. 51v et Bibl. Maz. ms. 3339, f. 29 et 30).
• Chapelle royale de la cour de France (Anne de Bretagne, François 1er, Henri II, François II), 1509-1560.
1509-1514 : Il appartient à la chapelle privée de la reine Anne de Bretagne probablement avant octobre 1509, mais certainement en 1510, comme l’indiquent deux suppliques au pape Jules II du 4 février et 8 juin 1510 (Sherr 1988 p. 78 d’après RS 1339 f. 65v-66 et RS 1348, f. 129) qui le qualifient aussi de clerc du diocèse de Noyon.
1514-1515 : Il est probable qu’à la mort de la reine en janvier 1514, il passe au service de Louis XII comme chantre de la chapelle royale. Il figure dans les comptes des obsèques du roi en janvier 1515 (Cazaux 2002 p. 310 d’après F-AN, KK 89). Il est l’un des 23 musiciens de la Chapelle cités pour les obsèques du roi, dont au moins huit étaient auparavant dans la chapelle de la reine.
1515-1547 : Claude de Sermisy reste à la Chapelle royale de François 1er et accompagne sans doute ce dernier en Italie à l’été 1515. Il est probablement présent quand la chapelle royale chante une messe avec la chapelle pontificale pendant la rencontre entre François 1er et le pape Léon X à Bologne du 11 au 15 décembre 1515. Pour témoigner de sa reconnaissance, le pape récompense certains membres de la chapelle royale, une charge de notaire apostolique pour le maître de la chapelle royale Antoine de Longueval et le compositeur de la cour Jean Mouton. De même Claude de Sermisy, chanoine de Noyon et quatre autres chantres (Jean Richafort, Guillaume Cousin, Noël Galoys et Johannes Durand dit le Fourbisseur) reçoivent de Léon X une dispense pour pour tenir des bénéfices incompatibles le 30 janvier 1516 (Cazaux 2002 p. 375 citant H. W. FREY, « Leo X », dans MGG d’après RV 1206, f. 466v-468v). Claude de Sermisy figure dans les comptes de la chapelle royale du 1er octobre 1517 au 31 septembre 1518 pour des gages annuels de 240 l. t. (Cazaux 2002 p. 310 d’après F-AN, KK 289).
Il prend peut être part aux festivités du Camp du Drap en d'Or du 7 juin au 10 juillet 1520, où pendant trois semaines, François Ier et Henry VIII d'Angleterre rivalisèrent de fastes et d'apparats. Claude de Sermisy devient sous-maître de la chapelle royale sans doute dès 1525 au départ d’Antoine de Longueval et certainement avant 1530. En effet dans une épître citée intégralement dans (Cazaux 2002 p. 260, 261) que le poète Jean Du Four dédia à Hector Boucher, Claudin est cité en premier et avec le titre de « maistre et recteur ». Claude de Sermisy est certainement présent à Boulogne pour la seconde rencontre entre François 1er et Henri VIII du 21 au 29 octobre 1532, où la chapelle royale chante notamment le motet de Sermisy Da pacem Domine.
Claude de Sermisy figure comme sous-maître de musique dans les comptes de la chapelle royale de 1533 et dans le compte des obsèques de François 1er en 1547 (Cazaux 2002 p. 311, 312 d’après F-BnF, ms. fr. 10389 et 10392). Il est en 1533 sous la responsabilité administrative du cardinal François de Tournon, diplomate et humaniste. Il dirige environ 40 chantres adultes et six enfants de choeur et est responsables des livres de musique et de liturgie de la chapelle. Comme sous-maître, Claude de Sermisy gagne 400 l. t. de gages annuels en 1533. Selon Du Peyrat, qui se fonde sur des comptes des Menus-Plaisirs aujourd’hui perdus il gagne 600 l. t. de 1543 à 1545 et 700 l. t. en 1547, tandis que le cardinal François de Tournon, lui, gagne 1200 l. t. (Du Peyrat 1645 p. 482). Ses revenu sont augmentés des nombreuses prébendes qu’il possède.
1547-1560 : Claude de Sermisy occupe la charge de sous-maître au moins jusqu’en 1555 (NG2), la partageant avec Jean-Loys Hérault de Servissas, de 1543 à 1545, avec Guillaume Belin et Hilaire Rousseau de 1547 à 1553 et avec Guillaume Belain et Nicolas Testard en 1559, aux obseques de Henri II. Il se qualifie en 1555 de chantre, chanoine, sous-maître de la chapelle, quand il est le parrain de Marie, la fille de Jehan 1er Dugué. (Handy 2008 p. 492, d’après F-AN, KK 125, f. 1381v et F-BnF, nouv. acqui. Fr. 12097, fiche n° 24179). Enfin, Claude de Sermisy est mentionné dans les comptes du Trésor de François II le 4 juin 1560 pour le payement des gages à Ferry Finet pour le dernier semestre 1559 fait à C. de Sermisy comme son procureur (BooksJ 2000 p. 528 d’après F-AN, KK 129, f. 291v-292).
• [Sainte-Chapelle de Bourges], 1556. Le nom de Claudin de Sermisy est mentionné une fois le 11 février 1556 : sur les lettres que a escrites a messieurs maistre Claudin de Sermisy pour ung maistre pour les enffans de cueur de l’eglise ont ordonné avant que lui faire responce qu’il sera enquis de la capacité et mœurs de cellui qui est en cesteville de Pignemy pres Amyens (Pilleboue PCR d’après F-AD18, 8 G 1523, f. 133v). Il est probable que Claudin de Sermisy recommande quelqu’un pour le poste de maître des enfants de la Sainte-Chapelle de Bourges.
• Autres bénéfices. Il obtient en 1510 le bénéfice du prieuré de Saint-Jean de Bouguennec dans le diocèse de Nantes. Sur la permission du pape,voir plus avant, il possède trois bénéfices inconciliables. En 1516 il possède un canonicat à Noyon, un autre à Notre-Dame-de-la-Ronde à Rouen qu’il résigne avant le 10 décembre 1524, contre une chapelle de la paroisse de Cambron, dans le diocèse d’Amiens (Robertet 1888 n° 117). En 1533, il devient chanoine de la Sainte-Chapelle où il restera jusqu’à sa mort, voir ci-avant. Cette charge lui offre une résidence à Paris suffisamment grande pour accueillir les chanoines de Saint-Quentin, quand leur ville est envahie par les troupes espagnoles. En 1554 il obtient une prébende dans l’église Sainte-Catherine de Troyes.
• Sa réputation, son œuvre
Reconnu dès son vivant comme l’un des plus grands musiciens de son temps, Claudin est l’auteur d’environ 175 chansons composées sur desvers de poètes de la cour, Marot, Saint-Gelais, François Ier, Marguerite de Navarre ou Claude Chappuys. Son œuvre religieuse comprend une centaine de pièces, dont plus de 70 motets. On y trouve quelques pièces purement liturgiques, destinées à embellir les offices de la cour, comme l’hymne O salutaris hostia, institué par Louis XII dans la messe royale, et dont Jean Mouton avait également, quelques années plus tôt, donné uneversion polyphonique (Brobeck 1991 p. 148, 149), ou Regi Seculorum, chanté lors des grâces dites à table. Mais Claudin a également composé des motets de circonstance au caractère politique plus affirmé, comme le Quousque non reverteris pax orba Gallis, qui se rapporte sans doute à la captivité de François Ier en Espagne, en 1525 (Dunning 1970 p. 323 et Heartz 1969 p. 63). Les musicologues considèrent volontiers Claudin de Sermisy comme le chef de file de la messe dite « parisienne » en raison de l’influence des techniques de composition de la chanson de l’époque sur ce genre religieux (Allaire 1967 p. 38). Quelques-unes des messes du musiciens connurent un succès assez durable : la Missa novem lectionum était chantée à la Sainte-Chapelle dans un office spécial fondé par Claude Rossignol (voir ci-avant). Les œuvres religieuses du musicien furent à plusieurs reprises parodiées, réutilisées par lui-même ou par d’autres compositeurs, transcrites et arrangées pour instruments, ce qui montre qu’elles étaient relativement célèbres (NG2). On pourra trouver la liste exhaustive des œuvres de Claude de Sermisy dans le New Grove.
Bibliography
Brenet 1910
Brobeck 1991
BrooksJ 2000
Cazaux 2002
Du Peyrat 1645
Félibien 1725
Handy 2008
MGG
Morand 1790
NG2
Pilleboue PCR
Robertet 1888
Sherr 1988
Stein 1912
Vidier 1910