Marault, Gilbert (…-…)

Gilbert Marault, chanoine de la cathédrale Saint-Etienne et de la Sainte-Chapelle, est chantre de Saint-Etienne. Il remplace très souvent le chantre pour les cérémonies officielle et ce d’avantage après la mort de Ursin Brunet en 1583.
Compte tenu des lacunes dans les registres entre fin 1587 et 1609, à la suite de Frédérique Pilleboue, nous avons arrêté nos dépouillements chronologiques à la fin de 1587. Il est probable que Gilbert Marault soit le Marault sans prénom qui le 18 mai 1568, fut parmi les 238 habitants de Bourges avec l’archevêque de Bourges qui « signerent une convention par laquelle ils jurerent et promirent de s’unir tous ensemble et d’avoir une même volonté, pour defendre et maintenir la religion catholique, apostolique et romaine » [contre les huguenots] (Thaumas 1689, p. 190-191).
• Cathédrale Saint-Etienne et archevêché de Bourges, 1579-1583. Gilbert Marault se qualifie de Chantre de l’église de Bourges le 14 avril 1579. Grand vicaire de l’archevêque de Bourges, il est qualifié de domestique de l’archevêque en juin 1583 (voir ci-après).
• Sainte-Chapelle de Bourges, 1579-1587. Le 28 janvier 1579, Jehan de Baugy trésorier, Ursin Brunet chantre, Dumayne, Mareschal, Amerard, David, Gilbert Maraut chanoines, sont présents au chapitre consacré à l’entretien de la Sainte-Chapelle : « messieurs considerans le grand desgast et ruine des chappes de leur eglise pour n’estre mainctenues et entretenues… ». Le 11 avril 1579, monsieur Marault a presenté pour son vicaire messire Claude Laboret de Laon en Picardye au lieu de messire Guillaume Le Queulx par la demyssion dicelluy ». Il est renvoyé au chantre. Le 14 avril 1579, messieurs ont « ordonné que le receveur baillera a monsieur Marault chantre en l’eglise de ceans [sic : de l’église de Bourges] 1 ecu pour 3 grands planchiers qu’il a fourniz ». Le 14 avril 1579, « monsieur Marault, chanoine veut son gaigne pour 15 jours pour servir personnellement en l’eglise de Bourges de laquelle il est chantre » ; réponse favorable. Le 2 mai 1579, monsieur Marault se qualifie de « chantre en l’eglise de seans » [la Sainte-Chapelle en même temps que Ursin Brunet]. Le 24 mai 1579, messieurs ont « commis messieurs Brunet et Marault chantres et chanoynes en l’eglise de seans pour voir et visiter les orgues de leur eglise quilz font faire a neuf par Laurent de La Grange et y avoir loiel [l’œil] quelles soient faictes selon le marché quilz en ont faict avec ledit de La Grange et a faulte de ce faire le contraindre par les voyes et contrainctes portées par ledit marché dont du tout ilz ont chargé et chargent lesdits seigneurs Brunet et Marault ». Le 10 décembre 1580, le chantre Marault est commis pour visiter des maisons. Le 20 décembre 1580, le chantre se plaint encore que les vicaires marreliers [François Le Roy et François Berault] couchent en ville et pas en la chambre de la marilherye. Ces derniers répondent « faisant par lesdits venerables reacoustrer la chambre ou ilz sont tenuz aller demourer et fornissant ce quilz ont accoustume fornir et les faisant joir des statutz qu’ont accoustumé de joir les preceddans marilhiers ilz sont prests aller demourer en ladite chambre et leur acquicter deleur debvoir ». Le 6 mars 1581, « messieurs ont commys monsieur le chantre Marault au lieu de monsieur le chantre Brunet pour faire les baux dimanche prochain a Preuilly ». Le 10 juin 1581, « messieurs ont fait bail de la maison que tenoyt Jehan Tailhon a messire Yves Bessac, chapelain ». Gilbert Marault proteste car il n’a pas de maison (Pilleboue PCR d’après F-AD 18, 8G 1540, 8G 1542).
Le 5 décembre 1581, « messieurs ont commis monsieur Marault pour aller voir la maison ou ont fait leur demeure les flamens chantres en l’eglise de seans afin de savoir les demolitions quilz ont faites en ladite maison ». Le 3 février 1583, « messieurs ont commis monsieur [rayé : le chantre] Marault pour fermer les portes et fenestres de la maison des enffens du costé de monsieur Dumayne ; et ce suyvant aultres ordonnances cydavant faictes et encores pour faire chastyer et punyr les enffens pour la faulte qu’ilz ont commise a l’[encontre] de monsieur Dumayne ». Le 15 mars 1583, « monsieur Marault a presenté messire François Masson a la place de vicaire que tenoit Guillaume Le Que… mais monsieur Foucault a ecrit au tresorier quil ne se voulloit plus imiscer du vicariat. On renvoye ledit Masson a monsieur Dumayne le plus ancien chanoyne, pour ce que la place de chantre vacque [Ursin Brunet est mort]. Le 7 juin 1583, « le chapitre delibere pour savoir s’ils assisteront a la procession requise par l’archevêque de Bourges afin de faire priere a Dieu pour la conservation de l’estat eclesiasticque du roy et de son peuple ». On décide de faire signer a l’archevêque declaration comme quoi ladite assistance ne prejudidiera pas au chappitre de ceans. Opposition de Chevrier, Amerard et Foucault « depuys la fondation, le chapitre de sceans n’a assisté a la procession de l’eglise de Bourges, ains l’ont tousjours faict a part le jour mesme a mesme heure ». Ils parlent des statuts disant que le grand vicaire n’a pas le droit de les rompre et que Dumerlyer et Marault ne doivent pas oppiner actendu qu’ilz sont domestiques dudit sieur de Bourges. Les deux susnomés répondent qu’il ne sont pas « domestiques dudit sieur de Bourges mais c’est en quallité de chanoine de sceans qu’ilz ont ceste oppinion, tres saincte et fondée sur leurs raisons et le tout a l’honneur de Dieu et de l’eglise affin d’exciter le peuple a devotion ». L’archevêque déclare que c’est le jour du sacre et procession du corps de Dieu sur admonition de l’archevêque. Le chapitre agrée « pour une foys et sans tirer a consequences ». Le 11 juin 1583, « a esté commis monsieur Marault pour faire l’office de chantre ledit jour de demain ». Le 20 août 1583, « monsieur Marault, grand vicaire de l’archevesque de Bourges estoit au concile provincial et veut son gaigne… ». Amerard proteste. Le 15 octobre 1583, on a une opposition constante entre Amerard et Marault. Le 26 mai 1584, Dumayne fait son rapport sur Jacques Brunet de la ville de Vallance, pour estre vicaire a la place de messire Jehan Lanourettes presenté par monsieur Marault. Il est jugé capable et reçu vicaire. Le 2 juin 1584, « messieurs ont commis monsieur Marault pour faire le jour de demain l’office de chantre (Pilleboue PCR d’après F-AD 18, 8G 1543, f. 45, 123, 137v, f. 161-161v f. 165, 202v, 249v et autres).
Le 5 janvier 1595, Marault est présent en chapitre. Le 22 juin 1585, « messieurs ont commis monsieur Marault pour faire l’office de chantre le jour de la procession de la feste-Dieu ». Le 23 novembre 1585, messieurs « ont receu de monsieur Marault 40 escus sol qu’il veut estre employé avec aultres deniers a la constitution et ediffication de certaines boutiques que le chapitre fait construitre a neuf prehe l’eglise de sceans pour en tirer proffict, et ce moyennant que ledit Marault a fondé en ladite Sainte-Chapelle ung salut perpetuel le jour de la conception Notre Dame, lequel salut sera dict a cinq heures du soir et commancera a sonner durant complye et sera commencé immediatement a l’issue de complye par deulx des enffens de cueur par l’hymne « O Gloriosa domina exelca supra cidera » et le verset « Maria mater gracie » se chantera par troys fois a l’yssue de ladite hymne les orgues commanceront la prose « mitita virgyna » et l’ung de senffans ou aultre a voix puerille chanteront avec lesdits orgues ; et le cueur respondra de verset en verset en faulx bourdon selon que ledit sieur Marault a faict rediger par escript a l’yssue de laquelle pose les chantres tous ensemble chanteront le « pater noster » composé par maistre Adrian Vielhard, lesquelz enffens de cueur apres le champ dudit « pater noster » diront le verset « O die concepta es beata virgo maria » et le cueur respondra « ex progenye David » le domnier dira l’oraison « supplicationem servorum tuorum »… a la fin « de profondis » avec les oraisons « deus venyet largitor et fidelum » ; sera distribué ung sierge a chacun des messieurs au porte croix aux enffans et bastonnyers qu’ils tyendront a la main jusques a la fin dudit salut ; et sera delivré aux assistans jusques a la concurrence de deulx escuz deux tiers et 20 sols pour les sierges ». Le 7 juin 1586, messieurs « ont commis monsieur Marault pour faire l’office de chantre a la procession le jour de demain et monsieur Demerlyer pour signifier aux joueurs d’instrumens et trompectes qu’ilz n’ayent a eulx trouver a la procession pour hoster le murmur du peuple ». Le 11 juin 1586, « sur la requeste verballe faite par monsieur Marault tendant a ce qu’il plust a messieurs leur prester les enffens de cueur de ceans pour assister le jour de demain a la procession generale qui se fera en ladite eglise actendu que ceulx de Saint-Estienne se doibvent abstenir de sortir pour la maladye de contagion dont est attinte la maistrize. Ladite requeste mise en deliberation, messieurs ont accordé de prester leursdits enffens a messieurs de Saint-Estienne ledit jour de demain et ce sans tyrer a consequence ». Le 30 novembre 1586, sont présents en chapitre Dumayne, Demerlyer, David, Foucault, Marault, Bochetel, de Buxerolles, Godart et sont absents à Paris, Gassot, Ruelle, Dame Saincte (soit 11 chanoines). Le 6 décembre 1586, « monsieur Marault acheptera un surpeliz a messire Jehan… gagiste et bassecontre de sceans ». Le 16 décembre 1586, « monsieur Marault presente comme chappelain a la place de feu messire Jehan Barreau messire Philbert Tabourot ». Le 10 mars 1587, messieurs ont « conclud que monsieur Marault escripra a messire Jehan Prevost basse contre a present demourant a Beauvoix qu’il vienne apres ses pasques et que messieurs luy feront composition honneste » (Pilleboue PCR d’après F-AD 18, 8G 1544).