Breion, Vincent (…-15 Sep. 1453). Musician

Cathédrale de Cambrai, 1408-1410, 1414-1422. Le 19.10.1408, Brejon détenait la chapellenie Sainte-Maxellende de l’autel “feretrorum” (autel des châsses ou fiertes) de la cathédrale de Cambrai, qui appartenait à la communauté des chapelains. Lors de sa résignation de cette chapelle par son procureur Jean Hubert (le cousin de Marie Du Fayt, mère du compositeur), le 16.5.1410, il est qualifié de vicaire, sans autre précision (il était probablement grand vicaire). En échange de cette chapelle de Cambrai, il obtint la chapelle Notre-Dame de La Treille à la collégiale Saint-Pierre de Lille. Le 19.8.1414, il est qualifié de grand vicaire et reçoit une chapelle non désignée à Cambrai. Il devint sans doute membre de la grande communauté des chapelains en 1417-1418, puisqu’un acte de mars 1418 exige qu’il fasse sa résidence ; il apparaît dans les listes de 1418-1419 à 1422-1423. La première mention de son emploi de maître des enfants est postérieure au carême 1419, mais il fut sans doute nommé directement à la mort de Loqueville*. La dernière mention de son service de maître des enfants provient de l’aumône, après le carême 1421. Il semble qu’il avait quitté Cambrai avant le 14.5.1423, date à laquelle il échange une chapelle non nommée de la cathédrale avec Petrus de Ponte contre une chapelle de Notre-Dame d’Arras, par l’entremise de son procureur Petrus Baillivi (Planchart PCR).
• Supplique soumise à Rome, 14.12.1427. Dans une longue supplique soumise à la curie pontificale, Brejon, prêtre du diocèse de Tournai, réclame que sa naissance illégitime (“de soluto genitus et soluta”, né d’un homme seul et d’une femme seule) ne l’empêche pas d’obtenir un important bénéfice. Dans ce document, il résume son parcours ecclésiastique et les différentes chapelles qu’il a détenues jusque-là : une chapelle de Cambrai, puis, après être entré dans les ordres, une chapelle de Saint-Pierre de Lille, qui lui rapporta 20 l. pendant cinq ans et qu’il échangea pour une autre chapelle de la même église ; il obtint ensuite la chapelle saint-Nicaise de Cambrai, qui lui rapporta 12 l. pendant huit ans ; il échangea alors sa chapelle de Lille pour une chapelle de la collégiale Sainte-Croix de Cambrai, qui lui rapporta 10 l. pendant deux ans ; il échangea ensuite sa chapelle de Sainte-Croix pour une chapelle de l’église paroissiale Marie-Madeleine de Noyon, qu’il résigna simplement car elle ne rapportait rien ; il échangea enfin sa chapelle saint-Nicaise de Cambrai contre une chapelle saint-Nicolas située dans la chapelle du palais épiscopal de Noyon. La supplique s’achève par la demande que le pape lève toute “tâche” ou “inaptitude” qui pourrait l’empêcher de détenir cette chapelle. D’après l’annotation portée, Martin V accorda apparemment sa dispense (Planchart PCR).
• Évêque de Noyon, 1423-1427 ? La supplique permet de faire l’hypothèse que Brejon était parti pour Noyon vers 1423 où il se trouva confronté à des problèmes juridiques qui l’obligèrent à faire rédiger cette supplique en 1427, afin de demeurer auprès de l’évêque de Noyon, soit Raoul de Coucy († 24.5.1424), soit son successeur Jean de Mailly (Planchart PCR).
• Collégiale de Saint-Omer, 1444-1453. Il est mentionné comme vicaire et chapelain de la collégiale de St-Omer en 1444 et 1445. En 1451-1452, il servit d’intermédiaire auprès d’un copiste d’Aire-sur-la-Lys auquel le chapitre commandait un livre de chœur, puis pour avoir corrigé des livres. En 1452-53, le chapitre lui prêta un “breviaire a l’usaige de Saint Aumer … a sire Vincent Breion” (alors apparemment vicaire de St-Omer). Son monument funéraire a été conservé, et se trouve toujours dans l’église de Saint-Omer (voir image). Il signale que “Sire Vincent Breion, prebstre, capelain et vicaire de Saint-Aumer” mourut le 15.9.1463. Breion (ce monument atteste clairement de l’orthographe du nom) est représenté en prière devant la vierge à l’enfant, présenté par le saint céphalophore Nicaise de Reims, (onzième évêque de Reims). Ce choix tendrait à indiquer que, bien que l’activité de Breion soit exclusivement documentée dans le Nord de la France et en Picardie, il pourrait avoir eu des liens avec Reims (Voir la base de données Palissy).