Surname
Du Wez
Given Name
Pierre
Variant Name
Duwez
Date of birth
circa 1445
Date of death
1508-5-20
Role
Employee of a court chapel (musician)
Musician
Plainchant composer
Singer
Active period
1462 - 1508
Workplace
Bourges
Bruxelles
Condé-sur-l’Escaut
Roma
Thérouanne
Institution
Capella pontificalis ?
Chapelle ducale de Bourgogne
Collégiale Notre-Dame de Condé-sur-l’Escaut
Collégiale Sainte-Gudule de Bruxelles
Sainte-Chapelle de Bourges
Biography
Sainte-Chapelle de Bourges, 1462-1463. Il pourrait être “Pierre du Veez” (Pierret), employé comme vicaire pour les quatre termes de l’année 1462-1463, qui disparaît ensuite (Pilleboue PCR, d’après F-AD18, 8 G 1649).
Chapelle de Bourgogne, 1464-1484. Retenu comme “petit sommelier” de la chapelle de Bourgogne le 1.10.1464 à Hesdin, promu sommelier le 1.12.1466, clerc le 1.3.1469, et chapelain en août 1477, il est un des rares chantres à servir après avril 1483, alors que la chapelle ne compte plus que quelques membres. Encore payé fin mai 1483, il ne réapparaît toutefois que sur une liste, le 9.3.1484, avec Pierre Le Canonne* et Pierre Basin*. Toujours appelé “Pierquin” jusqu’en 1475, il est prénommé “Pierre” à partir de la liste du 7.12.1476. Les premières mentions de son titre de “messire” figurent dans les deux listes de gages de la chapelle en décembre 1477 et septembre-octobre 1478, et le rôle des bénéfices de 1481, où il est appelé “Messire Pierre du Wez de la chapelle”. Il reçut trois dons en 1482: 24£ en mars, 6£ en novembre pour l’aider “a vivre et entretenir jusques a ce que autrement il [Maximilien] le aura pourveu”, et 6£ en décembre. Durant ces années, il devint chapelain du château de Bellemotte-lez-Arras le 9.2.1474, Pierre le Canonne* étant installé en son nom le 22.7. Il réclama ensuite un canonicat à Saint-Amé de Douai dans la liste d’expectatives de la chapelle soumise à Rome en janvier 1477 (Roth 1991, p. 542-543), et figure sur le rôle des bénéfices de la cour dressé en 1481, pour les prébendes de Bois-le-Duc [‘s-Hertogenbosch] (3e/4), de Béthune (1er/5), et les cures du pays d'Artois (1er/2). (Fiala 2002 / PCR) .
Chapelle pontificale, 1484-1485. Ce chantre est très probablement le “Petrus Devre” ou “De Ver” rémunéré à la chapelle pontificale “d’octobre 1484 à août 1485” (Sherr 1975, p. 54; N.B.: les tables p. 26-27 indiquent son service de janvier 1484 à octobre 1485, mais la notice p. 54 est sans ambiguité), précisément à une période où il n’apparaît pas à la cour de Bourgogne. Comme le montre la corruption de son nom, son patronyme posa souvent problème aux clercs de la péninsule italienne (pour une autre graphie illisible, voir Merkley 2002, p. 555 & 565, évoqué ci-dessous). Dans la mesure ou son titre de prévôt de Condé est attesté en octobre 1485, on peut imaginer qu’il est bien aussi le “Petrus Cigneti”, prévôt de l’église Notre-Dame de Condé, qui s’acquitte le 15.11.1484 à Rome des droits de résignation d’un chanoine de Courtrai (Brouette 1963, p. 3-4, n°9: “Dicta die Petrus Cigneti, prepositus ecclesie B. Marie Condatensis, Cameracensis dioc., ut principalis et privata persona obligavit se Camere apost. nomine Johannis de Mussen, canonici ecclesie B. Marie Curtracensis, Tornacensis dioc., pro facultate resignandi.”; N.B.: en 1481, Jean de Mussen servait le cardinal bourguignon Ferry de Clugny). Il faut éviter toute confusion avec “Petrus Cagnet”, clerc de Tournai (et non de Thérouanne), commensal du cardinal d’Urbino et procureur de plusieurs chanteurs milanais à la curie pontificale entre février 1478 et janvier 1480 (Merkley & Merkley 1999, p. 249 & 290-293), mais rien ne lie ce personnage à Condé-sur-l’Escaut. En l’état, il semble probable que le nom “Cigneti” renvoie bien à Du Wez. (Fiala 2002 / PCR).
Chapelle de Bourgogne, 1485-±1494. Encore payé à la chapelle pontificale en août 1485, Du Wez figure cependant sur une liste de la cour de Bourgogne en date du 7.7.1485. Cette contradiction apparente s’explique sans doute par des usages administratifs imparfaits, et laisse penser que Du Wez rentra très rapidement à la demande de Maximilien d’Autriche, qui réorganisait alors son hôtel en prévision de son couronnement comme roi des romains. Comme le relate le chroniqueur Jean Molinet, c’est aux environs de “la nuit Saint-Rémy” (1er octobre) que Maximilien “retint la chapelle en estat, laquelle, du tampz des ducz Philippe et Charles, avoit esté d’excellente renommée de par le monde universel, et fort amenrie et quasy du tout aneantie par torment de guerre, tellement que les chapelains d’icelle estoyent dispers et retenus en divers marches. Neantmoins, il fit cherchier et choisir les plus experimentez musiciiens, ayans les plus consonantes et proporcionnées voix que possible estoit de trouver, tant de ceulx qui paravant y estoyent comme aultres”, parmi lesquels: “Sire Pierre Du Wez, prévôt de Condé” (Molinet CHR, I, p. 470). Bien que la documentation de la chapelle dans ces années soit très lacunaire, Du Wez dut servir lors de toutes ses périodes d’activité. Comme la plupart des membres de la chapelle, il reçut une expectative impériale (primariae preces) le 4.6.1486 à Dordrecht, pour une prébende à Cambrai (avec le qualificatif de “clerico Morinensis diocesis”; Santifaller 1949, p. 592, n°201). Il figure ensuite parmi les trois chantres du roi à recevoir un don en août 1486, puis en tête des huit “cantores regis romanorum” récompensé par la confrérie Notre-Dame de Bois-le-Duc pour leur visite en 1492 (“Heer Peter du Wez, presbyter”; Smijers 1932, p. 192-193). Premier des chapelains de la liste de gages de la chapelle pour les années 1492-1495, il reçoit une somme correspondant à environ 445 jours de gages à 12s. Encore qualifié de chapelain de Philippe le Beau lors de sa réception à son canonicat de Bruxelles le 9.5.1494 (voir ci-dessous), c’est probablement vers cette date qu’il cessa de servir la chapelle. (Fiala 2002 / PCR).
Carrière ecclésiastique, 1489-1508. Depuis son retour dans les Pays-Bas bourguignons en 1485, Du Wez menait une brillante carrière bénéficiale. Reçu chanoine de Sainte-Waudru de Mons le 4.12.1489 (avec le qualificatif de “docteur en loi”), le canonicat vacant par son trépas passa à Jean Pingoleeu le 3.6.1508 (il est alors désigné comme: “en son vivant prévôt de Douai”; Devillers 1908, p. 486 & 578-579). Reçu chanoine de Lierre le 17.2.1492 (Theunissens 1881, p. 400, d’après la Lyra sacra, manuscrit de Christophe Drymans sur l’histoire de l’église de Lierre rédigé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle ; “Possessores tertiae praebendae. […] XIV. Petrus Duwez, capellanus serenissimi ducis, cantor. Fit canonicus 17 februarii 1492, et resignat anno sequenti.”), chapelain de Berlaar le 23.6.1493 (Wouters & Schreurs 1996, p. 124) et curé de Iteghem le 17.5.1493 (Brouette 1963, p.112), il permuta sa prébende de Lierre dès le 22.6.1494 (avec le titre de “meester”), probablement suite à son installation, le 10.5. précédent, à la 6e prébende de Sainte-Gudule de Bruxelles (“D. Petrus Duwez, capellanus domesticus Regi”), où il fut ensuite exécuteur testamentaire de Nicole Mayoul l’aîné* (†1505), et où son obit était célébré le 20 mai (Haggh 1988, p. 582). Vers 1503-1504, il hérita de la prévôté de Saint-Pierre de Douai par un échange avec Loyset Compère* (Kellman 1976, p. 185 & 205-207) afin de transmettre la prévôté de Condé à Josquin Des Prez*, comme en attestent des lettres de procuration établies en vue de cette triple permutation le 30.5.1503 à Ferrare (Merkley 2002). Du Wez obtint encore ensuite la chapelle Saint-Adrien de l’église de Zuidland en 1506-1507 (“D. Petri Duwers, praepositi Duacensis”; Grijpink & Holtkamp 1937, vol. 7, p. 121). Enfin, bien que Du Wez soit qualifié à quelques reprises de “maître” et même de “docteur en lois” dans les années 1490, il figure étrangement dans les matricules de l’université de Louvain le 30.7.1498 (“D. Petrus du Wez, prepositus de Condato”; Matricule Louvain, vol. 3, p. 172, n° 117).
Décès le 20.5.1508. Le décès de Du Wez à Braine-le-Comte, enregistré par le compte des mortes-mains de Hainaut de 1507-1508, peut être daté du 20.5.1508. Il donna lieu à un échange de lettres les jours suivants entre deux secrétaires de la cour au sujet des bénéfices vacants par le trépas d’un chanoine de Sainte Gudule non nommé dont ils pensent (à tort mais non sans raison) qu’il était prévôt de Condé au moment de son décès. Son bénéfice à Sainte Gudule ayant été accordé à un fils de l’audiencier, Marguerite d’Autriche, croyant que cette personne était encore prévôt de Condé, tenta d’obtenir du chapitre l’élection à cette dignité d’un autre de ses protégés, mais le chapitre répondit que leur prévôt était “en bonne santé, et appelé Josquin Desprez” (Kellman 1976, p. 207-208).
Homonymes. L’affirmation selon laquelle il avait été “élève de la maîtrise N.D. de Cambrai” (Marix 1939, p.215) résulte d’une confusion avec un homonyme, chapelain ténoriste à Cambrai mort 1483 (Fallows 1982, p. 256; voir la fiche Pierre Du Wez [Cambrai]*). Le “maistre Pierre Du Wez, doiien de Thérouanne” évoqué en février 1487 par Molinet (Molinet Chr, I, p. 554) semble également un homonyme.
Œuvres. Aucune musique polyphonique de Du Wez n’est conservée, mais il remporta vers 1495 un concours de composition pour le nouvel office en plain-chant de N.D.-des-Sept-Douleurs. Cet office est sans doute celui qui figure dans le manuscrit B-BR, ms. 215-216 (Robijns 1960 et Haggh 2000, p. 48-51).
Bibliography
Brouette 1963
Devillers 1908
Fallows 1982
Fiala 2002
Fiala PCR
Grijpink & Holtkamp 1937
Haggh 1988
Haggh 2001
Kellman 1976
Matricule Louvain
Merkley & Merkley 1999
Merkley 2002
Molinet Chr
Pilleboue PCR
Robijns 1960
Roth 1991
Santifaller 1949
Sherr 1975
Smijers 1932
Theunissens 1881