Frontin, Jacques (…-…). Musician

Tinctoris dédie son Liber imperfectionum notarum musicalium (1474-1475) à “un jeune ami musicien”, un certain Jacques Frontin (« artis musice studiosissimo iuveni Iacobo Frontin ») qui faisait peut-être alors partie des chanteurs de la chapelle de Naples. Une note de Panti 2004 (édition du Diffinitorium), p.xiv, n.7 renvoie à l’article Tinctoris de Woodley ds NG2, qui suggererait que ce dédicataire pourrait être Jacotin Frontin, maître de chapelle de François Ier !! Rien de tel ne figure ds cet article mais Cazaux 2002 résume le pbme p. 360 en évoquant le cas de Jacotin Le Bel et la référence publiée par Lockwood à un Jacotino Frontino, au service du cardinal Louis d’Aragon, qui, selon l’ambassadeur de Ferrare à Rome, Enea Pio, se rendit en France en février 1516 “pour devenir maître de la chapelle royale”. La note de cette même page indique que Brobeck a retrouvé la trace d’un “Jacques Frontin, normand”, anobli par François Ier en 1533 ou 1534. Cette information tirée de Bloch 1934, p. 174, est de toute évidence une erreur (qui remonte au Catalogue des Actes e François 1er, 1905), car la famille Frontin, dont Jacques I et II, est bien documentée à la fin du XVIe et aud début du XVIIe siècle. En réalité, Jacques II Frontin fut annobli en 1633. Cazaux accepte l’hypothèse prudente de Lockwood selon laquelle Frontin pourrait être un alias de Jacotin Le Bel dont la documentation de la cour de France permet de reconstituer la longue carrière. Mais si le dédicataire de Tinctoris est né vers 1460, il ne peut être Jacotin Le Bel, chantre de la Chapelle Royale dès avant 1525 et encore en activité en 1555.
• Un Jachetus Frenten / Freuten*, clerc du diocèse de Thérouanne est mentionné à Milan en 1484, en lien avec des actes notariés de chanteurs de la chapelle (27 aout, Merkley & Merkley 1999, p. 378).
• Il pourrait être: En 1494, un nouveau chantre appelé “Jacotin cantore”, différent de Jachet de Marville, figure sur les listes de Ferrare. Il repparaît sur les listes suivantes, de 1497 et 1499, mais disparaît dès celle de 1500 (Lockwood 1984, p.326).
• Cela dit, il pourrait être l’auteur du motet Interveniat pro rege nostro attribué à Jacotin ds le 1er livre des Motetti de la Corona, qui fait référence à la mort de Louis XII. Jacques Le Bel était clerc du diocèse d’Amiens.