Du Fay, Guillaume (circa 1397-24 Nov. 1474). Composer; Musician

Cathédrale de Cambrai, 1409-1420. Enfant de chœur à Cambrai de 1409 à 1412, détenteur d’une chapelle en l’église paroissiale Saint-Géry hors les murs de Cambrai en juin 1414, il pourrait s’être rendu au concile de Constance en 1414-1418. Sous-diacre, il est à Cambrai en novembre 1418, où il est encore mentionné le mercredi des cendres 1420.
• Chapelle de Carlo Malatesta da Rimini, 1420-±1424. Comme l’indique son motet Vassilissa ergo gaude, Du Fay dut entrer dès l’été 1420 au service de Carlo Malatesta da Rimini, pour le mariage duquel, le 18.7.1423, il compose encore la ballade Resveillés vous (tandis que le rondeau Hé compaignons cite cinq musiciens de Carlo Malatesta).
• Région de Laon (cathédrale ?), ±1424-±1425. Les textes de deux chansons (Ce jour le doibt et Adieu ces bons vins de Lannoy) laissent penser qu’il revint dans le Nord en 1424-1425, peut-être comme petit vicaire à la cathédrale de Laon (en 1429 et 1430, il détenait deux chapellenies, à Saint-Fiacre de Laon et à l’église paroissiale de Nouvion-le-vineux, cette dernière étant à la collation de la communauté des chapelains de Laon).
• Cardinal Louis Aleman, Bologne, 1426-1428. De février/mars 1426 à août 1428, il est à Bologne, dans la suite du cardinal Louis Aleman, en compagnie de Robert Auclou*, comme en attestent deux litterae de fructibus envoyé par le cardinal à Saint-Géry, qui qualifient Du Fay de diacre (12.4.1427), puis de prêtre (24.3.1428).
• Chapelle pontificale, 1428-1433. Le 4.12.1428, il est membre de la chapelle pontificale, et une littera de fructibus du 14.4.1429 précise qu’il l’était depuis environ six mois, ce qui situe son arrivée vers octobre 1428. Membre de la chapelle jusqu’en juillet 1433, il n’obtint pas de nouveaux bénéfices avant septembre 1430, date à laquelle il reçoit la cure de la paroisse Saint-Pierre de Tournai. Suite à l’élection d’Eugène IV en mars 1431, il obtint des expectatives pour des canonicats à Tournai et Saint-Donatien de Bruges. En août 1431, il reçoit un canonicat à Lausanne, à condition de résigner son bénéfice de Saint-Pierre de Tournai. La chapelle connaissant des difficultés financières, Du Fay obtint une autorisation d’absence. Au mois d’août 1433, il avait quitté Rome, manifestement pour se rendre à la cour de Savoie.
• Chapelle de Savoie, 1434. Le 1.2.1434, il est mentionné comme maître de chapelle du duc de Savoie Amédée VIII, un recrutement de toute évidence lié aux célébrations du mariage du fils du duc, Louis, avec Anne de Lusignan, en février, en présence du duc de Bourgogne Philippe le Bon et de toute sa cour. Dès août 1434, Du Fay est autorisé par le duc à rendre visite à sa mère à Cambrai, où, en octobre, il est reçu par le chapitre de la cathédrale. Le duc de Savoie chercha à procurer plusieurs bénéfices à Du Fay, dont un à Genève, normalement réservé à un noble ou à un gradué d’université, ce que Du Fay n’était pas encore.
• Chapelle pontificale, 1435-1437. De retour à Rome en juillet 1435, il reçoit un canonicat à Tournai le 9.9.1436, où son procureur Nicolas Grenon le fait recevoir dès le 12.11.1436. Également chanoine de Cambrai, une lettre pontificale du 5.5.1437 signale que Du Fay est bachelier en loi, un titre qu’il pourrait avoir obtenu par “fiat” du pape. Il quitte la chapelle à la fin mai 1437 pour retourner en Savoie, tout en resserant ses liens avec le chapitre de Cambrai, et avec le duc de Bourgogne.
• Chapelle de Savoie, 1437-1439. En avril 1438, le chapitre de Cambrai le nomme, avec Auclou, délégué au concile de Bâle; en mai, peut-être avec un appui bourguignon, il est fait chanoine de Saint-Donatien de Bruges; en août, il est présent à la réunion du chapitre de Lausanne. Avant que le duc Amédée de Savoie se fasse élire (anti-)pape, le 15.12.1439, sous le nom de Felix V, Du Fay avait quitté la Savoie.
• Cathédrale de Cambrai, 1439-1452. Le 6 juillet 1439, la présence de Du Fay, qualifié de familier du duc de Bourgogne, est attestée au chapitre général de la cathédrale de Cambrai du 9.12.1439. Il y demeure jusqu’en mars 1450, exerçant la fonction de maître des petits vicaires à partir de 1442, et organisant avec Nicolas Grenon et Simon Mellet la copie d’un large répertoire polyphonique pour les services. Sa mère mourut le 23.4.1444 et fut enterrée dans la cathédrale; en 1455, il obtient la maison du chanoine Paul Beye, décédé, qu’il conserve jusqu’à sa mort. Suite à divers problèmes, il résigne ses canonicats de Lausanne en 1442 et de Bruges en 1447, au profit d’une prébende de Sainte-Waudru de Mons, où il est installé en octobre 1447.
• Voyage à Turin, 1450. Ayant quitté Cambrai vers mai 1450, il est à Turin à la fin mai, et de retour en décembre et assiste au chapitre du 4.3.1451 à Sainte-Waudru de Mons, où se tient également un grand chapitre de la Toison d’Or.
• Chapelle de Savoie, 1450-1458. Une lettre de Louis de Savoie en date du 22.10.1451 (année incertaine) le qualifie de “conseiller et maistre de la chapelle” (de Savoie). En avril 1452, le chapitre de Cambrai lui accorde près d’un an du revenu de sa prébende en remerciement de ses services musicaux ; il repart alors pour la Savoie, où il passe les six années suivantes (1452-1458), portant le titre de magister capelle mais occupant manifestement des fonctions libres de conseiller et familier du duc. Deux lettres de Nicolas V au duc et de Du Fay à Lorenzo de’ Medici (22.1.1456 — année incertaine) semblent montrer qu’il cherchait alors à demeurer en Savoie ou en Italie. Il finit en fait par se retirer dans ses régions d’origine en 1458.
• Cathédrale de Cambrai, 1458-1474. En septembre 1458, il est en visite à Besançon, sur le chemin du retour vers Cambrai, qu’il ne quittera plus que pour de brefs déplacements dans la région, notamment vers Mons.