Reyngot, Gilles (…-…). Musician

Manifestement le “Egidius/Gilletus Rangotti” membre de la chapelle de Savoie du 1er octobre 1498 au 1er juillet 1500 (Bouquet 1968, p. 285).

Georges Van Doorslaer identifie ce chantre au compositeur Gilles Reyngot, sommelier de la chapelle du jeune Charles, duc de Luxembourg, dès 1501, qui fit ensuite une longue carrière à la cour, en se fondant notamment sur une lettre de Marguerite d’Autriche qui recommande l’un des frères de Reyngot à l’office d’avoué de la ville de Bailleul, où “il sert encoires presentement en ladite loy et estat de service d’eschevin”, et où leur père “a touoers bien servy de la loi” (Van Doorslaer 1934 , p.154-155). Cette identification est problématique dans la mesure où “messire Gilles Reyngoos” apparaît dans des escroes de Charles en 1503, et notamment le 1er janvier (AGR, EA 15) alors que Gillequin de Bailleul figure à la même date sur un escroe de Philippe le Beau. L’hypothèse de Van Doorslaer est cependant correcte, mais suppose de distinguer à la cour (au moins) deux “Gilles Reyngot”, évidemment parents l’un de l’autre, qui apparaissent, par exemple, dans les escroes des années 1509-1511: l’un sans titre, chantre de la grande chapelle, et l’autre maître, membre de la petite chapelle (voir, par exemple, l’escroe du 27.12.1510 à Malines, ADN, B 3464, n°121705). Si le premier est bien le chantre de Philippe le Beau Gillequin de Bailleul, appelé “Giliquin Reynot, cantor” dès la liste de Jeanne de Castille du 11 octobre 1506, le second, peut-être son père, est le sommelier qui servit le futur Charles Quint dès sa plus tendre enfance. La carrière ultérieure du compositeur Reyngot résumée dans Van Doorslaer 1929 doit être en partie révisée à l’aune de cette précision.

Wegman BSCE
Reyngoot, Gilles [Egidius Rangotti; Giliquin Reynot; Reynot; Gilles de Bailleul; Gillequin]
fl. 1498-1530; first mass 1508. SavoyDC; BurgundyDC
BouqS 285. DoorM 154-5. StraM VII, 152, 156, 162-3, 165, 167.