Surname
Escatefer
Given Name
Jean
Variant Name
Jehan
Johannes
Cousin
Cosin
Gognati
Conati
Role
Composer
Employee of a court chapel (musician)
Master of choirboys
Musician
Active period
1446 - 1474
Workplace
Bourges
Institution
Chapelle ducale de Bourbon
Chapelle royale de France
Sainte-Chapelle de Bourges
Biography
Chapelle de Bourbon (Charles 1er de Bourbon), 1446-1448. “Jehan Cousin” est le septième des dix chantres nommés (après le premier chapelain) dans la liste des livrées de la chapelle de Charles Ier, duc de Bourbon en 1448, au sein d’un second groupe recensé après les trois premiers chantres, qualifiés de prêtres :
« Audit argentier, pour 36 aulnes de vert pour faire douze robes aux douze personnes cy après nommées, c’est assavoir : à maistre Geoffroy Gonault, premier chappelain, messire Pierre Bellot, messire Jehan Mambus et messire Jehan Quentin, prebtres ; Johannes Obreghan, Estiennot Courtois, Simonnet Parent, Jehan Cousin, messire Jehan Fouet, jaques de Vielz-Moustier et Olivier Godelin, chantres de la chappelle d’icelui seigneur, et messire Robert de Cleves, son chappellain, au prix chacune aulne de 52 s. 6 d., font 94 l. 10 s. t., etc » (Brenet 1911 p. 29 citant Vayssière 1891, p. 59 en ligne archive.org/stream/musiqueetmusicie00bobi).
• Chapelle royale de France (Charles VII, Louis XI), 1461-1474. Jehan Escatefer dit Cousin figure dans les comptes des obsèques de Charles VII, mort le 22 juillet 1461, et dans les états et comptes de chapelle de Louis XI de l’année 1461-1462 à l’année 1474-1475. Il est cité par Perkins dans une bulle papale du 5 décembre 1463 qui autorise certains membres de la chapelle royale de Louis XI dont Okeghem, à détenir trois benefices incompatibles au même moment. Il s’agit de Martin Comtoys [recte Courtois], Pierre Guillier, Jean du Clerc [Leclerc], Jean Marchant, Vincent le Beut [Lekent], Jean de Fontenelle, Jean Escatafer, David d'Aunet [de Lannoys?], Jean Bourti, Michel Silvestre [Michault Sauvage ?], Jacques Leuteri [Waghe Feustrier ?], Maurice Martinet dit Carpeau, and Andre Vielt. Il figure enfin dans l’Appendix II au n° 23 comme prestre, chapelain (Perkins 1984, p. 531, 533, 535, 551, 554 d’après F-BnF, ms. fr. 7853, p. 1412, ms. fr. 32511, f. 220, ms. fr. 20685 et citant Dubrulle 1905 d’après I-ASV, RV 513, f. 14 et 17v).
• Sainte-Chapelle de Bourges, 1458-1471. On trouve à la Sainte-Chapelle dans la liste des personnels en français Jehan Cousin ou Jehan Cosin et dans les registres latins, Johannes Cognati ou Conati qui signifie « parent » en latin et est probablement la traduction latine de Cousin. Ces Cognati ou Conati peuvent se retraduire par Cognat ou Conat. On peut penser qu’il s’agit de la même personne, de Jean Cousin, chantre et compositeur de la chapelle royale de Louis XI.
Jehan Cousin est qualifié dans les comptes de 1458-1459 de maître des enfants, qui reçoit 4 l. 10 s. tournois en 1459 pour sa robe. Il est nommé chapelain à Pâques mais sans distribution, ni vin. Il est probable qu’il soit au service de Charles VII dès 1459-1460. Et qu’après la mort du roi Charles VII, il reste au service de Louis XI. Il n’est plus nommé à la Sainte-Chapelle de Bourges jusqu’en 1467. Il figure comme vicaire aux quatre termes des années 1467-1468 et 1468-1469, pour l’année 1469-1470, il est payé comme vicaire à Saint-Michel et à Noël, mais ne reçoit rien à Pâques et à Saint-Jean (Pilleboue PCR d’après F-AD 18, 8G 1648, 1650, 1651, 1652).
Les registres capitulaires en latin pour les années 1468-1470 mentionnent Johannes Cognati, dans le cadre de ce que Frédérique Pilleboue appelle « l’histoire de l’intégration des enfants de chœur » (Pilleboue 1990 p. 334-340). Jean Odry, ancien enfant de chœur de la Sainte-Chapelle de Bourges demande le 17 juillet 1468 à être reçu vicaire. Le chapitre répond à sa requête par un refus, mais en revanche décide de lui accorder pour vivre une pension annuelle de 10 livres tournois. Il est ordonné le 28 août 1468 que Jean Odry partagera avec l’un des vicaires le montant des distributions et des autres revenus attachés à cet office, jusqu’à ce que le chapitre en ait autrement ordonné. Si notre hypothèse est bonne, à savoir Jehan Cousin est chantre et compositeur de la chapelle royale, contrairement à ce que Frédérique Pilleboue, il aurait pu être choisi par le chapitre à cause de cette double appartenance. Cette décision est annulée deux jours plus tard le 30 août 1468, et le le chapitre décide de prélever sur les revenus de quatre membres du collège les sommes nécessaires à la constitution d’une pension de vingt livres tournois. Il s’agit de Pierre Sarpe, chapelain et de Michelet Bussinet, Jean Biard et Jean Cousin, vicaires. Mais cette tentative d’intégration échoue, car le 20 novembre 1468 quitte la Sainte-Chapelle et demande un don pour son départ. Un don de 10 l. t. lui est accordé, dont la moitié lui sert à payer son hébergement chez le chapelain Pierre Lambert. Pour résoudre ce problème d’intégration des enfants de chœur et de musiciens de qualité, le chappitre ordonne le 14 octobre 1469 qu’il serait réservé « quatre places, deux de chapelains et deux de vicaires pour pourvoir l’église en hommes idoines et enfants de chœur, s’il s’en trouvait quelques uns qui conviennent, et qu’aucun des capitulants ni de leurs successeurs n’aurait le droit de faire nomination de son chapelain ou de son vicaire qu’il n’y avait des places vacantes outre ce nombre de quatre. Et il reviendrait au chapitre de nommer ces chapelains et vicaires des personnes honnêtes, suffisantes et idoines ». Le même jour, trois vicaires et cha pelains viennent déclarer au chapitre que Jean Cousin n’est ni idoine ni suffisant pour servir la chapelle, car il n’a pas de voix. Le chapitre prend la décision de suspendre les distributions de Jean Cousin pour les deux derniers termes ; ce que montrent les comptes de 1469-1470. Le compte-rendu des délibérations du chapitre semblent ici un habillage trompeur d’une décision non statutaire. En effet le 17 avril 1470, Jean Cousin est chargé avec le chanoine Jean Leotier et le chapelain Jean Ploton de la garde des trésors de l’église (Pilleboue 1990, p. 335-340 d’après F-BnF, n. a. l. 1533 et 1534).
Pour l’année 1470-1471, Jean Cousin reçoit 100 st. pour s’en aller en la court de Monseigneur de Lyon [Charles de Bourbon cardinal archevêque de Lyon] (Pilleboue PCR, d’après F-AD 18, 8G 1653, f. 149v).
• Chapelle de Charles II de Bourbon, cardinal-archevêque de Lyon, 1571 ?. Peut-on déduire de ce compte-rendu que Jean Cousin appartient à la chapelle privée de Charles II de Bourbon, en parallèle à la chapelle royale ? Il est vrai qu’il a apprtenu en début de carrière à la chapelle de Charles 1er le père du cardinal archevêque de Lyon.
• Discussion. Quels sont les arguments pour ou contre le fait de Jean Cousin de la Chapelle royale soit le Jean Cousin de la Sainte-Chapelle de Bourges ?
Pour : Il est nommé maître des enfants de la Sainte-Chapelle en 1459. Cela veut donc dire que c’est un bon musicien, éventuellement compositeur, qui a pu être recommandé par Charles 1er de Bourbon qui est mort à Moulins en 1456 ou son fils Charles II. Cette date est à peu près cohérente avec son passage mentionné dans les comptes de 1446-1448 de la maison de Charles de Bourbon. Et la mention à sa Chapelle royale. Ceci dit, il est possible que le Jean Cousin, brièvement maître des enfants ne soit pas le même que le Jean Cousin vicaire. Mais la mention en 1470 de son départ à la cour de Charles II de Bourbon milite pour des liens particuliers avec la cour de Charles de Bourbon père et fils.
Contre : Est-ce que le statut de Jean Cousin, prestre chapelain à la Chapelle royale est cohérent avec celui de simple vicaire à la Sainte-Chapelle pendant la même période ? Et si le renvoi pour voix insuffisante était justifié ?
• Œuvres. Je reproduis partiellement la notice de Rob. C. Wegman du New Grove (NG2). Il ne nous reste qu’une messe la Missa tube sous le nom de Cousin dans I-TRmp 90 and TRcap 93, qui a pu être composée dans les années 1440. Comme le suggère le nom, Missa tube imite les sons de trompette au moyen d’insistantes repetitions de motifs triadiques. La messe n’est fondée sur aucun cantus firmus. Des passages d’une autre messe de Cousin sont mentionnés par Tinctoris en 1472-1473 appelée Missa nigrarum, peut-être une erreur pour Nigra sum d’après une antiphone à la Vierge Nigra sum sed Formosa, ou plus probablement Nisi granum d’après l’antiphone Nisi granum frumenti cadens in terram.
« Audit argentier, pour 36 aulnes de vert pour faire douze robes aux douze personnes cy après nommées, c’est assavoir : à maistre Geoffroy Gonault, premier chappelain, messire Pierre Bellot, messire Jehan Mambus et messire Jehan Quentin, prebtres ; Johannes Obreghan, Estiennot Courtois, Simonnet Parent, Jehan Cousin, messire Jehan Fouet, jaques de Vielz-Moustier et Olivier Godelin, chantres de la chappelle d’icelui seigneur, et messire Robert de Cleves, son chappellain, au prix chacune aulne de 52 s. 6 d., font 94 l. 10 s. t., etc » (Brenet 1911 p. 29 citant Vayssière 1891, p. 59 en ligne archive.org/stream/musiqueetmusicie00bobi).
• Chapelle royale de France (Charles VII, Louis XI), 1461-1474. Jehan Escatefer dit Cousin figure dans les comptes des obsèques de Charles VII, mort le 22 juillet 1461, et dans les états et comptes de chapelle de Louis XI de l’année 1461-1462 à l’année 1474-1475. Il est cité par Perkins dans une bulle papale du 5 décembre 1463 qui autorise certains membres de la chapelle royale de Louis XI dont Okeghem, à détenir trois benefices incompatibles au même moment. Il s’agit de Martin Comtoys [recte Courtois], Pierre Guillier, Jean du Clerc [Leclerc], Jean Marchant, Vincent le Beut [Lekent], Jean de Fontenelle, Jean Escatafer, David d'Aunet [de Lannoys?], Jean Bourti, Michel Silvestre [Michault Sauvage ?], Jacques Leuteri [Waghe Feustrier ?], Maurice Martinet dit Carpeau, and Andre Vielt. Il figure enfin dans l’Appendix II au n° 23 comme prestre, chapelain (Perkins 1984, p. 531, 533, 535, 551, 554 d’après F-BnF, ms. fr. 7853, p. 1412, ms. fr. 32511, f. 220, ms. fr. 20685 et citant Dubrulle 1905 d’après I-ASV, RV 513, f. 14 et 17v).
• Sainte-Chapelle de Bourges, 1458-1471. On trouve à la Sainte-Chapelle dans la liste des personnels en français Jehan Cousin ou Jehan Cosin et dans les registres latins, Johannes Cognati ou Conati qui signifie « parent » en latin et est probablement la traduction latine de Cousin. Ces Cognati ou Conati peuvent se retraduire par Cognat ou Conat. On peut penser qu’il s’agit de la même personne, de Jean Cousin, chantre et compositeur de la chapelle royale de Louis XI.
Jehan Cousin est qualifié dans les comptes de 1458-1459 de maître des enfants, qui reçoit 4 l. 10 s. tournois en 1459 pour sa robe. Il est nommé chapelain à Pâques mais sans distribution, ni vin. Il est probable qu’il soit au service de Charles VII dès 1459-1460. Et qu’après la mort du roi Charles VII, il reste au service de Louis XI. Il n’est plus nommé à la Sainte-Chapelle de Bourges jusqu’en 1467. Il figure comme vicaire aux quatre termes des années 1467-1468 et 1468-1469, pour l’année 1469-1470, il est payé comme vicaire à Saint-Michel et à Noël, mais ne reçoit rien à Pâques et à Saint-Jean (Pilleboue PCR d’après F-AD 18, 8G 1648, 1650, 1651, 1652).
Les registres capitulaires en latin pour les années 1468-1470 mentionnent Johannes Cognati, dans le cadre de ce que Frédérique Pilleboue appelle « l’histoire de l’intégration des enfants de chœur » (Pilleboue 1990 p. 334-340). Jean Odry, ancien enfant de chœur de la Sainte-Chapelle de Bourges demande le 17 juillet 1468 à être reçu vicaire. Le chapitre répond à sa requête par un refus, mais en revanche décide de lui accorder pour vivre une pension annuelle de 10 livres tournois. Il est ordonné le 28 août 1468 que Jean Odry partagera avec l’un des vicaires le montant des distributions et des autres revenus attachés à cet office, jusqu’à ce que le chapitre en ait autrement ordonné. Si notre hypothèse est bonne, à savoir Jehan Cousin est chantre et compositeur de la chapelle royale, contrairement à ce que Frédérique Pilleboue, il aurait pu être choisi par le chapitre à cause de cette double appartenance. Cette décision est annulée deux jours plus tard le 30 août 1468, et le le chapitre décide de prélever sur les revenus de quatre membres du collège les sommes nécessaires à la constitution d’une pension de vingt livres tournois. Il s’agit de Pierre Sarpe, chapelain et de Michelet Bussinet, Jean Biard et Jean Cousin, vicaires. Mais cette tentative d’intégration échoue, car le 20 novembre 1468 quitte la Sainte-Chapelle et demande un don pour son départ. Un don de 10 l. t. lui est accordé, dont la moitié lui sert à payer son hébergement chez le chapelain Pierre Lambert. Pour résoudre ce problème d’intégration des enfants de chœur et de musiciens de qualité, le chappitre ordonne le 14 octobre 1469 qu’il serait réservé « quatre places, deux de chapelains et deux de vicaires pour pourvoir l’église en hommes idoines et enfants de chœur, s’il s’en trouvait quelques uns qui conviennent, et qu’aucun des capitulants ni de leurs successeurs n’aurait le droit de faire nomination de son chapelain ou de son vicaire qu’il n’y avait des places vacantes outre ce nombre de quatre. Et il reviendrait au chapitre de nommer ces chapelains et vicaires des personnes honnêtes, suffisantes et idoines ». Le même jour, trois vicaires et cha pelains viennent déclarer au chapitre que Jean Cousin n’est ni idoine ni suffisant pour servir la chapelle, car il n’a pas de voix. Le chapitre prend la décision de suspendre les distributions de Jean Cousin pour les deux derniers termes ; ce que montrent les comptes de 1469-1470. Le compte-rendu des délibérations du chapitre semblent ici un habillage trompeur d’une décision non statutaire. En effet le 17 avril 1470, Jean Cousin est chargé avec le chanoine Jean Leotier et le chapelain Jean Ploton de la garde des trésors de l’église (Pilleboue 1990, p. 335-340 d’après F-BnF, n. a. l. 1533 et 1534).
Pour l’année 1470-1471, Jean Cousin reçoit 100 st. pour s’en aller en la court de Monseigneur de Lyon [Charles de Bourbon cardinal archevêque de Lyon] (Pilleboue PCR, d’après F-AD 18, 8G 1653, f. 149v).
• Chapelle de Charles II de Bourbon, cardinal-archevêque de Lyon, 1571 ?. Peut-on déduire de ce compte-rendu que Jean Cousin appartient à la chapelle privée de Charles II de Bourbon, en parallèle à la chapelle royale ? Il est vrai qu’il a apprtenu en début de carrière à la chapelle de Charles 1er le père du cardinal archevêque de Lyon.
• Discussion. Quels sont les arguments pour ou contre le fait de Jean Cousin de la Chapelle royale soit le Jean Cousin de la Sainte-Chapelle de Bourges ?
Pour : Il est nommé maître des enfants de la Sainte-Chapelle en 1459. Cela veut donc dire que c’est un bon musicien, éventuellement compositeur, qui a pu être recommandé par Charles 1er de Bourbon qui est mort à Moulins en 1456 ou son fils Charles II. Cette date est à peu près cohérente avec son passage mentionné dans les comptes de 1446-1448 de la maison de Charles de Bourbon. Et la mention à sa Chapelle royale. Ceci dit, il est possible que le Jean Cousin, brièvement maître des enfants ne soit pas le même que le Jean Cousin vicaire. Mais la mention en 1470 de son départ à la cour de Charles II de Bourbon milite pour des liens particuliers avec la cour de Charles de Bourbon père et fils.
Contre : Est-ce que le statut de Jean Cousin, prestre chapelain à la Chapelle royale est cohérent avec celui de simple vicaire à la Sainte-Chapelle pendant la même période ? Et si le renvoi pour voix insuffisante était justifié ?
• Œuvres. Je reproduis partiellement la notice de Rob. C. Wegman du New Grove (NG2). Il ne nous reste qu’une messe la Missa tube sous le nom de Cousin dans I-TRmp 90 and TRcap 93, qui a pu être composée dans les années 1440. Comme le suggère le nom, Missa tube imite les sons de trompette au moyen d’insistantes repetitions de motifs triadiques. La messe n’est fondée sur aucun cantus firmus. Des passages d’une autre messe de Cousin sont mentionnés par Tinctoris en 1472-1473 appelée Missa nigrarum, peut-être une erreur pour Nigra sum d’après une antiphone à la Vierge Nigra sum sed Formosa, ou plus probablement Nisi granum d’après l’antiphone Nisi granum frumenti cadens in terram.
Bibliography
Brenet 1911
Perkins 1984
Pilleboue 1990
Pilleboue PCR
Vayssière 1891