Geldrop (van), Rogier (between 1445 and 1450-between 9 May 1501 and 1 Jul. 1501). Musician; Singer

Église Saint-Jacques de Gand, 1472-1474. Il figure parmi les cotidianisten de Saint-Jacques de Gand entre le 1.10.1472 et le 24.6.1474 (Wegman 1997, p. 26 n. 9).

Confrérie Notre-Dame de Bois-Le-Duc (’s-Hertogenbosch), 1474-1479. Ténoriste dans les comptes de Notre-Dame de Bois-le-Duc de début mai 1474 à fin février 1479, à 14s par semaine (Smijers 1932, p. 85, 154-164 & 214; Smijers 1931, p. 183-187).

Chapelle royale de France, ±1490. Son service dans l’environnement de la cour de France, peut-être auprès de Charles VIII, pourrait se déduire d’une affaire évoquée dans la documentation de son service à Milan (voir ci-dessous).

Chapelle de Milan, 1491-1498. Geldrop apparaît en 1491 comme le nouveau ténoriste de la chapelle de Milan en remplacement de Henri Knoep*, récemment décédé (Merkley & Merkley 1999, p. 388-391). Appelé “Ruglerius de Geldrop, dictus Rut” ou “Rut de Brabantia” dans la documentation, il est tenu en très haute estime par Ludovico Il Moro, qui lui avait fait personnellement adresser une lettre d’invitation en date du 24.11.1490, dans laquelle il louait sa “science, spécialement dans le genre qu’on appelle ténor, où vous êtes bien meilleur que nos chanteurs, comme nous l’avons entendu dire de diverses sources” (“hac scientia, et presertim in eo genere qui tenor appellatur, plurimum excellere ex cantoribus nostris non vario sermonem intelleximus, inter eos universare cupiamus”) et lui promettait le même salaire mensuel que Knoep, soit 16 ducats, “mais aussi les autres gratifications que nous accordons à ceux qui chantent” (“non solum salarium mensurnum Henrico cantori dum vixit assignatum, quod ex XVI ducatis constat vobis decernetur, sed etiam aliis ornamentis quibus ceteri qui apud nos munere cantandi fungiuntur”; id., p. 389). Après lui avoir offert une maison en septembre 1491, Ludovico chargea un de ses agents de demander au “sérénissime” (”quello serenissimo”, qui désigne clairement le roi de France, auprès duquel cet agent remplissait fréquemment des missions) de régler une affaire dont s’était plaint le chanteur : il s’agissait d’obtenir pour Rut, qui “du fait de ses mérites, ne doit manquer de rien de ce dont il a besoin, ni d’aucune faveur”, la restitution de biens immobiliers qui avait été vendus par un prêtre auquel il les avait laissés en garde. La situation laisse supposer que Ludovico avait “débauché” le chanteur de la chapelle royale de France (id., p. 394-395). Encore mentionné en 1498 (id., p. 404), Geldrop quitta manifestement Milan au moment de l’invasion française et de l’effondrement du duché pour retourner dans son pays d’origine.

Confrérie Notre-Dame de Bois-Le-Duc (’s-Hertogenbosch), 1499-1501. Il figure à nouveau dans les comptes de la confrérie pour trois semaines en 1499-1500 (Smijers 1931, p. 222), et encore cinq semaines en 1500-1501 (Smijers 1935, p. 50). Entre ces deux périodes, il chanta avec la chapelle de Bourgogne.

Chapelle de Bourgogne, 1500. “Rogier van Gheldrop”, recensé dans l’ordonnance de la cour du 1.2.1500 comme chantre à 12s, ne paraît que sur les cinq listes journalières suivantes, du 29.2 au 13.7.1500, comme dernier ou avant-dernier chapelain (avec Georges du Buisson*). L’ordonnance ne contient aucune annotation concernant sa retenue ou son départ et les listes manquent entre le 13.7.1500 et le 9.4.1501, mais la fin de son service, entre ces deux dates, précède de peu son décès, signalé dans le compte de la confrérie Notre-Dame de Bois-Le-Duc pour l’année 1500-1501, i.e. avant le 1.7.1501 (Smijers 1935, p. 48). Le fait que l’ordonnance de la cour précise qu’Alexandre Agricola* et Jérôme de Clibano* furent retenus le 6.8.1500 en sus de l’effectif officiel (“oultre le nombre ici declaré”) indique que Geldrop était alors encore officiellement considéré comme membre de la chapelle (voir Fiala 2002, II, p. 313, d’après B-AGR-EA 22, f. 103v). Il se retira donc à Bois-le-Duc entre le 6.8.1500 et le 9.4.1501, y servit cinq semaines et y mourut.