Surname
Baron
Given Name
Ylaire
Variant Name
Hylaire
Hilaire
Leo (da)
Turluron
Date of death
1524-4-30
Role
Composer (no known polyphonic works preserved)
Employee of a court chapel (musician)
Musician
Singer
Active period
1502 - 1524
Workplace
Clermont
Ferrara
Mantova
Roma
Institution
Capella pontificalis
Cappella ducale di Ferrara
Cappella marchesale di Mantova
Chapelle ducale de Bourgogne
Biography
Chapelle de Bourgogne, 1502-±1504. Un certain “Ylaire Baron” apparaît comme membre de la chapelle de Bourgogne à 12s, sur la liste de gages du 11.12.1502, alors que la chapelle est à Madrid; absent des deux listes suivantes (13 et 24.12), il sert ensuite en continu à partir du 1.1.1503 et jusqu’à sa disparition, entre la liste du 21.10.1503 à Heidelberg et celle du 29.3.1504 à Alost. Étrangement, son engagement en décembre 1502 n’a pas été enregistré par l’ordonnance de l’hôtel de novembre 1501, qui contient pourtant des ajouts contemporains. (Fiala 2002 / À paraître)
Identification Baron-Turluron. Toujours appelé “Ylaire Baron” à la cour de Bourgogne, ce chantre est certainement le chanteur du diocèse de Clermont-Ferrand Hylaire Turluron, actif en Italie entre 1504 et 1522, où il aurait pris son surnom. Aux XIVe-XVe siècles, une famille Baron est en effet attestée en Auvergne, dans la région de Cournon et Billom, à l'est de Clermont-Ferrand, où se trouvent deux monts appelés petit et grand (ou gros) Turluron. L’une des deux paroisses de Cournon est en outre dédiée à saint Hilaire (de Poitiers), prénom rare en Auvergne (communication privée d’Emmanuel Grélois; sur l’implantation de la famille Baron, voir par exemple F-BnF, ms. lat. 17714, f. 31v, pour 1357-1358). Le fait qu’Ylaire Baron ait été engagé à Madrid juste après le passage de la cour de Bourgogne dans le diocèse de Clermont est un élément supplémentaire en faveur de l’identification (Fiala 2002 / À paraître).
Chapelle de Ferrare, 1504-1510. Dans les liste de la chapelle d’Ercole d’Este dès 1504 et 1505 (Lockwood 1984, p. 328), Turluron arriva en même temps qu’Obrecht en septembre 1504 et servit en continu jusqu’en 1510. Une lettre du chanteur de Ferrare Jean Michel* adressée à Sigismondo d’Este depuis Asti le 20 avril [1507], indique que Turluron se rendait alors en mission de recrutement en France (Lockwood 1979, p. 200-201 & 208). Un acte de bail à ferme d’un bénéfice d'Antoine Brumel* à Fusignano indique que sa résidence à Ferrare se trouvait dans le quartier de San Gregorio, ce que confirme un autre mandat de Brumel, dont il est à nouveau témoin en juillet 1509. Le 13.4.1510 “Venerabilis vir dominus Ilarius de Turluronibus francigena”, qualifié de “ducalis cantor ac rector, ut asseruit, et legitimus administrator ecclesie Sancte Marie terre Lughi in partibus romandiole, sponte [Santa Maria à Lugo (Ravenne)]” nomme comme procureur son serviteur, “Joannem francigena”. Le 26.3.1512, à nouveau qualifié de “Venerabilis vir Dominus Illarius de Turluronibus francigena” et “cantor, ac rector ecclesie Beatissime at semper Virginis Marie in terre Lughi,” il semble être brièvement revenu à Ferrare pour nommer comme procureur “venerabilem virum dominum Antonium Colobaudi dicto Bidon*, priorem ecclesie Sancti Leonardi burgi Ferrarie” (Cavicchi PCR, tout ceci d’après I-ASFe, Archivio Notarile Antico, Notaio Federico Jacobelli, respectivement: matr. 339, pacco 5, 1508, c. 35 et 1509, c. 155; pacco 6, 1510, c. 101; pacco 7, 1512, c. 74r).
Chapelle de Mantoue, 1510-1512. “Ilario Turlorone” fait ensuite partie du groupe de chanteurs de Ferrare qui passent en décembre 1510 au service du marquis Francesco Gonzaga à Mantoue. En août 1512, ce dernier autorise Turluron à se rendre à Rome pour régler des affaires bénéficiales, en le recommandant à son fils Federigo, alors à Rome. Dans une nouvelle lettre de février 1514, le marquis autorise encore Turluron à rester à Rome, en lui demandant de rentrer à la mi-carême, en amenant “quel cantore che fa contralto che ni laudati per homo valente ne la sua professione” (Bertolotti 1890, p. 23). Pourtant, trois mois auparavant, dans une lettre datée de Ferrare, le 19 novembre 1513, le chanteur Johannes Ansault alias Ladvige* s’adressait déjà à “M. Turluron, chantre en la chapelle de nostre Saint Pere le pape à Rome” (Lockwood 1979, p. 208). L’accession de Léon X au pontificat semble bien l’avoir incité à rester, et il n’est en tout cas plus question de lui à Ferrare après l’acte de 1512 cité ci-dessus.
Chapelle pontificale, 1513-1522. Turluron figure dans la documentation de la chapelle de Léon X sous le nom d’“Ilario Turlurono cantore” et “Hylarius Daleo alias Turluron” [“da Leo” ne se réfère probablement à rien d’autre qu’à son emploi au service de Léon X, comme le suppose Lockwood 1979, p. 208]. Un acte de 1520, par lequel il obtient un canonicat à la collégiale Sainte-Marie-Madeleine de Verdun, le qualifie de clerc de Clermont-Ferrand (Frey 1955, p. 73 & 1956, p. 149-150). À Rome, tout en servant la chapelle, il continua à jouer un rôle actif de recruteur, notamment pour le cardinal Ippolito d’Este (Lockwood 1979, p. 218-220). Voir aussi Sherr CSB : http://sophia.smith.edu/~rsherr/turleron.htm
Décès, fin mars 1524. Dans une lettre du 31.3.1524 à Alfonso I d’Este, l’ambassadeur Pietro Antonio Taurello indique que Turluron vient de mourir de la peste à Rome (Cavicchi PCR d’après I-ASMo, Archivio Estense, Ambasciatori, Roma, busta 29 [voir photo ci-jointe] : “come ha cominciato la peste la quale è in casa di Volterra, Cibbo, Colonna et Pisani et in palazzo apostolico, è morto uno servitore di uno cameriero di Nostro Signor, uno cantore già di Vostra Signoria dicto Turlorone et uno suo figliolo in XXIIII hore, et uno altro cantore anche di Sua Santità o è morto o è vicino.”).
Œuvres ? Si les compositions attribuées à “Hylaire” (une messe, un motet, trois chansons; NG2, art. “Hylaire”) dans des sources musicales plus ou moins directement liées à l’orbite royale française sont en général considérées comme les œuvres du maître de chapelle de Louis XII, Hylaire Bernonneau*, la présence de Turluron à la cour de Bourgogne autour de 1503 invite cependant à reconsidérer l’attribution de la chanson Een vrolic wesen à “Hylaire” dans un des premiers manuscrits copiés à la cour de Bourgogne-Habsbourg, à une date voisine de l’emploi de Baron (I-Fc Basevi 2439). Le service de Baron/Turluron dans la chapelle de Bourgogne n’est pas suffisant pour affirmer que c’est à lui plutôt qu’à Bernonneau que pense Jean Lemaire de Belges quand, à la fin de La plainte du désiré, sa déploration sur la mort de Louis de Luxembourg († 24.12.1503), il invite “Hylaire” à la mettre en musique; mais il faut souligner que rien ne lie Bernonneau à la cour de France à cette époque, alors que Turluron avait alors rencontré la chapelle de France au moins une fois, quelques mois avant la rédaction du poème, en avril 1503 à Lyon, où la cour de Bourgogne faisait halte. Par contre, il ne fait guère de doute qu’il est bien l’auteur de la messe attribuée à “Hylaire” dans le ms I-Rvat CS 16, daté de 1512-1517, exactement au moment où Turluron se trouvait à Rome.
Bibliography
Bertolotti 1890
Cavicchi PCR
Fiala 2002
Frey 1955
Lockwood 1979
Lockwood 1984
NG2
Sherr CSB