Surname
Bouchefort (de)
Given Name
Jeannet
Role
Composer
Employee of a court chapel (musician)
Musician
Singer
Active period
circa 1530 - 1572
Workplace
Ferrara
Institution
Cappella ducale di Ferrara
Chapelle royale de France
Biography
Cazaux 2002
BOUCHEFORT, Jeannet de [v. 1530 - ap. 1572] Compositeur, chantre de la Chambre de François Ier à Charles IX. Un document ferrarais cite Jeannet de Bouchefort comme « religieux de Tournai », ce qui permet de penser qu’il était origine de cette ville ou de sa région.
Le musicien apparaît comme valet de garde-robe de François Ier dans un document datant de 1530 ou 1531 . En 1533 et 1534, il figure dans les états de la Chambre en compagnie d’un autre chantre, Simon de Faugères, parmi les valets de chambre, avec 200 L. t. de gages . En 1535, à la suite de l’affaire des Placards, il s’exila à Ferrare en compagnie de Clément Marot parce qu’il était suspecté d’hérésie. Il est en effet très probable que le « nommé Jehannet, chantre » mentionné (tout comme Marot) dans la Cronique du roy François parmi la liste des suspects bannis du royaume soit Bouchefort . « Zanetto » entra au mois de mai 1535 au service d’Hercule II d’Este, aux gages de 20 L. 8 s. t. par mois, sans doute sur les instances de son épouse Renée, qui s’était faite la protectrice de ceux que l’on soupçonnait de sympathies pour les thèses de Luther . Cependant, vers le début de 1536, le duc, qui par son mariage avec Renée, fille de Louis XII, était allié à la France, chercha à se rapprocher de Charles Quint. L’entourage exclusivement français de son épouse gênait ses manœuvres politiques. Les motifs religieux lui fournirent un prétexte pour agir. Ayant quitté l’église pendant la messe du vendredi saint, le 14 avril 1536, Jeannet de Bouchefort fut arrêté et torturé par l’Inquisition, à l’instigation du duc. Dans une lettre à son ambassadeur à la cour de France, Hieronimo Feruffini, Hercule se plaignit de la conduite du musicien, jugée peu chrétienne, faisant allusion à quelque vague méfait de sa part . Renée chercha à contrer l’action de son époux et obtint par l’intermédiaire de l’ambassadeur du roi de France à Rome un bref du pape ordonnant que « Jo. de Bouchefort » soit remis au gouverneur de Bologne, évêque de Rieti . Mais le duc n’en fit rien et garda le chantre prisonnier, arrêtant également Cornillan, un secrétaire de Renée dont il pensait pouvoir obtenir des aveux. Les récriminations de Renée parvinrent jusqu’à François Ier, qui intervint auprès de Feruffini afin que ce dernier exhorte Hercule à plus de modération . Le 8 août 1536, Bouchefort et Cornillan furent enfin libérés et placés sous la protection de Georges d’Armagnac, évêque de Rodez et ambassadeur du roi de France à Venise . L’édit de Coucy de juillet 1536 ayant autorisé les suspects d’hérésie à rentrer en France à condition d’abjurer leurs erreurs, Jeannet regagna sans doute la cour peu après sa libération. En 1537, il est à nouveau présent dans des documents royaux, recevant notamment, en même temps que Clément Marot, ses gages des deux années précédentes . Malgré ses démêlés avec l’Église, Bouchefort semble avoir été très apprécié à la cour de France. De 1535 à 1547, ses gages annuels s’élevaient à 240 L. t. Il bénéficia à plusieurs reprises de récompenses substantielles, comme celle qui lui fut accordée en janvier 1538 : Autre don a Jehannet de Bouchefort, chantre de la Chambre de la somme de 600 L. que peult et pourra devoir Nicolas Ricard, cy devant maistre de la monnoye de Cremyeu en Daulphiné par la fin, arreste et closture de ses comptes [...] . En décembre de la même année, une autre mention d’un rôle d’acquits fait état d’un autre don de François Ier, dont le montant s’élève à 265 L. t. : Don a Jehannet de Bouchefort, chantre de la Chambre du roy, des amendes esquelles ont esté condampnez envers led. seigneur mes Henry Jubert, general sur le faict de la justice des aydes a Roucy, Jehan le Conte, et Jaques Manteau, savoir est led. Jubert en 160 L. p., led. Le Conte en 40 L. t. et led. Manteau en 20 L. p. [...] . Bouchefort continua de servir à la cour de France au moins jusqu’en 1572 , conservant son titre de valet de chambre. Sans doute est-il le « J. de Bechefort » dont deux chansons parurent chez Attaingnant en 1530.
. J 960 (1), n° 70 : « Don a Jehannet de Bouchefort, varlet de garde robbe du roy de la somme de 100 escuz a prandre sur le quart denier de la resignacion de l’office de procureur du roy a Meaulx aprés les deniers du roy paiez. » Le document n’est pas daté, mais figure en compagnie de roles d’acquits sur l’Épargne qui concernent les années 1530 et 1531.
. AN J 960 (6) f. 16 : « A Simon de Fougeres et Jehannet de Bouchefort, la somme de 100 L. t. qui est a chascun 50 L. pour les gages du quartier d’octobre, novembre et decembre 1532 dernier passé. Pour ce cy 100 L. ». Ces gages étaient seulement de 180 L. en 1533 et 1534 selon la copie de l’état des officiers domestiques (BNF ms. F 21449 ; voir ANNEXE 4).
. Cronique du roy Françoys premier..., op. cit., p. 131.
. Dans les documents ferrarais (comme dans la Cronique du roy Françoys premier), le musicien apparaît presque toujours sous son seul prénom (Zanetto, Gianetto, Jehannet) suivi du qualificatif de « chantre ». (C. A. MAYER, op. cit., p. 313, notes 165.)
. Ibidem, p. 313, notes 164 et 165.)
. B. FONTANA, Renata di Francia, duchessa di Ferrara, vol. I, p. 318-320. (Cité par C. A. MAYER, op. cit., p. 319-320.)
. C. A. MAYER, op. cit., p. 325-326.
. Ibidem, p. 327.
. C. A. MAYER, op. cit., p. 328.
. AN J 962 (14) [1538] ; voir aussi AN J 961 n° 57 (« A Jehannet de Bouchefort chantre et vallet de chambre du roy en don recompense de ce qu’il n’a esté couché en l’estat et n’a esté payé de ses gaiges et livré en la maison dud. sr durant les années 1535 et 1536 a prandre sur les deniers susd. 480 L. t. »)
. AN J 962 (13) n° 13 (22 fév. 1538)
. AN J 962 (15) n° 40 (11 déc. 1538).
. Il apparaît dans les états des officiers domestiques conservés pour les années 1559-1560 (AN KK 129, f. 24v) et pour l’année 1572 (AN KK 134, f. 30).
BOUCHEFORT, Jeannet de [v. 1530 - ap. 1572] Compositeur, chantre de la Chambre de François Ier à Charles IX. Un document ferrarais cite Jeannet de Bouchefort comme « religieux de Tournai », ce qui permet de penser qu’il était origine de cette ville ou de sa région.
Le musicien apparaît comme valet de garde-robe de François Ier dans un document datant de 1530 ou 1531 . En 1533 et 1534, il figure dans les états de la Chambre en compagnie d’un autre chantre, Simon de Faugères, parmi les valets de chambre, avec 200 L. t. de gages . En 1535, à la suite de l’affaire des Placards, il s’exila à Ferrare en compagnie de Clément Marot parce qu’il était suspecté d’hérésie. Il est en effet très probable que le « nommé Jehannet, chantre » mentionné (tout comme Marot) dans la Cronique du roy François parmi la liste des suspects bannis du royaume soit Bouchefort . « Zanetto » entra au mois de mai 1535 au service d’Hercule II d’Este, aux gages de 20 L. 8 s. t. par mois, sans doute sur les instances de son épouse Renée, qui s’était faite la protectrice de ceux que l’on soupçonnait de sympathies pour les thèses de Luther . Cependant, vers le début de 1536, le duc, qui par son mariage avec Renée, fille de Louis XII, était allié à la France, chercha à se rapprocher de Charles Quint. L’entourage exclusivement français de son épouse gênait ses manœuvres politiques. Les motifs religieux lui fournirent un prétexte pour agir. Ayant quitté l’église pendant la messe du vendredi saint, le 14 avril 1536, Jeannet de Bouchefort fut arrêté et torturé par l’Inquisition, à l’instigation du duc. Dans une lettre à son ambassadeur à la cour de France, Hieronimo Feruffini, Hercule se plaignit de la conduite du musicien, jugée peu chrétienne, faisant allusion à quelque vague méfait de sa part . Renée chercha à contrer l’action de son époux et obtint par l’intermédiaire de l’ambassadeur du roi de France à Rome un bref du pape ordonnant que « Jo. de Bouchefort » soit remis au gouverneur de Bologne, évêque de Rieti . Mais le duc n’en fit rien et garda le chantre prisonnier, arrêtant également Cornillan, un secrétaire de Renée dont il pensait pouvoir obtenir des aveux. Les récriminations de Renée parvinrent jusqu’à François Ier, qui intervint auprès de Feruffini afin que ce dernier exhorte Hercule à plus de modération . Le 8 août 1536, Bouchefort et Cornillan furent enfin libérés et placés sous la protection de Georges d’Armagnac, évêque de Rodez et ambassadeur du roi de France à Venise . L’édit de Coucy de juillet 1536 ayant autorisé les suspects d’hérésie à rentrer en France à condition d’abjurer leurs erreurs, Jeannet regagna sans doute la cour peu après sa libération. En 1537, il est à nouveau présent dans des documents royaux, recevant notamment, en même temps que Clément Marot, ses gages des deux années précédentes . Malgré ses démêlés avec l’Église, Bouchefort semble avoir été très apprécié à la cour de France. De 1535 à 1547, ses gages annuels s’élevaient à 240 L. t. Il bénéficia à plusieurs reprises de récompenses substantielles, comme celle qui lui fut accordée en janvier 1538 : Autre don a Jehannet de Bouchefort, chantre de la Chambre de la somme de 600 L. que peult et pourra devoir Nicolas Ricard, cy devant maistre de la monnoye de Cremyeu en Daulphiné par la fin, arreste et closture de ses comptes [...] . En décembre de la même année, une autre mention d’un rôle d’acquits fait état d’un autre don de François Ier, dont le montant s’élève à 265 L. t. : Don a Jehannet de Bouchefort, chantre de la Chambre du roy, des amendes esquelles ont esté condampnez envers led. seigneur mes Henry Jubert, general sur le faict de la justice des aydes a Roucy, Jehan le Conte, et Jaques Manteau, savoir est led. Jubert en 160 L. p., led. Le Conte en 40 L. t. et led. Manteau en 20 L. p. [...] . Bouchefort continua de servir à la cour de France au moins jusqu’en 1572 , conservant son titre de valet de chambre. Sans doute est-il le « J. de Bechefort » dont deux chansons parurent chez Attaingnant en 1530.
. J 960 (1), n° 70 : « Don a Jehannet de Bouchefort, varlet de garde robbe du roy de la somme de 100 escuz a prandre sur le quart denier de la resignacion de l’office de procureur du roy a Meaulx aprés les deniers du roy paiez. » Le document n’est pas daté, mais figure en compagnie de roles d’acquits sur l’Épargne qui concernent les années 1530 et 1531.
. AN J 960 (6) f. 16 : « A Simon de Fougeres et Jehannet de Bouchefort, la somme de 100 L. t. qui est a chascun 50 L. pour les gages du quartier d’octobre, novembre et decembre 1532 dernier passé. Pour ce cy 100 L. ». Ces gages étaient seulement de 180 L. en 1533 et 1534 selon la copie de l’état des officiers domestiques (BNF ms. F 21449 ; voir ANNEXE 4).
. Cronique du roy Françoys premier..., op. cit., p. 131.
. Dans les documents ferrarais (comme dans la Cronique du roy Françoys premier), le musicien apparaît presque toujours sous son seul prénom (Zanetto, Gianetto, Jehannet) suivi du qualificatif de « chantre ». (C. A. MAYER, op. cit., p. 313, notes 165.)
. Ibidem, p. 313, notes 164 et 165.)
. B. FONTANA, Renata di Francia, duchessa di Ferrara, vol. I, p. 318-320. (Cité par C. A. MAYER, op. cit., p. 319-320.)
. C. A. MAYER, op. cit., p. 325-326.
. Ibidem, p. 327.
. C. A. MAYER, op. cit., p. 328.
. AN J 962 (14) [1538] ; voir aussi AN J 961 n° 57 (« A Jehannet de Bouchefort chantre et vallet de chambre du roy en don recompense de ce qu’il n’a esté couché en l’estat et n’a esté payé de ses gaiges et livré en la maison dud. sr durant les années 1535 et 1536 a prandre sur les deniers susd. 480 L. t. »)
. AN J 962 (13) n° 13 (22 fév. 1538)
. AN J 962 (15) n° 40 (11 déc. 1538).
. Il apparaît dans les états des officiers domestiques conservés pour les années 1559-1560 (AN KK 129, f. 24v) et pour l’année 1572 (AN KK 134, f. 30).