Coeur, Henri (circa 1430-1493)

Henri Cœur, second fils de Jacques Cœur, frère de l’archevêque de Bourges Jean Cœur, est né autour de 1430 et mort en 1493. Il fait ses études de droit à Orléans et est licencié en lois en 1450 (Pilleboue PCR citant Sibille 1990). Il est recommandé par Louis XI au chapitre de Saint-Martin de Tours pour l’obtention d’une prébende (De La Selle 1995, p. 301 citant Louis XI COR, t. 1, n° 107, p. 141). Après la mort de Jacques Cœur, argentier de Charles VII, il obtient du Pape l'autorisation de ramener le corps de son père en France. Jean d'Auton, historien de Louis XII, et qui a vécu avec les enfants de Jacques Cœur, dit qu’il y est enterré dans l'église des cordeliers.
• Sainte-Chapelle de Bourges, 1446-1459 et 1469-1493. Henri Cœur est reçu chanoine de la Sainte-Chapelle une première fois en 1446 et a quitté probablement son canonicat entre 1459 et1462, puis une seconde fois en 1469. Il est mentionné dans les registres de délibération du chapitre jusqu’en 1473, puis ne revient qu’en 1490 et reste chanoine de la Sainte-Chapelle jusqu’à sa mort en 1493.
1446-1459 : Henri Cœur est reçu une première fois le 27 décembre 1446 à la place de son frère Jean Cœur, qui a résigné après avoir été nommé archevêque de Bourges, par lettres du roi du 20 juillet 1446, à Razilliacum. Les témoins en sont, Nicolas Cœur évêque de Luçon, Lambert de Leodepart, prévost de Bourges et appartenant à la partie flamande de la famille, Jean Richart, Jean Ploton et Guillaume de La Croix, chapelains. Il est présent au chapitre en septembre 1453 et à la fête-Dieu de 1457.
Il apparaît dans les comptes en 1458-1459 où il gagne très peu aux termes de Saint-Jean et Noël et rien aux deux autres termes. Il est aussi mentionné dans ces comptes de 1458-1459 dans la rubrique Depenses pour les enffans de cueur : « a Jehan de Vaulx pour l’achapt de 6 paires de chausses pour les enffans par messire Henry Cueur par commandement de messieurs, le 8 avril [1459] 55 sous ». Il est donc non résident de 1446 à 1458. Il a disparu des comptes en 1462-1463 et 1467-1468, ce qui peut correspondre à ses années de charge permanente à l’église de Bourges, chancelier de 1462 à1463 et archidiacre de l’église de Bourges (Pilleboue PCR d’après F-AD 18, 8G 1509, f. 40, 8G 1646-1647, 8G 1648, f. 121v-122v et autres, 8G 1649-1650).
1469-1473 : Il réapparaît au terme de pâques avec des distributions faibles en 1468-1469. Il a ensuite des distributions normales de 1469 à 1473 où il a un terme de Saint-Jean faible. Le 22 février 1469, Henri Cueur est reçu une seconde fois, à la place de Jean Baquelier, qui a permuté avec lui avec une chapellenie ou vicairie perpétuelle en l’église Saint-Pierre puellarum à Bourges. Il ratifie la renonciation faite par ledit Baquelier à la maison canoniale. Témoins Jean Brenier, Jean Preposite prêtres et Ranando [Renaud] Avoule. La résignation est faite dans les mains du cardinal d’Angers, son procureur est messire Pierre Girard.
Il est cité dans l’ordonnance sur l’abandon des maisons canoniales : le 14 octobre 1469, les registres contiennent la lettre patente suivante du roi donnée à Amboise le 7 mai 1468 : Il paraît que vous avez sans autorisation partagé les maisons appartenant à la chapelle « pour être tenues et possédées deslors en avant » par les chanoines moyennant de petites pensions. Résultat elles sont en ruines parce que lesdits chanoines ne les réparent pas. On casse le partage. Les maisons seront bailées au profit de la chapelle aux chanoines, chapelains et vicaires et habituez de ladite chapelle. mandement donné aux trésoriers de France, Bailly de Berry, jusiticiers et lieutenants. Le chapitre décide que toutes les maisons canoniales sauf la trésorerie seront remises entre les mains du chapitre. Elles seront baillées au plus offrant et dernier encherissant. Les présents [Leotier, G. Bonin, M. Bonin, Dorsanne, Thouart] renoncent à leurs maisons sauf H. Cœur et L. Grignon qui y ont déjà renoncé lors de leur réception. Messires Guillaume Du Lyon et Jean Lacquan chanoines « in sacris ordinis minime constitute » sont convoqués et renoncent à leurs maisons. Quant aux maisons que tiennent le chantre, messire Guido Burdelot, messire Pierre de Callemesnil absents, on attendra qu’ils aient résigné pour disposer de leurs maisons. Le 3 décembre 1469, Henri Cueur « ascence à vie pour 10 livres tournois de la maison sise près du petit palais royal ». Il est aussi présent au chapitre le 24 août 1470 pour la réception comme chanoine de Philippe Devoir à la place de Pierre de Callemesnil.
Henri Cœur figure dans les comptes de 1472-1473, pour des distributions exceptionnelles à « messires les residens en la Sainte-Chapelle aux quelz a esté baillé la somme de 70 sols t. 5 deniers pour distribuer pour l’amour de Dieu le jour de la cene en la maniere acoustumée c’est assavoir le trésorier 16 sous 3 d., chanoines chacun 5 sous 5 d. dont residens messire Gillebert [Marel] chantre, J. Leotier, G. Bonin, P. Dorsanne, M. Bonis, P. Thoart, G. Du Lyon, J. Laquan, L. Grignon, H. Cœur, P. des Crosses ».
Cependant à partir de pâques 1473, il semble ne plus résider sinon avoir résigné son canonicat ? pendant l’exercice de sa charge d’archidiacre de Bourges au moins de 1473 à 1477. Le 15 mai 1473, Denis Leduc prêtre, a présenté des lettres royales sur la collation du canonicat que tenait messire Henri Cueur (sans plus de détail ?) [8G 1654 Comptes 1472-1473 : terme de St Jean faible (10 livres)]. Le 9 octobre 1473, messieurs ont « depute Dorsenne et Du Lyon pour faire executer sur les reparations et paiement a faire par l’archidiacre de Bourges, c’est-à-dire Henri Cœur du revenu perpétuelle (rente), qu’il a vendu au chapitre sur une maison de la chaussée ». Le 29 juillet 1474, Henri Cueur grand archidiacre de Bourges et son procureur Jean Cocton et Guenin Jundrere fermiers de l’église paroissiale de Saint-Bonet donne 40 livres tournois sur ce qu’il doit au chapitre à cause de rentes perpétuelles (Pilleboue PCR d’après F-BnF n.a.l. 1533 et F-BnF 1534, f. 123, 131v et autres)
1490-1493 : Le 28 janvier 1490, messire Henri Cœur jure avoir 60 ans à noël. Le 11 mai 1493, messieurs ont « ordonné que Renaud Avoule sera leur prevost de la prevoste du chasteau et qu’elle luy sera estroussée a 20 livres touttefoys en faveur de messieurs Cordis et Bellestat, il n’en paiera que 12 livres tournois ». On en déduit que le 11 mai 1493, Henri Cœur était vivant. Le 24 octobre 1493, Jean de Villiers avec lettres du roi du 19 octobre a pris possession reelle de sa prebende et canonicat vacants par mort de Henri Cœur. Il prète serment et paye ses droits ; aussi messieurs ont commis messire de Chaumon et de Villiers pour parler a monsieur de Bourges touchant les lectres de non residence ». Le 26 octobre 1493, monsieur de Villiers a exposé que feu son predecesseur monsieur Cueur avait presenté ung nommé Denis Bourgoing en ensuyvant les statuts de ceans pour estre vicaire et le presente a monsieur le vicaire de Chaumon » [voir au 26 janvier 1493, dans la biographie de Denis Bourgoing]. Le 4 février 1506, Henri Bellestat demande « à dire et chanter chacune année sur la sepulture de feu messire Henry Cueur, en l’eglise de Saint Austrilhet de Bourges, le lundi des rogations lors de la procession dans ladite eglise ». Il donne 25 livres tournois à convertir en 25 sols de rente (Pilleboue PCR d’après F-AD 18, 8G 1511 et 8G 1513).
• Cathédrale de Bourges, 1446-1450 et 1462-1477. Henri Cœur est chanoine de Bourges en 1446. Il résigne son canonicat pour devenir doyen du chapitre de Limoges. Il revient à Bourges comme chancelier de l’église de 1462 à 1466. Il devient grand archidiacre de Bourges en 1468 et le reste jusqu’en 1477, année où il résigne pour redevenir archidiacre de Châteauroux.
• Autres bénéfices 1450 : Doyen du chapitre de la cathédrale de Limoges ; 1467 : archidiacre de Châteauroux ; 1471-1477 : curé de St Pierre le Guillard et Saint Bonet, résignée contre compensation en 1477 d’une cure à Aubusson ; 1477 : archidiacre de Châteauroux à nouveau ; 1483 : curé de St Pierre du Four (Pilleboue PCR d’après Sibille 1990).