Surname
Langhe [de]
Given Name
Pieter
Variant Name
Pietro
Peter
Pierre
Pieter
Pedro
Petrus
Longi
Longhi
Bomel (de)
Bomal (de)
Date of birth
circa 1425
Place of birth
Bomal (?)
Role
Choirboy
Employee of a court chapel (musician)
Master of choirboys
Musician
Singer
Active period
1437 - 1466
Workplace
Liège
Roma
Tournai
Institution
Capella pontificalis
Cathédrale Notre-Dame de Tournai
Biography
Chapelle pontificale, 1437-1442. Langhe n’est pas le chanteur Pierre Landrick* d’Utrecht, qui sert à cette période la chapelle pontificale (qui pourrait éventuellement être le Pieter cité à plusieurs reprises dans la lettre évoquée ci-dessous). En revanche, il est manifestement le chanteur nommé Pietro Longi dans la liste de la chapelle pontificale en octobre 1442, puis Petr. de Langhe en novembre (Haberl 1885, p. 465 [Bst. I, p. 69] et Haberl 1887, p. 223 [Bst. III, p. 35]). Haberl et, plus clairement encore, Planchart 1998 (p. 119, n. 62), considèrent que ce chanteur adulte n’est autre que Petrus de Bomalia / Pierre de Bomel [recte Bomal], l’un des trois enfants de chœur liégeois recensés au service du pape à Bologne en octobre 1437. Ce Pierre de Bomal, enfant, disparaît en effet des listes au moment où de Pierre Langhe apparaît parmi les adultes.
• Cathédrale de Tournai, 1450-1466. Les archives de la banque Médicis à Florence conservent une lettre (I-ASF, Mediceo avanti il Principato, XCIII, 575 [mais en fait 558 selon l’inventaire, et la publication en ligne] ; publiée et commentée par Grunzweig 1937, p. 80-88; voir aussi D’Accone 1961, p. 317, puis Grunzweig 1937, p. 427-428 n.53) rédigée en flamand et signée de P. De Langhe, adressée au chanteur Robbijn Scufeleere* alors à Florence, datée “en hâte, à minuit” de Tournai le 4 février 1450. L’auteur y évoque son projet de célébrer sa première messe à Courtrai avant la prochaine Saint-Jean, raison pour laquelle il demande à son ami et correspondant de lui faire parvenir deux aunes (de Flandres) et demie (1,7 m) de soie de Lucques rouge pour confectionner un chaperon (la lettre se trouvant dans les archives des Médicis, le paiement dut se faire par l’intermédiaire de cette banque, hypothèse évoquée dans la lettre). Langhe demande ensuite des nouvelles de Florence, si on y trouve des “camarades” et où se trouve “Pieter”, puis explique que, de son côté, il est content de son emploi de maître des enfants de la cathédrale de Tournai, où il est logé et gagne 62 couronnes (”cronen”) par an. Il ne pense pas à quitter le pays, et encourage même Robbijn à y revenir (“me drinct hier als wel wijn als daer ende met mijnder pine dits claer”: ”on y boit aussi bien du vin qu’en Italie, et avec moins de labeur, c’est sûr”). Quelques documents évoquent ce maître des enfants: en 1455, ce “dominus Petrus Langhe” vient d’obtenir la cure de l’église paroissiale de Cortemarck, qu’il détient in absentia par dispense du chapitre de Tournai (elle est déservie par maître Guillaume Snellaert). Le 17 juillet 1461, un certain Roger Pape lui succède et, le 15 mai 1466, Langhe est pourvu par l’évêque de Tournai d’une des deux portions de l’église paroissiale de Comines, qu’il ne détenait plus en 1470.
• Ses compagnons à la chapelle royale, 1450. Dans sa lettre, Langhe écrit: “j’étais pourvu de six compagnons. Quatre de ceux-ci se trouvent dans la chapelle du roi de France et, nous deux [lui et un autre chantre qu’il ne nomme pas], nous nous trouvons à Tournai où je suis maître des enfants.” Les quatre confrères de Langhe engagés à la chapelle royale restent à identifier, mais il est possible que Jean Ockeghem soit l’un d’eux.
• Remarques. La claire origine liégeoise de l’enfant de chœur Petrus de Bomalia contredit l’hypothèse de Grunzweig selon laquelle le fait que Langhe célèbre sa première messe à Courtrai tend à indiquer sa ville d’origine. Aucun autre élément ne remet en doute l’identification Langhe-de Bomal, et la date célébration de sa première messe au printemps 1451 concorde avec la biographie d’un chanteur encore enfant en 1437, muant en 1442, donc né vers 1425 et ordonné à environ 26 ans. On pourrait même se demander si Langhe ne peut être identifiable au COMPOSITEUR PIERRE de DOMARTO*, que la documentation cambrésienne qualifie de “bon musicien” de Tournai en octobre 1451. Mais divers éléments rendent l’hypothèse très improbable (voir NG2 “Domarto”).
• Cathédrale de Tournai, 1450-1466. Les archives de la banque Médicis à Florence conservent une lettre (I-ASF, Mediceo avanti il Principato, XCIII, 575 [mais en fait 558 selon l’inventaire, et la publication en ligne] ; publiée et commentée par Grunzweig 1937, p. 80-88; voir aussi D’Accone 1961, p. 317, puis Grunzweig 1937, p. 427-428 n.53) rédigée en flamand et signée de P. De Langhe, adressée au chanteur Robbijn Scufeleere* alors à Florence, datée “en hâte, à minuit” de Tournai le 4 février 1450. L’auteur y évoque son projet de célébrer sa première messe à Courtrai avant la prochaine Saint-Jean, raison pour laquelle il demande à son ami et correspondant de lui faire parvenir deux aunes (de Flandres) et demie (1,7 m) de soie de Lucques rouge pour confectionner un chaperon (la lettre se trouvant dans les archives des Médicis, le paiement dut se faire par l’intermédiaire de cette banque, hypothèse évoquée dans la lettre). Langhe demande ensuite des nouvelles de Florence, si on y trouve des “camarades” et où se trouve “Pieter”, puis explique que, de son côté, il est content de son emploi de maître des enfants de la cathédrale de Tournai, où il est logé et gagne 62 couronnes (”cronen”) par an. Il ne pense pas à quitter le pays, et encourage même Robbijn à y revenir (“me drinct hier als wel wijn als daer ende met mijnder pine dits claer”: ”on y boit aussi bien du vin qu’en Italie, et avec moins de labeur, c’est sûr”). Quelques documents évoquent ce maître des enfants: en 1455, ce “dominus Petrus Langhe” vient d’obtenir la cure de l’église paroissiale de Cortemarck, qu’il détient in absentia par dispense du chapitre de Tournai (elle est déservie par maître Guillaume Snellaert). Le 17 juillet 1461, un certain Roger Pape lui succède et, le 15 mai 1466, Langhe est pourvu par l’évêque de Tournai d’une des deux portions de l’église paroissiale de Comines, qu’il ne détenait plus en 1470.
• Ses compagnons à la chapelle royale, 1450. Dans sa lettre, Langhe écrit: “j’étais pourvu de six compagnons. Quatre de ceux-ci se trouvent dans la chapelle du roi de France et, nous deux [lui et un autre chantre qu’il ne nomme pas], nous nous trouvons à Tournai où je suis maître des enfants.” Les quatre confrères de Langhe engagés à la chapelle royale restent à identifier, mais il est possible que Jean Ockeghem soit l’un d’eux.
• Remarques. La claire origine liégeoise de l’enfant de chœur Petrus de Bomalia contredit l’hypothèse de Grunzweig selon laquelle le fait que Langhe célèbre sa première messe à Courtrai tend à indiquer sa ville d’origine. Aucun autre élément ne remet en doute l’identification Langhe-de Bomal, et la date célébration de sa première messe au printemps 1451 concorde avec la biographie d’un chanteur encore enfant en 1437, muant en 1442, donc né vers 1425 et ordonné à environ 26 ans. On pourrait même se demander si Langhe ne peut être identifiable au COMPOSITEUR PIERRE de DOMARTO*, que la documentation cambrésienne qualifie de “bon musicien” de Tournai en octobre 1451. Mais divers éléments rendent l’hypothèse très improbable (voir NG2 “Domarto”).
Bibliography
D’Accone 1961
Grunzweig 1937
Haberl 1885
Haberl 1887
NG2
Planchart 1998